Evangile du dimanche 14 mars 2021 (mi-carême). Commentaires de Marie-Noëlle Thabut14 mars 2021
Evangile du dimanche 14 mars 2021 (mi-carême). Commentaires de Marie-Noëlle Thabut Eglise Catholique.fr Evangile selon saint Jean 3, 14 – 21 De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Celui qui croit en lui échappe au Jugement ; celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. Et le Jugement, le voici : la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs oeuvres étaient mauvaises. Celui qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses oeuvres ne soient dénoncées ; 21 mais celui qui fait la vérité vient à la lumière, pour qu’il soit manifesté que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu. Le serpent de bronze Commençons par l’épisode du serpent de bronze ; cela se passe dans le désert du Sinaï pendant l’Exode à la suite de Moïse. Les Hébreux étaient assaillis par des serpents venimeux ; et comme ils n’ont pas la conscience très tranquille (parce qu’une fois de plus ils ont « récriminé », « murmuré », comme dit souvent le livre de l’Exode), ils sont convaincus que c’est une punition du Dieu de Moïse ; ils vont donc supplier Moïse d’intercéder pour eux : « Le peuple vint trouver Moïse en disant : Nous avons péché en critiquant le SEIGNEUR et en te critiquant ; intercède auprès du SEIGNEUR pour qu’il éloigne de nous les serpents ! » Dans ces cas-là, d’habitude, il y avait une coutume qui consistait à dresser un serpent de bronze sur une perche. Ce serpent de bronze représentait le dieu guérisseur. Quand un homme était mordu par un serpent, on était convaincu qu’il suffisait de lever les yeux vers le serpent pour être guéri. A notre grand étonnement, quand les gens vont trouver Moïse pour se plaindre des serpents, il conseille de faire comme d’habitude : « Moïse intercéda pour le peuple et le SEIGNEUR lui dit : ‘Fais faire un serpent brûlant (c’est-à-dire venimeux) et fixe-le à une hampe : quiconque aura été mordu et le regardera aura la vie sauve.’ Moïse fit un serpent d’airain et le fixa à une hampe ; et lorsqu’un serpent mordait un homme, celui-ci regardait le serpent d’airain et il avait la vie sauve. » (Nb 21,7-9). A première vue, nous sommes en pleine magie, en fait, c’est juste le contraire : Moïse transforme ce qui était jusqu’ici un acte magique en acte de foi. Une fois de plus, comme il l’a fait pour des quantités de rites, Moïse ne brusque pas le peuple, il ne part pas en guerre contre leurs coutumes ; il leur dit : « Faites bien tout comme vous avez l’habitude de faire, mais ne vous trompez pas de dieu, il n’existe qu’un seul Dieu, celui qui vous a libérés d’Egypte. Faites-vous un serpent, et regardez-le : (en langage biblique, « regarder » veut dire « adorer ») ; mais sachez que celui qui vous guérit, c’est le Seigneur, ce n’est pas le serpent. Quand vous regardez le serpent, que votre adoration s’adresse au Dieu de l’Alliance et à personne d’autre, surtout pas à un objet sorti de vos mains ». Jésus reprend cet exemple à son propre compte : « De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle ». De la même manière qu’il suffisait de lever les yeux avec foi vers le Dieu de l’Alliance pour être guéri physiquement, désormais, il suffit de lever les yeux avec foi vers le Christ en croix pour obtenir la guérison spirituelle. Ils lèveront les yeux vers celui qu'ils ont transpercé C’est le même Jean qui dira, au moment de la crucifixion du Christ : « Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé » (Jn 19,37). Ils « lèveront les yeux », cela veut dire « ils croiront en Lui, ils reconnaîtront en lui l’amour même de Dieu ». Une fois de plus, Jean insiste sur la foi : car nous restons libres ; face à la proposition d’amour de Dieu, notre réponse peut être celle de l’accueil (ce que Jean appelle la foi) ou du refus ; comme il le dit dans le Prologue de son évangile, « Le Verbe était la vraie lumière qui, en venant dans le monde, illumine tout homme. Il était dans le monde, et le monde fut par lui, et le monde ne l’a pas reconnu. Il est venu dans son propre bien et les siens ne l’ont pas accueilli. Mais à ceux qui l’ont reçu, à ceux qui croient en son nom, il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu. » (Jn 1,9-12). Dans le texte d’aujourd’hui, Jésus lui-même reprend ce thème avec force : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle. » A noter que le mot « croire » revient cinq fois dans ce passage. Mais en même temps que Jésus fait un rapprochement entre le serpent de bronze élevé dans le désert et sa propre élévation sur la croix, il manifeste le saut formidable entre l’Ancien Testament et le Nouveau Testament. Jésus accomplit, certes, mais tout en lui prend une nouvelle dimension. Tout d’abord, dans le désert, seul le peuple de l’Alliance était concerné ; désormais, en Jésus, c’est tout homme, c’est le monde entier, qui est invité à croire pour vivre. Deux fois il répète « Tout homme qui croit en lui obtiendra la vie éternelle ». Ensuite, il ne s’agit plus de guérison extérieure, il s’agit désormais de la conversion de l’homme en profondeur ; quand Jean, au moment de la crucifixion du Christ, écrit : « Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé » (Jn 19,37), il cite une phrase du prophète Zacharie qui dit bien en quoi consiste cette transformation de l’homme, ce salut que Jésus nous apporte : « Ce jour-là, je répandrai sur la maison de David et sur l’habitant de Jérusalem, un esprit de bonne volonté et de supplication. Alors ils regarderont vers moi, celui qu’ils ont transpercé » (Za 12,10). L’esprit de bonne volonté et de supplication, c’est tout le contraire des récriminations (ou des murmures) du désert, c’est l’homme enfin convaincu de l’amour de Dieu pour lui. Visiblement, pour la première génération chrétienne, la croix était regardée non comme un instrument de supplice, mais comme la plus belle preuve de l’amour de Dieu. Comme dit Paul, « Nous prêchons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les païens… Mais ce Messie est puissance de Dieu et sagesse de Dieu. Car ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes » (1 Co 1,23-25). Il y a donc deux manières de regarder la croix du Christ : elle est, c’est vrai, la preuve de la haine et de la cruauté de l’homme, mais elle est bien plus encore l’emblème de la douceur et du pardon du Christ ; il accepte de la subir pour nous montrer jusqu’où va l’amour de Dieu pour l’humanité. La croix est le lieu même de la manifestation de l’amour de Dieu : « Qui m’a vu a vu le Père » (Jn 14,9). Sur le Christ en croix, nous lisons la tendresse de Dieu, quelle que soit la haine des hommes. Et cet amour est contagieux : en le regardant, nous nous mettons à le refléter.
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Prière pour l’année qui se termine, pour celle qui va commencer31 décembre 2020
Prière pour l’année qui se termine, pour celle qui va commencer Seigneur Jésus, Merci pour cette année qui finit Et merci pour la nouvelle année qui vient. Qu’elle apporte aux hommes de ce monde la paix Qu’elle comble de grâces ceux que j’aime, et qu’elle m’apporte la Force et l’Amour dont j’ai besoin. Dans cette année qui finit, Des hommes ont souffert; Guérissez, si c’est possible, Diminuez le mal ou le chagrin. Faîtes que quelque chose vienne apaiser leur peine, Faites que quelqu’un leur vienne en aide, et que cette nouvelle année leur fasse du bien. Dans cette année qui finit, Je n’ai pas été ce que j’aurais dû être. Faites-moi meilleure, mon Dieu : Moins dure avec les autres, Plus patiente, plus forte, Plus exigeante avec moi-même, Plus vraie dans mes paroles, Plus active dans mes travaux, mes projets, Plus obéissante, plus rieuse aussi; Et que demain soit plus beau qu’aujourd’hui, Plus grand. Merci pour cette année qui finit, Merci pour cette nouvelle année qui vient. 4e dimanche de l'Avent - 20 décembre 202020 décembre 2020
4e dimanche de l'Avent - 20 décembre 2020 Catholique Blois.net | Homélie de P. Damien Stampers. Évangile (Lc 1, 26-38) En ce temps-là, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie. L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. » Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire, puisque je ne connais pas d’homme ? » L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile. Car rien n’est impossible à Dieu. » Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » Alors l’ange la quitta. – Acclamons la Parole de Dieu. La maison du Seigneur. La semaine dernière nous étions invités à entrer dans la joie de Noël, dans la foi, l’espérance et la charité chrétienne. Aujourd’hui, les textes de la liturgie nous invitent à approfondir le sens de cette joie : Dieu vient demeurer dans sa maison. Le mot maison, en hébreu bayit, est employé dans la Bible pour désigner trois réalités différentes mais complémentaires : la maison du particulier, la descendance d’une personne, sa famille et le Temple de Jérusalem, la maison de Dieu. Ce mot se retrouve dans la 1ère lecture et l’évangile de l’annonciation et nous invite à entrer dans la maison du Seigneur. I/ La maison particulière d’une personne. A l’annonciation, Dieu vient visiter la maison d’une personne singulière et particulière : Marie. Il va demeurer chez elle, habiter en elle. Dieu fait sa demeure parmi les hommes, en chacun d’entre nous. Au baptême, Dieu vient demeurer en nous. Comme la vierge Marie, nous avons à l’accueillir et à le faire vivre en nous. La demeure de Dieu parmi les hommes, c’est avant tout le cœur et l’âme de chaque chrétien qui dit oui à son baptême et s’ouvre à l’action de l’Esprit Saint en lui. Saint Paul dira que notre corps est le temple de l’Esprit Saint. Par les sacrements de l’initiation chrétienne : le baptême, l’eucharistie et la confirmation nous faisons de notre personne la maison de Dieu. Parfois nous avons tendance à oublier cette merveille qui se renouvelle chaque jour. II/ La maison-famille : la maison de David. Mais la maison dans la Bible, la maison, c’est aussi la famille. On parle de la maison de David en 2S, de la maison de Jacob dans l’évangile de Luc. Cette maison c’est l’ensemble des descendants de David et de Jacob, cette maison, par la médiation du Christ, c’est l’Eglise. Nous sommes la maison de Dieu chaque fois que nous faisons Eglise, que nous prions ensemble, que nous communions ensemble. La cellule familiale est la première maison communautaire où Dieu vient habiter et demeurer. Il y a plusieurs types de modèles familiaux dans la Bible, celui des patriarches, de Jacob, n’est pas le même que celui de David, celui de David n’est pas le même que celui de Joseph et Marie. Mais quelle que soit la réalité sociologique de cette famille, Dieu y est présent et vient y demeurer. Nos familles sont la maison de Dieu parmi les hommes. Notre Eglise, dans sa communion en charité et en fraternité devrait être signe de la maison de Dieu dans le monde. Peut-être l’oublions nous trop souvent quand nous nous disputons entre nous. III/ La maison de Dieu : le Temple. La maison, c’est enfin le nom par lequel on désigne le Temple de Jérusalem, le lieu où réside Dieu parmi les hommes dans l’Ancien Testament. La maison de Dieu, c’est chacune de nos églises. Dieu doit être dans mon cœur et habiter dans une communauté, mais il est aussi nécessaire qu’il existe un lieu pour le prier et le rencontrer, peu importe que l’église soit gothique, romane ou en béton, ou une salle de réunion. L’important est que la maison soit habitée et vivante. Trop d’églises sont vides, pas par manque de prêtres, mais bien parce que les baptisés ne viennent pas pousser la porte pour y entrer et faire église ensemble dans la prière. A Noël, Dieu vient demeurer parmi nous, saurons-nous lui ouvrir notre maison ? 2eme dimanche de l'Avent. Commentaires de Marie-Noëlle Thabut6 décembre 2020
2eme dimanche de l'Avent. Commentaires de Marie-Noëlle Thabut Eglise Catholique.fr EVANGILE - selon saint Marc 1, 1 - 8 Commencement de l’Evangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu. Il est écrit dans Isaïe, le prophète : Voici que j'envoie mon messager en avant de toi, pour ouvrir ton chemin. Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du SEIGNEUR, Rendez droits ses sentiers. Alors Jean, celui qui baptisait, parut dans le désert. Il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés. Toute la Judée, tous les habitants de Jérusalem, se rendaient auprès de lui, et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain, en reconnaissant publiquement leurs péchés. Jean était vêtu de poil de chameau, avec une ceinture de cuir autour des reins, il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. Il proclamait : « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ; je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés avec de l'eau ; lui vous baptisera dans l'Esprit Saint. » L’AVENEMENT DU NOUVEAU ROI DU MONDE « Commencement de l’Evangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu » : en quatre mots tout le mystère de Jésus de Nazareth est dit : cet homme, situé humainement, est Christ, Fils de Dieu : c’est-à-dire à la fois roi, Messie, celui qui accomplit l’attente de son peuple, mais aussi réellement Fils de Dieu, c’est-à-dire Dieu lui-même... et là les attentes du peuple élu ont été non seulement comblées mais largement dépassées. Désormais tout l’évangile de Marc sera le développement de ce premier verset. « Evangile » : il faudrait entendre ce mot dans toute sa force ! Au sens de « Grande Nouvelle », une grande Nouvelle qui serait excellente. Etymologiquement, c’est exactement le sens du mot « évangile » ; à l’époque, les heureuses grandes nouvelles officielles comme la naissance d’un roi ou une victoire militaire étaient appelées des « évangiles ». La venue de Jésus parmi les hommes est bien la Nouvelle d’un début de Règne, celui de Dieu lui-même. Matthieu, Marc, Luc et Jean n’ont pas écrit des livres de souvenirs, des biographies de Jésus de Nazareth ; pour eux il s’agit d’une Nouvelle extraordinaire et elle est bonne ! « Croyez à la Bonne Nouvelle » (c’est une autre phrase de Marc) veut dire « croyez que la Nouvelle est Bonne ! » Cette Bonne Nouvelle, les évangélistes ne peuvent pas, ne veulent pas la garder pour eux ; alors ils prennent la plume pour dire au monde et aux générations futures : Celui que le peuple de Dieu attendait est venu : il donne sens à la vie et à la mort, il ouvre nos horizons, illumine nos yeux aveugles, il fait vibrer nos tympans durcis, met en marche les membres paralysés et va jusqu’à relever les morts. Voilà une Bonne Nouvelle ! Contrairement aux récits de Matthieu et de Luc, cette Bonne Nouvelle ne commence pas, chez Marc, par des récits de la naissance ou de l’enfance de Jésus, mais tout de suite par la prédication de Jean-Baptiste : « Jean, celui qui baptisait, parut dans le désert ». Et Marc cite le prophète Isaïe : « Voici que j'envoie mon messager en avant de toi, pour ouvrir ton chemin. Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du SEIGNEUR, Rendez droits ses sentiers. » 1 Cette dernière phrase est tirée du deuxième livre d’Isaïe dans ce texte qui commence par ces mots superbes « Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu » (Is 40 : première lecture de ce dimanche). En revanche la première phrase « Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour ouvrir ton chemin » n’est pas du prophète Isaïe, mais Marc fait ici un rapprochement très intéressant, avec une phrase du prophète Malachie et une autre du livre de l’Exode ; nous y reviendrons plus bas. « Il était vêtu de poil de chameau, avec une ceinture de cuir autour des reins, et il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. » Il est rare que les évangiles décrivent le vêtement et la nourriture de quelqu’un ! Si Marc le fait ici pour Jean-Baptiste, c’est que cela a un sens. Les sauterelles et le miel sauvage sont la nourriture du désert, avec ce que cela signifie d’ascétisme, mais aussi de promesses, puisque c’est au désert que la grande aventure de l’Alliance avec Dieu a commencé : manière de dire « la venue de Jean-Baptiste est votre chance d’un retour au désert, des retrouvailles avec votre Dieu ». Le prophète Malachie écrivait : « Voici, j’envoie mon messager, il aplanira le chemin devant moi » (Ml 3,1) ; nous sommes dans la perspective de la venue du Jour de Dieu ; et dans le livre de l’Exode on trouve « Je vais envoyer un messager devant toi pour te garder en chemin et te faire entrer dans le lieu que j’ai préparé » (Ex 23,20) ; c’est un rappel de la sortie d’Egypte. Ce que Marc sous-entend ici en quelques mots, c’est que Jean-Baptiste nous achemine de l’Alliance historique conclue dans le désert de l’Exode vers l’Alliance définitive en Jésus-Christ. Quant au vêtement de poil de chameau, il était celui du grand prophète Elie (2 R 1,8) 2 : c’était même à celà qu’on le reconnaissait de loin ; Jean-Baptiste est donc présenté comme le successeur d’Elie ; on disait d’ailleurs couramment qu’Elie reviendrait en personne pour annoncer la venue du Messie ; on s’appuyait là sur une prophétie de Malachie : « Voici que je vais vous envoyer Elie, le prophète, avant que ne vienne le jour du SEIGNEUR. » (Ml 3,23). Pas étonnant, alors, qu’il y ait toute une effervescence autour de Jean-Baptiste : qui sait ? c’est peut-être Elie qui est revenu ; cela voudrait dire que l’arrivée du Messie est imminente. (Entre parenthèses, cette effervescence prouve en tout cas que l’attente du Messie était vive au temps de Jésus). Les foules accourent donc autour de Jean-Baptiste, nous dit Marc, mais lui ne se laisse pas griser par son succès : il sait qu’il n’est qu’une voix, un signe et qu’il annonce plus grand que lui. Il détrompe fermement ceux qui le prennent pour le Messie et il en tire tout simplement les conséquences : Celui que je vous annonce est tellement plus grand que moi que je ne suis même pas digne de me courber à ses pieds pour dénouer la courroie de sa sandale. LUI VOUS BAPTISERA DANS L’ESPRIT SAINT Comme Elie, comme tout vrai prophète, Jean-Baptiste prêche la conversion : et tous ceux qui veulent changer de vie, il leur propose un baptême. Il ne s’agit plus seulement de se laver les mains avant chaque repas, comme la religion juive le demandait, il s’agit de se plonger tout entier dans l’eau pour manifester la ferme résolution de purifier toute sa vie : entendez de tourner définitivement le dos à toutes les idoles quelles qu’elles soient. Dans certains couvents du temps de Jean-Baptiste et de Jésus, on allait même jusqu’à prendre un bain de purification par jour pour manifester et entretenir cette volonté de conversion. Mais Jean-Baptiste précise bien : entre son Baptême à lui et celui qu’inaugure le Christ, il y a un monde (au vrai sens du terme) ! « Moi, je vous baptise dans l’eau » : c’est un signe qui montre votre désir d’une nouvelle vie ; le geste du baptiseur et le mouvement du baptisé sont des gestes d’hommes. Tandis que le geste du Christ sera le geste même de Dieu : « Il vous baptisera (plongera) dans l’Esprit Saint ».3 C’est Dieu lui-même qui purifiera son peuple en lui donnant son Esprit. Ici, c’est notre conception même de la pureté qu’il faut convertir : Premièrement, la pureté n’est pas ce que nous pensons : spontanément, nous pensons pureté en termes d’innocence, une sorte de propreté spirituelle ; et la purification serait alors de l’ordre du nettoyage, en quelque sorte. Comme si on pouvait laver son âme. En réalité, la pureté au sens religieux a le même sens qu’en chimie : on dit d’un corps qu’il est pur quand il est sans mélange. Le coeur pur, c’est celui qui est tout entier tourné vers Dieu, qui a tourné le dos aux idoles ; (de la même manière que Saint Jean, parlant de Jésus dans le Prologue, dit « Il était tourné vers Dieu »). Deuxièmement, notre purification n’est pas notre oeuvre, elle n’est pas à notre portée, elle est l’oeuvre de Dieu : pour nous purifier, nous dit Jean-Baptiste, Dieu va nous remplir de l’Esprit-Saint. Nous n’avons qu’à nous laisser faire et accueillir le don de Dieu. ---------------------- Notes 1 - « Préparez le chemin du SEIGNEUR » (Is 40,3) : le texte original hébreu et sa traduction en grec ne portent pas exactement la même ponctuation. Voici le texte hébreu : « Une voix crie dans le désert : préparez le chemin du Seigneur » ; et le texte grec (dont dérive notre liturgie) : « Une voix crie : à travers le désert, préparez le chemin du Seigneur. » 2 - Le vêtement de poil de chameau était devenu l’uniforme des prophètes ; il arrivait même que certains charlatans en usent pour se faire passer pour prophètes (Za 13,4). 3 – « Il vous baptisera dans l’Esprit-Saint » : Jean-Baptiste voit dans la venue de Jésus l’accomplissement de la promesse du prophète Joël : « Je répandrai mon esprit sur toute chair » (Jl 3,1). Ma Prière d'anniversaire16 octobre 2020
Ma Prière d'anniversaire Par Edwidge Lafleur- Merci mon Dieu de m'accorder une année de plus. Merci pour l'expérience acquise au cours de l'année écoulée, pour les moments de succès qui deviendront des réserves d'inspiration, pour les moments d'échec qui m'ont rappelé mes faiblesses et mon besoin de Toi, pour les moments de joie où le soleil brillait, pour les moments de tristesse qui m'ont conduit vers Toi. Merci pour la protection, Merci pour les grâces, les bénédictions dont Tu m'as gratifiée, Merci pour Ta présence manifeste dans ma vie au quotidien, Merci d'avoir guidé mes pas et mes choix dans cet univers déconcertant et apeurant. Je te demande pardon pour les heures gaspillées, perdues loin de Toi, pour les rancunes, les colères, les moments d'exaspération, pour les moments d'inquiétude et de doute, pour les chances que je n'ai pas su saisir lors qu'elles étaient manifestes , pour toutes les opportunités ratées l'année dernière. Aide-moi à faire de celle-ci la meilleure des années, et à travers elle Te faire honneur, et trouver ma joie et mon assouvissement en Toi. Merci pour toutes les personnes qui se sont souvenues de moi aujourd'hui en me faisant part de leurs bons voeux, de leurs messages et de leurs délicates attentions. Amen- Fête de Notre Dame de Fatima: 13 octobre - fin des apparitions, miracle du soleil13 octobre 2020
Fête de Notre Dame de Fatima: 13 octobre - fin des apparitions, miracle du soleil Reflexion chretienne.com Notre-Dame de Fátima est le nom sous lequel est invoquée la Vierge Marie telle qu'elle est apparue à trois enfants à Fàtima, village du centre du Portugal à six reprises au cours de l'année 1917. Ces apparitions, dont le message porte sur la prière et les fins dernières ont d'abord été l'objet de méfiance, aussi bien de la part des autorités civiles que des autorités religieuses. En 1930, la reconnaissance de ces apparitions par l’Église catholique romaine renforce le succès populaire de ce qui devient un grand centre mondial de pèlerinage. La dévotion à la Vierge de Fátima, très populaire parmi la population portugaise, s'est répandue dans le monde entier. Une congrégation religieuse, l’Apostolat mondial de Fàtima (reconnue par le Vatican), a été fondée pour transmettre et diffuser le message spirituel que la Vierge aurait transmis aux voyants. Elle compte plusieurs millions de membres dans le monde. Pour l’Église catholique, le message de Fátima comporte une série de points clés :
Dernier hommage à notre patriarche, Anthime René lors de ses obsèques le samedi 22 août 2020 @ St James Catholic Church, North Miami, Florida22 août 2020
Dernier hommage à notre patriarche, Anthime René lors de ses obsèques le samedi 22 août 2020 @ St James Catholic Church, North Miami, Florida Version française Au nom de tous les membres de ma famille, je vous remercie de vous être déplacés pour nous accompagner dans ce deuil. Aussi, par ce témoignage, j’aimerais essayer autant que possible d’honorer la mémoire de mon grand-père. Pour ce faire, j’aurais pu commencer en vous disant qu’il était le meilleur, le plus fort, comme tout enfant sait le dire par réflexe. Mais ça serait trop cliché et quelque peu artificiel. C’est donc pourquoi j’aimerais vous offrir ce témoignage de notre famille que nous avons commencé à rédiger dans le secret de nos pensées, dès lors que nous avions réalisé que ce moment arriverait un jour, et que nous devrions être prêts à commémorer sa mémoire à la hauteur de l’amour que nous avions pour lui. Thime, Tonton Thime, papa, grand-père, Boss Anthime… Chacun d’entre nous a ses souvenirs propres en ce qui concerne mon grand-père, et tout en vous gratifiant de la primauté des vôtres solidement ancrés dans vos mémoires, j’aimerais tout de même consigner certains faits saillants qui ont ancré sa vie dans son rôle de mari, de père, de grand-père, et d’arrière grand-père. En tout premier lieu, j’aimerais vous faire part de l’ampleur, de la profondeur de l’amour et de son attachement inconditionnel envers sa famille, et vous confier tout ce qu’il représentait pour mon père, ma grand-mère, ma tante, mes oncles, mes cousins et moi. Quoiqu’il se soit marié un peu tardivement – il allait avoir 31 ans - mon grand-père s’est entièrement dévoué à sa famille à partir de son mariage, en se faisant toujours passer en second plan. En fait, sa famille, ses proches devinrent ni plus ni moins sa vraie raison de vivre. Mon grand-père est né à Camaguey, Cuba, le 10 février 1933 de la relation de ses parents: Rochel René et Destine Toussaint. Il émigra en Haïti en 1958 et s’établit initialement dans la ville de Jérémie. Par la suite, il s’installa à Port-au-Prince où il ouvrit son premier garage mécanique. Le 11 janvier 1964, il épousa l’amour de sa vie, ma grand-mère, Rosana (Rose) Buisson. De cette union naquirent trois enfants : mon père, Patrick, mon oncle, Marlon et un peu plus tard ma tante, Marsha. Soucieux du bien- être de sa famille et désireux de leur offrir de meilleures opportunités de vie, il émigra de nouveau, cette fois-ci aux États-Unis en 1970, plus particulièrement dans la mégapole de New York, où il ouvrit un nouveau garage mécanique et y vécut jusqu’en 1986. A partir de 1986, papa s’installa à Miami et René and Son’s Auto vit le jour. L’un des traits dominants de mon grand-père est sa bonne humeur. Il aimait par-dessous tout maintenir une atmosphère chaleureuse, agréable, plaisante, détendue dans son foyer et ne ratait jamais une occasion de sortir une blague, une plaisanterie, de nous faire rire, même dans les moments les plus tendus ou difficiles. Un grand fan du café Bustélo qu’il aimait boire accompagné d’une bonne tranche de pain haïtien, il était aussi passionné par le sport: le baseball, la boxe, la lutte … avaient tous leur place dans son quotidien de loisir et de détente. Ah! J’ai failli oublier… Il était un fan de la lotterie qu’il jouait religieusement…. Papa se souciait énormément du bonheur des autres, tel que celui de ma grand-mère, Rose, de qui il a pris soin sans relâche au quotidien ainsi que de ses enfants et par la suite ses petits-enfants pour qui il désirait le plus grand bien. Mon grand-père nous a avant tout appris à être des hommes et des femmes solides, à être des citoyens responsables, soucieux des autres et de notre famille. Il possédait de grandes qualités et a su prêcher par l’exemple toute sa vie. Alors que me reste-t-il de son passage parmi nous, ne serait-ce qu’une longue liste de valeurs qu’il m’a transmise ? Par exemple, dès nos premières armes sur le marché du travail mon grand-père nous a inculqués le sens de la rigueur au travail et la satisfaction du travail bien fait. C’est grâce à son exemple, que je compris que quelle que soit la tâche à accomplir, il importait de s’y appliquer ne serait-ce que par satisfaction personnelle. C’est aussi la raison pour laquelle il a joui d’une si bonne réputation professionnelle dans le domaine de la mécanique. Pendant des années, il a été l’une des meilleures références dans le domaine de la mécanique sur le marché floridien jusqu’à sa retraite. Son garage ne désemplissait jamais… Mon grand-père était aussi et surtout un homme droit, honnête, un homme sur lequel on savait pouvoir compter. Toujours disponible pour rendre service. Il était également un grand sensible. Qui ne se rappelle avoir vu ses yeux se remplir de larmes lorsque l’on faisait état de quelqu’un qui traversait un moment difficile, ou à l’annonce du décès d’un proche ? Il aimait être organisé, à sa façon peut-être, mais être organisé néanmoins. À le voir se rendre malade à trop se soucier des êtres qui lui étaient chers, j’ai appris l’importance de s’accrocher à la vie tant qu’il y a de l’espoir, ne serait-ce qu’afin de vivre des moments privilégiés tels que ceux que j’ai partagés avec lui lors de sa longue maladie et des complications qui ont suivi. Enfin Grand-père, je te remercie. Je te remercie de nous avoir comblés d’autant d’amour tout au long de notre vie. Merci d’avoir donné vie à mon père, mon oncle, ma tante. Merci pour la dévotion sans bornes dont tu as su faire preuve envers nous, ta famille. Merci d’avoir été un modèle exemplaire qui a fait de moi l’homme que je suis devenu. En fin de compte, merci pour tout. Grand-père, Papa, Tonton Thime, Thime, Boss Anthime, tu peux te reposer maintenant et ne penser qu’à toi. English version On behalf of all the members of my family, I’d like to thank you for coming to show your support in this most difficult time. With this testimony, I’d like to try as much as possible to honor my grandfather’s memory. I could have started by telling you that he was the best, the strongest, as any child tends to say reflexively. But that would be too cliché, and somewhat artificial. So, this is why I would like to offer you this testimony from our family, one that we began to write in the secrecy of our thoughts, as we realized that this moment would eventually come, and that we should be ready to commemorate his memory at the height of the love we felt for him. Thime, Tonton Thime, papa, grandpa, Boss Anthime… Each of us carries his own memories of my grandfather, and while granting you the primacy of yours firmly anchored in your psyche, I would still like to underline some of the highlights that have anchored his life in his role as husband, father, grandfather, and great-grandfather. First and foremost, I would like to mention the breadth, depth of his love and unconditional dedication to his family, and tell you all that he meant to my father, my grandmother, my aunt, my uncles, my cousins and me. Although he got married a little late - he was going to be 31 - my grandfather was completely devoted to his family, always putting himself and his needs in the background. In fact, his family, his relatives became neither more nor less his real reason for living. My grandfather was born in Camaguey, Cuba on February 10, 1933 from the relationship of his parents: Rochel René and Destine Toussaint. He emigrated to Haiti in 1958 and initially settled in the town of Jérémie. He later moved to the capital, Port-au-Prince, where he opened his first mechanical garage. On January 11, 1964, he married the love of his life, my grandmother, Rosana (Rose) Buisson. From this union were born three children: my father, Patrick, my uncle, Marlon and later, my aunt, Marsha. Concerned about the well-being of his family and eager to offer them better life opportunities, he emigrated again in 1970, this time to the United States, more particularly to the megalopolis of New York where he opened a new mechanical garage and lived there until 1986. Back in 1986, dad moved to Miami and René and Son’s Auto was born. One of my grandfather's dominant traits is his good sense of humor. He loved above all to maintain a warm, pleasant, relaxed atmosphere in his home and never missed an opportunity to crack a joke, make us laugh, even in the most edgy or difficult times. A big fan of Bustélo coffee that he loved to drink accompanied by a good slice of Haitian bread, he was also passionate about sports: baseball, boxing, wrestling ...they all had their place in his daily leisure and relaxation intervals. Ah! I almost forgot… He was a big fan of the lottery which he played religiously…. Grandpa cared deeply about the happiness of others, such as that of my grandmother, whom he took care of tirelessly on a daily basis, as well as his children and later his grandchildren for whom he wanted the greatest good. My grandfather taught us above all to be strong men and women, to be responsible citizens, concerned about others and our family. He possessed great qualities and was able to lead by example all his life. So what remains of his time with us, if only a long list of values he passed on to me? For example, from our earliest days on the job market, my grandfather instilled in us a sense of rigor at work and pride and satisfaction with a job well done. It was through his example that I realized that whatever the task at hand, it was important to apply myself to it, if only for my own personal satisfaction. This is also the reason why he enjoyed such a good professional reputation in the field of mechanics. For years he was one of the best mechanical references on the Florida market until his retirement. His garage was never empty... My grandfather was also and above all a straightforward, honest man, a man on whom we knew we could count. Always available to help. He was also very sensitive. Who doesn’t remember seeing his eyes fill up with tears when he heard of someone going through a difficult time, or of the news of a loved one who passed? He liked to be organized, perhaps in his own way, but to be organized nonetheless. Watching him make himself sick, worrying too much about his loved ones, I learned the importance of holding on to life as long as hope is available, if only to be granted the opportunity to enjoy a stretch of special moments such as those I shared with him during his long illness and the complications that followed. Finally Grandpa, thank you! Thank you for showering us with so much love throughout our lives. Thank you for bringing my father, my uncle, my aunt to life. Thank you for the boundless devotion you have shown to us, your family. Thank you for being an exemplary role model who made me the man I have become. In the end, thank you for everything. Grandpa, Dad, Thime, Boss Anthime you can rest now and just think about yourself. Déroulement des obsèques de Monsieur Anthime René | 10 février 1933 | 14 août 2020 |
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