Bonne fête du Christ-Roi: le règne de Jésus et ses paradoxes25 novembre 2018
Bonne fête du Christ-Roi: le règne de Jésus et ses paradoxes Aleteia.org | Publié le 23 novembre 2018 Par Jean-Michel Castaing La fête du Christ-Roi est la dernière solennité de l’année liturgique. L’Église célèbre la royauté de Jésus et ses paradoxes : le Christ, vrai Dieu et vrai homme, est le Royaume lui-même. "Par lui et en lui, nous régnons à notre tour sur l'univers." La solennité du Christ, roi de l’univers, clôt l’année liturgique. C’est un moment opportun pour s’interroger sur l’articulation entre deux réalités : le Jésus historique et le Christ de la foi. Jésus, l’annonciateur ou l’annoncé ? Le Jésus historique, dans sa prédication itinérante, annonçait le Royaume de Dieu. De son côté, l’Église annonce la mort et la résurrection de la même personne : le Christ de la foi. Y a-t-il hiatus entre les deux annonces ? Jésus et l’Église prêchent-ils deux réalités différentes ? La foi répond négativement en ce sens que la Pâque du Fils de Dieu non seulement nous ouvre le Royaume, mais aussi parce que le Christ porte la réalisation de ce dernier en lui-même. C’est ainsi que l’annonciateur devient l’annoncé : Jésus est le Royaume en personne. Dans l’encyclique Redemptoris missio, Jean-Paul II affirmait : « Le Royaume de Dieu n’est ni une manière de voir, ni une doctrine, ni un programme, que l’on peut fabriquer en toute liberté, c’est avant tout une personne, qui porte le visage et le nom de Jésus de Nazareth, image du Dieu invisible. » Les réticences de Jésus à se déclarer roi On peut s’étonner toutefois que durant son existence terrestre, le fils de Marie n’ait pas cru bon de se proclamer roi explicitement. Comment expliquer ce silence ? En fait Jésus ne désirait pas entretenir ses disciples dans le malentendu au sujet de sa royauté. Comme il le déclarera à Pilate, celle-ci n’est pas de ce monde. Elle est une royauté de service, non de domination. D’ailleurs, Jésus ne confessera qu’il est roi qu’une seule fois : devant le procurateur de Judée, une couronne d’épine sur la tête, en tant que condamné ! En revanche, dans beaucoup de paraboles, il laisse deviner que la royauté universelle lui est destinée. Mais c’est toujours une royauté paradoxale. Par exemple, dans le tableau du jugement dernier dans l’évangile selon saint Matthieu, Jésus est un roi qui s’identifie aux plus faibles des hommes (Mt 25, 31-46). Les visions paradoxales du Ressuscité dans l’Apocalypse Cet aspect paradoxal de la royauté du Christ est également illustrée par le livre de l’Apocalypse. Qu’on en juge par la vision inaugurale de Jean dans le dernier livre de la Bible : « Je vis sept candélabres d’or, entourant comme un Fils d’homme. Il était vêtu d’une longue robe robe, une ceinture d’or lui serrait la poitrine ; sa tête et ses cheveux étaient blancs comme laine blanche, comme neige, et ses yeux étaient comme une flamme ardente » (Ap 1, 12-14). La longue tunique est un habit de prêtre et sa ceinture d’or est un insigne royal. Ses cheveux blancs ne signifient pas sa vieillesse, mais son éternité. Rien n’échappe à ses yeux, même les réalités invisibles. Toujours dans l’Apocalypse, il est écrit logiquement que Jésus-Christ, étant roi et prêtre, « a fait de nous un royaume, des prêtres pour Dieu son père » (1, 6). Dans le même livre, la royauté paradoxale de Jésus-Christ est illustrée également par la figure de l’Agneau. L’Apocalypse le décrit en effet comme un agneau qui se présente au voyant comme égorgé, mais qui se tient en même temps debout. Égorgé, car il porte les marques de sa passion. Debout : il est ressuscité. Un agneau, certes (symbole de sacrifice et de douceur), mais pourvu néanmoins de sept cornes, symbole de sa toute-puissance, et de sept yeux, symbole de son omniscience ! Pour couronner le tout de cette royauté paradoxale, cet Agneau-Serviteur est aussi un Agneau-Pasteur, qui conduit les élus vers les sources des eaux de la vie (7,17). Le Roi n’a pas renié ses frères les plus faibles Que conclure des visions de l’auteur de l’Apocalypse ? D’abord, le Christ de la foi n’est pas différent du Jésus de l’histoire. Le premier ne représente pas une figure impériale qui « compenserait » après-coup les échecs terrestres du second. Le Ressuscité du livre de l’Apocalypse est « comme égorgé », c’est-à-dire qu’il ne renie aucun des engagements en faveur des plus faibles, engagements qui le conduisirent à la Croix. Ensuite, le Christ est bien le Royaume qu’il prêchait sur les routes de Palestine, il y a deux mille ans, puisque cette royauté ne devient effective qu’avec sa résurrection qui consacre le triomphe de la miséricorde et la justice de Dieu. Le Christ est le Royaume : par lui et en lui, nous régnons à notre tour sur l’univers. Ainsi se trouve résolue l’énigme du départ : la Pâque consacre l’identité entre l’annonciateur du Royaume des cieux (le Jésus des évangiles) et celui que l’Église annonce comme « objet » de la foi des croyants (le Christ de la foi). Ultime paradoxe du Royaume En Jésus, Dieu règne. Par sa justice : le Père ressuscite le Fils et ceux qui pratiquent le bien, en vertu de leurs mérites. Et également par sa miséricorde : nous sommes sauvés gratuitement, car nos œuvres seront toujours déficientes par rapport à la justice transcendante de Dieu. C’est le dernier paradoxe du Royaume. Un Royaume où règnent les justes qui auront vêtu, nourri, visité, consolé le Roi de gloire dans les personnes des plus petits qui sont ses frères. Mais aussi un Royaume tout de miséricorde, car nous restons tout de même loin du compte de la charité du Christ !
0 Comments
A ma mère, Rosette René Lafleur - Depuis 8 ans qu'elle est partie.. le 10 novembre 201010 novembre 2018
A ma mère, Rosette René Lafleur - Depuis 8 ans qu'elle est partie.. le 10 novembre 2010 Par La Rédaction du Blog d'Edwidge- Chaque perte est unique, chaque deuil un chemin singulier. Tel, le départ de ma mère le 10 novembre 2010. Au début j’ai bien cru perdre ma voix, la parole et la mort sont comme deux personnes qui voudraient entrer dans une pièce en même temps et se gênent, demeurent bloquées sur le seuil. Au début le départ de ma mère prenait plus de place - en fait occupait toute la place - et je ne pouvais pas en parler. Ensuite j’ai compris qu’il fallait éviter comme la peste tout ce que je croyais ou pensais croire à ce sujet, tous les mots convenus sur la douleur et la nécessité de revenir à la réalité d'un mode de vie "rationnel". Au fil de ces huit ans depuis ton départ , Rosette, j’ai compris que, comme pour la vie, il fallait ne parler du départ d'un être cher que comme on parle d’un amour - voix douce, voix folle, en ne choisissant que des mots faibles accordés à la singularité de cette personne, à la douceur de cet amour-là. Et depuis, j'ai tout particulièrement aimé ce poème de Charles Péguy: La mort n’est rien La mort n’est rien, je suis simplement passé dans la pièce à côté. Je suis moi, vous êtes vous. Ce que nous étions les uns pour les autres, Nous le sommes toujours. Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donné, Parlez-moi comme vous l’avez toujours fait, N’employez pas un ton solennel ou triste, Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble, Priez, souriez, pensez à moi, Que mon nom soit prononcé comme il l’a toujours été, Sans emphase d’aucune sorte, sans trace d’ombre, La vie signifie tout ce qu’elle a toujours signifié, Elle est ce qu’elle a toujours été. Le fil n’est pas coupé, Simplement parce que je suis hors de votre vue. Je vous attends. Je ne suis pas loin. Juste de l’autre côté du chemin. Vous voyez : tout est bien. J'ai aussi réalisé que: Les larmes les plus amères versées sur les tombes tiennent aux paroles passées sous silence et aux actions restées inaccomplies. Lillian Hellman- et aussi que: En nous, il y a à la fois la blessure de l’absence et le mystère de la présence. Il y a le jamais plus de la séparation et le toujours de l’affection. Il y a la dureté de la rupture et la douceur de la reconnaissance. Francine Carrillo- En conclusion: "Je suis certain que la mort ne change pas le cours des affections qui nous dépassent, et que certaines tendresses sont par nature faites pour durer plus longtemps que nous. Je crois que ceux qu'on a assez violemment aimés nous habitent, nous parlent; on ne peut plus les perdre... La mort les éloigne sans les détruire ; il faut faire un nouvel effort pour les rejoindre ou pour les attendre, mais l'amour est une chose exigeante." Nicolas Bouvier, L'usage du monde Bonne fête de la Toussaint, la fête des saints!1er novembre 2018
Bonne fête de la Toussaint, la fête des saints! Lexilogos.com Toussaint, la fête des saints La Toussaint est une fête catholique, en l'honneur de tous les saints du panthéon catholique. Au IVe siècle, l'église grecque décide de fêter les martyrs chrétiens. à l'origine, les premiers saints, après les apôtres, étaient des martyrs, morts pour leur foi. Cette fête est célébrée le premier dimanche après la Pentecôte dans l'église orthodoxe. Au VIIe siècle, l'église catholique fait du Panthéon de Rome une église dédiée à Sainte-Marie des martyrs. Ainsi, au culte des divinités romaines se substitue le culte des saints catholiques. C'est à cette occasion que la fête de la Toussaint est instituée. à l'origine, elle est célébrée en mai. On l'a ensuite déplacée au 1er novembre. Pour des raisons pratiques, selon Jacques de Voragine (voir ci-dessous). Le 1er novembre, c'est aussi le jour de l'an celte et s'oppose au 1er mai. La Toussaint, c'est la fête des saints et non la fête des morts. Celle-ci a lieu le 2 novembre. Cependant, parce que la Toussaint est un jour férié, il est plus facile de se rendre au cimetière ce jour-là… L'origine de la Toussaint selon Jacques de Voragine Jacques de Voragine (en latin Jacobus de Varagine) est originaire de Varazze, en Ligurie (sur la côte, à 50 km à l'ouest de Gênes). Il est archevêque de Gênes. Il écrit au XIIIe siècle la Légende dorée (en latin Legenda aurea). Ce livre raconte la vie des saints illustres et connaît un grand succès pendant le Moyen Âge. Il regorge de miracles et de faits surnaturels tel qu'on pouvait le concevoir à cette époque : le Moyen Âge baigne dans le merveilleux… LA TOUSSAINT - (1er novembre) La fête de la Toussaint a été instituée pour quatre objets : en premier lieu, pour commémorer la consécration d'un temple, en second lieu pour suppléer à des omissions; en troisième lieu pour expier nos négligences, en quatrième lieu pour nous faciliter l'accomplissement de nos vœux. 1° Voici d'abord l'histoire de la consécration du temple. Les Romains devenus maîtres du monde, avaient construit un temple énorme, au milieu duquel ils avaient placé leur idole; et tout à l'entour étaient les idoles de toutes les provinces conquises la face tournée vers l'idole des Romains. […] Mais bientôt ce temple ne suffit pas aux Romains, qui construisirent pour chaque dieu un temple particulier. Et comme tous les dieux ne ne pouvaient pas avoir un temple à eux dans la ville, les Romains, pour mieux étaler leur folie, construisirent en l'honneur de tous les dieux un temple plus admirable encore que les autres, et l'appelèrent le Panthéon, ce qui signifie le temple de tous les dieux. Pour tromper le peuple, les prêtres des idoles lui racontèrent que la déesse Cybèle, qu'ils appelaient la mère de tous les dieux, leur était apparue ; et cette déesse leur aurait dit que, si Rome voulait remporter la victoire sur toutes les nations, on eût à élever, à tous les dieux ses fils, un temple magnifique. Ce temple fut construit sur une base circulaire, afin de symboliser l'éternité des dieux. […] Or, sous le règne de l'empereur Phocas, lorsque depuis longtemps déjà Rome était devenue chrétienne, le pape Boniface, quatrième successeur de Saint Grégoire, obtint de l'empereur le susdit temple, le débarrassa de toutes ses idoles, et, le 3 mai de l'année 605, le consacra à la Vierge Marie et à tous les martyrs : d'où il reçut le nom de Sainte-Marie aux Martyrs. […] Plus tard, encore, un pape nommé Grégoire transporta au 1er novembre la date de la fête anniversaire de cette consécration : car à cette fête les fidèles venaient en foule, pour rendre hommage aux saints martyrs, et le pape jugea meilleur que la fête fut célébrée à un moment de l'année où les vendanges et les moissons étaient faites, les pèlerins pouvaient plus facilement trouver à se nourrir. En même temps, ce pape décréta qu'on célébrerait, ce jour là, dans l'Eglise tout entière, non seulement l'anniversaire de cette consécration, mais la mémoire de tous les saints. Et ainsi ce temple, qui avait été construit pour toutes les idoles, se trouve aujourd'hui consacré à tous les saints. 2° La fête de la Toussaint a été instituée pour suppléer à des omissions : car il y a beaucoup de saints que nous oublions, et qui non seulement n'ont pas de fête propre, mais qui ne se trouvent même pas commémorés dans nos prières. c'est en effet chose impossible que nous célébrions séparément la fête de tous les saints, tant à cause de leur innombrable quantité que de notre faiblesse et du manque de temps. 3° La fête de la Toussaint a été instituée pour expier des négligences. car bien que nous ne célébrions la fête que de peu de saints, encore négligeons-nous souvent ceux-là même, par ignorance ou par paresse. Et c'est de ce péché que nous pouvons nous délivrer en célébrant d'une façon générale tous les saints, le jour de la Toussaint. […] 4° Enfin la fête de la Toussaint a été instituée pour nous faciliter l'obtention de nos vœux. De même que nous honorons en ce jour tous les saints, de même nous leur demandons d'intercéder, tous ensemble, pour nous, de façon à nous faire avoir plus facilement la miséricorde de Dieu. Les saints peuvent, en effet intercéder pour nous par leurs mérites et par leur affection : par leur mérite en ce que le surplus de leurs bonnes œuvres s'emploie à compenser nos fautes; par leur affection en ce qu'ils demandent à Dieu que nos vœux se réalisent, chose qu'ils ne font, cependant, que quand ils savent que cela ne contrarie pas la volonté de Dieu. Et que, dans ce jour, tous les saints se joignent pour intercéder en notre faveur, c'est ce que prouve une vision qui eut lieu l'année qui suivit l'institution de cette fête. le jour de la Toussaint de cette année-là, le gardien de l'église de saint Pierre, après avoir pieusement fait le tour de tous les autels et imploré les suffrages de tous les saints, s'assoupit un moment devant l'autel de saint Pierre. Il fut alors ravi en extase et vit le Roi des Rois assis sur son trône, avec tous les anges autour de lui. Puis vint la Vierge des Vierges, avec un diadème de feu autour de la tête, et suivie de la foule innombrable des vierges. […]Puis l'ange conduisit le gardien dans un autre lieu, où il lui montra des personnes des deux sexes, dont les unes étaient vêtues d'or, ou assises à des tables somptueuses, tandis que d'autres, nues et misérables, mendiaient du secours. Et l'ange dit au gardien : « Ce lieu est le Purgatoire. Les âmes que tu vois dans l'abondance sont celles qu'assistent copieusement les suffrages de leurs amis; les âmes de ces mendiants sont celles de personnes qui n'ont point d'amis, au ciel ni sur la terre, pour s'occuper d'elles. » Et l'ange ordonna au gardien de rapporter tout cela au souverain pontife, afin que, après la fête de la Toussaint, il instituât la fête des Âmes, c'est-à-dire une fête où, du moins, des suffrages communs s'élèveraient au ciel en faveur de ceux qui n'avaient personne pour adresser en leur faveur des suffrages particuliers. LE JOUR DES ÂMES - 2 novembre) L'Église a institué, en ce jour, la commémoration des fidèles défunts, afin d'accorder un bénéfice général de prières à ceux, parmi ces défunts, qui n'en possèdent point de particuliers. Cette fête a été instituée à la suite de la vision racontée au chapitre précédent. Pierre Damien raconte aussi que saint Odilon, abbé de Cluny, apprenant que l'on entendait souvent sortir de l'Etna les hurlements des démons et les voix plaintives d'âmes défuntes qui demandaient à être arrachées de leurs mains par des aumônes et des prières, décida que, dans les monastères de son ordre, la fête de la Toussaint serait suivie de la commémoration des âmes défuntes ; et cette décision fut ensuite approuvée par l'Église entière. |
Archives
March 2024
Categories |