Pourquoi les prêtres lavent-ils les pieds durant le Jeudi saint ?28 mars 2024
Pourquoi les prêtres lavent-ils les pieds durant le Jeudi saint ? Le Point.fr | Publié le 28 mars 2024 | 08h10 Par Jérôme Cordelier Durant la célébration du Jeudi saint, le jeudi précédant Pâques, le prêtre accomplit ce rite, l’un des plus anciens et des plus spectaculaires de la liturgie catholique. Explications. C'est l'un des rites les plus anciens du christianisme, puisqu'il avait cours déjà dans les premiers temps de l'Église. C'est l'un des plus spectaculaires aussi, dont les images resteront même comme des moments forts du pontificat du pape François. Chaque Jeudi saint, des prêtres répètent les gestes de Jésus lavant les pieds de ses apôtres, après le repas de la Cène, la veille de vivre la Passion et d'être mis sur la croix. Cette scène dite du « lavement des pieds » est rapportée au chapitre 13 de l'Évangile selon saint Jean. « Au cours du repas, raconte l'évangéliste, alors que le diable a déjà mis dans le cœur de Judas, fils de Simon l'Iscariote, l'intention de le livrer, Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu'il est sorti de Dieu et qu'il s'en va vers Dieu, se lève de table, dépose son vêtement, et prend un linge qu'il se noue à la ceinture ; puis il verse de l'eau dans un bassin. Alors il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu'il avait à la ceinture. Il arrive donc à Simon-Pierre, qui lui dit : C'est toi, Seigneur, qui me laves les pieds ? Jésus lui répondit : Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ; plus tard tu comprendras. Pierre lui dit : Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! Jésus lui répondit : Si je ne te lave pas, tu n'auras pas de part avec moi. » Le pape François lave les pieds de réfugiés, migrants ou détenus Jésus l'a clairement exprimé, toujours selon saint Jean : « Quand il leur eut lavé les pieds, poursuit celui-ci, il reprit son vêtement, se remit à table et leur dit : Comprenez-vous ce que je viens de faire pour vous ? Vous m'appelez “Maître” et “Seigneur”, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C'est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j'ai fait pour vous. Amen, amen, je vous le dis : un serviteur n'est pas plus grand que son maître, ni un envoyé plus grand que celui qui l'envoie. Sachant cela, heureux êtes-vous, si vous le faites. » Tout au long de son pontificat, chaque Jeudi saint, le pape François lave ainsi les pieds de réfugiés, de migrants ou de détenus, s'agenouillant auprès d'eux comme il le faisait avec les plus pauvres lorsqu'il était archevêque de Buenos Aires. Même en 2023, alors que déjà fatigué par l'âge (86 ans), et cinq jours seulement après une hospitalisation, Jorge Bergoglio – exceptionnellement debout – lavera ainsi les pieds de douze jeunes détenus dans une maison d'arrêt de Rome.
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Dimanche des Rameaux : une liturgie de la passion de l’amour24 mars 2024
Dimanche des Rameaux : une liturgie de la passion de l’amour Zenit.org | Publié le 22 mars 2024 Du bois des rameaux à celui de la Croix Aujourd’hui commence la passion d’amour de Jésus Christ, notre Sauveur. Les rites du Dimanche des Rameaux nous invitent à participer à la joie du peuple hébreux qui assiste à l’entrée solennelle et festive de Jésus à Jérusalem :
On s’identifie spontanément à cette foule festive, on s’unit aux chants, on participe à ce triomphe. L’exaltation de la fête, malheureusement, dure très peu de temps et se transforme très rapidement en mort et en humiliation. Pour passer de la joie du triomphe des rameaux à la joie de la résurrection, le Christ doit passer à travers la dure expérience de la passion, de la croix et de la mort. C’est un parcours mystérieux, très difficile à comprendre humainement et la seconde lecture de la messe d’aujourd’hui en parle ainsi : « Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix » (Ph 2, 6-8). Dans l’austère liturgie du Vendredi Saint, nous écouterons à nouveau ces paroles qui continuent ainsi: « C’est pourquoi Dieu l’a exalté: il l’a doté du Nom qui est au dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers, et que toute langue proclame: « Jésus Christ est Seigneur » à la gloire de Dieu le Père » (Ph 2, 9-11). Abaissement et exaltation: voici la clef pour comprendre le mystère pascal; voici la clef pour pénétrer le stupéfiant dessein de Dieu qui s’accomplit dans les événements de la Pâque. La royauté du Christ s’exprime dans cet abaissement, dans ce dépouillement total, dans ce devenir serviteur et esclave en une très profonde et complète humiliation. En effet la lecture de la passion du Christ met devant nos yeux les scènes terribles de la passion de Jésus: sa souffrance physique et morale, le baiser de Judas, l’abandon des disciples, le procès devant Pilate, les insultes et les railleries, la condamnation, le chemin de croix, la crucifixion. Enfin la souffrance la plus mystérieuse: « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? » Un cri fort et puis la mort. Pourquoi tout cela? Le début de la prière eucharistique nous donne la réponse: « Lui qui était sans péché accepta la passion pour nous pécheurs et, se livrant à une condamnation injuste, il porta le poids de nos péchés. Par sa mort, il effaça nos fautes et par sa résurrection il gagna pour nous le salut » ( Préface). Voilà pourquoi la célébration « eucharistique », (« reconnaissante »), exprime notre reconnaissance et notre amour envers Celui qui s’est sacrifié pour nous, le Serviteur de Dieu qui, comme l’avait annoncé le prophète, n’a pas opposé de résistance, n’a pas reculé, a présenté son dos aux flagellateurs, n’a pas détourné son visage devant les insultes et les crachats (Cf Is 50, 4-7). Si d’un côté toute l’histoire (celle de l’humanité, celle de l’Église et celle de chacun d’entre nous) est marquée définitivement par la passion d’amour que le Fils de Dieu a souffert et offert pour nous, d’un autre coté, nous sommes appelés à proclamer aussi la gloire de Dieu le Père et son infinie miséricorde. Immergés dans la mort et dans la croix, attirés par le crucifix, nous pouvons être vraiment participants:
2) Le don passionné de soi du Christ Je pense qu’il est juste d’affirmer que pour l’évangéliste Marc, le fil rouge du récit de la passion, lu aujourd’hui, est la prière de Jésus à son Père. C’est une prière qui exprime une sorte de déchirement intérieur mais, au delà de tout cela, il y a un élément stable: la conscience du propre rapport filial avec Dieu: « Père, Père ». C’est une conscience qui ne disparaît jamais même dans l’épreuve. Et c’est de là que naît l’imploration. « Père, tout est possible pour toi. Éloigne de moi cette coupe. » Si Dieu est Père et s’il peut tout, pourquoi ne le soustrait-il pas à l’épreuve? C’est la demande spontanée de l’homme et de l’homme-Jésus aussi. Mais après l’imploration, voici la confiance renouvelée, l’abandon sans réserve: « Cependant non pas ce que moi je veux, mais ce que toi tu veux ». Et si au début de l’épisode de Jésus dans le jardin des oliviers, on nous décrit un Jésus angoissé et apeuré, à la fin – après la prière – on nous décrit un Jésus qui a retrouvé la sérénité et la fermeté: « Levez-vous! Allons! Voici qu’il est proche celui qui me livre. » Le Père n’a pas soustrait Jésus à la croix mais l’a aidé à s’étendre dessus et à porter les fruits de la vie éternelle. C’est l’amour du Père qui envoie le Fils sur la Croix. Il offre son Fils pour le salut du monde. En même temps, c’est l’amour du Fils qui ne « juge » pas le monde mais se sacrifie lui-même par amour envers le Père et pour le salut du monde. En se donnant lui-même au Père à travers le sacrifice de la croix, Jésus s’offre en même temps aussi au monde: à chaque personne et à l’humanité entière qui a besoin de miséricorde. Terminons cette réflexion sur le dimanche des Rameaux en invitant à le vivre dans la louange Comme l’ont fait ceux qui ont accueilli Jésus à Jérusalem avec leurs « Hosannas », et dans la reconnaissance parce que lors de la Semaine Sainte, notre Seigneur et notre frère Jésus renouvellera le don le plus grand que l’on puisse imaginer: il nous donnera sa vie, son corps, son sang et son amour. Répondons à ce don si grand en prenant exemple sur les Vierges Consacrées c’est à dire en donnant notre temps, notre prière, notre être et en nous donnant nous-mêmes en communion profonde d’amour avec le Christ qui souffre, meurt et ressuscite pour nous. Devant le Christ, étendons notre vie, notre personne dans une attitude de gratitude et d’adoration comme les vierges le jour de leur consécration. De cette façon nous imiterons aussi les habitants de Jérusalem qui étendirent leurs manteaux devant le Messie qui passait au milieu d’eux, accueillant l’invitation de Saint André Évêque de Crête: « Étendons-nous nous-mêmes humblement devant le Christ plutôt que les tuniques ou les branches inanimées et les rameaux verts qui réjouissent les yeux seulement pour quelques heures et sont destinés à perdre, avec la sève aussi, leur couleur verte. Étendons-nous nous-mêmes, revêtus de sa grâce, ou mieux, de tout lui-même … et prosternons-nous à ses pieds comme des tuniques étendues … pour pouvoir offrir au vainqueur de la mort, non plus de simples rameaux de palme mais des trophées de victoire. En agitant les rameaux spirituels de l’âme, nous aussi, tous les jours, avec les enfants, acclamons-le saintement: »Bénis soit celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d’Israël » (PG 97, 994). |
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March 2024
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