Joyeuses Pâques! | Evangile du dimanche 21 avril 2019 Commentaires de Marie-Noëlle Thabut21 avril 2019
Joyeuses Pâques! | Evangile du dimanche 21 avril 2019 Commentaires de Marie-Noëlle Thabut Eglise Catholique.fr EVANGILE - selon Saint Jean 20,1-91 Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court donc trouver Simon-Pierre et l'autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau et nous ne savons pas où on l'a déposé. » Pierre partit donc avec l'autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l'autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ; cependant il n'entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. C'est alors qu'entra l'autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. Jusque-là, en effet, les disciples n'avaient pas compris que, selon l'Ecriture, il fallait que Jésus ressuscite d'entre les morts. COMMENTAIRES Jean note qu’il faisait encore sombre : la lumière de la Résurrection a troué la nuit ; on pense évidemment au Prologue du même évangile de Jean : « La lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas saisie » au double sens du mot « saisir », qui signifie à la fois « comprendre » et « arrêter » ; les ténèbres n’ont pas compris la lumière, parce que, comme dit Jésus également chez Saint Jean « le monde est incapable d’accueillir l’Esprit de vérité » (Jn 14,17) ; ou encore : « la lumière est venue dans le monde et les hommes ont préféré l’obscurité à la lumière » (Jn 3,19) ; mais, malgré tout, les ténèbres ne pourront pas l’arrêter, au sens de l’empêcher de briller ; c’est toujours Saint Jean qui nous rapporte la phrase qui dit la victoire du Christ : « Soyez pleins d’assurance, j’ai vaincu le monde ! » (Jn 16,33). Donc, « alors qu’il fait encore sombre », Marie de Magdala voit que la pierre a été enlevée du tombeau ; elle court trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, (on suppose qu’il s’agit de Jean lui-même) et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau et nous ne savons pas où on l’a mis. » Evidemment, les deux disciples se précipitent ; vous avez remarqué la déférence de Jean à l’égard de Pierre ; Jean court plus vite, il est plus jeune, probablement, mais il laisse Pierre entrer le premier dans le tombeau. « Pierre entre dans le tombeau, et il regarde le linceul resté là, et le linge qui avait recouvert la tête, non pas posé avec le linceul, mais roulé à part à sa place. » Leur découverte se résume à cela : le tombeau vide et les linges restés sur place ; mais quand Jean entre à son tour, le texte dit : « C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit et il crut. » Pour Saint Jean, ces linges sont des pièces à conviction : ils prouvent la Résurrection ; au moment même de l’exécution du Christ, et encore bien longtemps après, les adversaires des Chrétiens ont répandu le bruit que les disciples de Jésus avaient tout simplement subtilisé son corps. Saint Jean répond : « Si on avait pris le corps, on aurait pris les linges aussi ! Et s’il était encore mort, s’il s’agissait d’un cadavre, on n’aurait évidemment pas enlevé les linges qui le recouvraient. » Ces linges sont la preuve que Jésus est désormais libéré de la mort : ces deux linges qui l’enserraient symbolisaient la passivité de la mort. Devant ces deux linges abandonnés, désormais inutiles, Jean vit et il crut ; il a tout de suite compris. Quand Lazare avait été ramené à la vie par Jésus, quelques jours auparavant, il était sorti lié ; son corps était encore prisonnier des chaînes du monde : il n’était pas un corps ressuscité ; Jésus, lui, sort délié : pleinement libéré ; son corps ressuscité ne connaît plus d’entrave. La dernière phrase est un peu étonnante : « Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas vu que, d’après l’Ecriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. » Jean a déjà noté à plusieurs reprises dans son évangile qu’il a fallu attendre la Résurrection pour que les disciples comprennent le mystère du Christ, ses paroles et son comportement. Au moment de la Purification du Temple, lorsque Jésus avait fait un véritable scandale en chassant les vendeurs d’animaux et les changeurs, l’évangile de Jean dit : « Lorsque Jésus se leva d’entre les morts, ses disciples se souvinrent qu’il avait parlé ainsi, et ils crurent à l’Ecriture ainsi qu’à la parole qu’il avait dite. » (Jn 2,22). Même chose lors de son entrée triomphale à Jérusalem, Jean note : « Au premier moment, ses disciples ne comprirent pas ce qui arrivait, mais lorsque Jésus eut été glorifié, ils se souvinrent que cela avait été écrit à son sujet. » (Jn 12,16). Mais soyons francs : vous ne trouverez nulle part dans toute l’Ecriture une phrase pour dire que le Messie ressuscitera. Au bord du tombeau vide, Pierre et Jean ne viennent donc pas d’avoir une illumination comme si une phrase précise, mais oubliée, de l’Ecriture revenait tout d’un coup à leur mémoire ; mais, tout d’un coup, c’est l’ensemble du plan de Dieu qui leur est apparu ; comme dit Saint Luc à propos des disciples d’Emmaüs, leurs esprits se sont ouverts à « l’intelligence des Ecritures ». « Il vit et il crut. Jusque là, les disciples n’avaient pas vu que, selon l'Ecriture, il fallait que Jésus ressuscite d'entre les morts… » C’est parce que Jean a cru que l’Ecriture s’est éclairée pour lui : jusqu’ici combien de choses de l’Ecriture lui étaient demeurées obscures ; mais parce que, tout d’un coup, il donne sa foi, sans hésiter, alors tout devient clair : il relit l’Ecriture autrement et elle lui devient lumineuse. L’expression « il fallait » dit cette évidence. Comme disait Saint Anselme, il ne faut pas comprendre pour croire, il faut croire pour comprendre. A notre tour, nous n’aurons jamais d’autre preuve de la Résurrection du Christ que ce tombeau vide... Dans les jours qui suivent, il y a eu les apparitions du Ressuscité. Mais aucune de ces preuves n’est vraiment contraignante... Notre foi devra toujours se donner sans autre preuve que le témoignage des communautés chrétiennes qui l’ont maintenue jusqu’à nous. Mais si nous n’avons pas de preuves, nous pouvons vérifier les effets de la Résurrection : la transformation profonde des êtres et des communautés qui se laissent habiter par l’Esprit, comme dit Paul, est la plus belle preuve que Jésus est bien vivant ! --------------------------- Compléments - Jusqu’à cette expérience du tombeau vide, les disciples ne s’attendaient pas à la Résurrection de Jésus. Ils l’avaient vu mort, tout était donc fini... et, pourtant, ils ont quand même trouvé la force de courir jusqu’au tombeau... A nous désormais de trouver la force de lire dans nos vies et dans la vie du monde tous les signes de la Résurrection. L’Esprit nous a été donné pour cela. Désormais, chaque « premier jour de la semaine », nous courons, avec nos frères, à la rencontre mystérieuse du Ressuscité. - C'est Marie-Madeleine qui a assisté la première à l'aube de l'humanité nouvelle ! Marie de Magdala, celle qui avait été délivrée de sept démons... elle est l'image de l'humanité tout entière qui découvre son Sauveur. Mais, visiblement, elle n'a pas compris tout de suite ce qui se passait : là aussi, elle est bien l'image de l'humanité ! Et, bien qu'elle n'ait pas tout compris, elle est quand même partie annoncer la nouvelle aux apôtres et c'est parce qu'elle a osé le faire, que Pierre et Jean ont couru vers le tombeau et que leurs yeux se sont ouverts. A notre tour, n'attendons pas d'avoir tout compris pour oser inviter le monde à la rencontre du Christ ressuscité.
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Bon Vendredi saint! Récit de la Passion du Christ selon Saint Matthieu19 avril 2019
Bon Vendredi saint! Récit de la Passion du Christ selon Saint Matthieu Croire.lacroix.com Extrait de La Bible, nouvelle traduction Bayard, voici le récit de la passion selon saint Matthieu (26,14-27,66), à partir du moment ou Judas vend son maître jusqu'au soir de cette terrible journée. Le dénommé Judas l'Iscariote, qui était parmi les Douze, alla trouver les grands prêtres : "Quel serait mon dû si je vous le livrais ?". Ils lui donnèrent trente pièces d'argent. Dès lors, il guetta le meilleur moment pour le livrer. Ce jour-là était le premier des jours sans levain. Ses disciples vinrent auprès de Jésus : "Dis-nous où tu veux manger la pâque, et nous ferons le nécessaire". Et lui : Allez voir Untel en ville et dites-lui : "Le maître déclare : Mon temps approche. C'est chez toi que je veux faire la pâque avec mes disciples". Ils obéirent à Jésus et la pâque fut préparée. Le soir, il était avec les Douze à table. Pendant qu'ils mangeaient, il déclara : Croyez-en ma parole, l'un de vous me livrera. Consternés, ils lui demandèrent : Suis-je celui-là, maître ? Mais Jésus : Celui qui a mis la main dans le plat en même temps que moi, celui-là me livrera. Il est écrit que le Fils de l'homme doit partir, et il s'en ira. Mais malheur à celui qui le livrera. Mieux vaut pour lui ne pas être né. Judas, qui le livrait, demanda : Suis-je celui-là, rabbi ? Et Jésus : Tu l'as dit. Ils mangeaient. Jésus prit du pain. Il prononça des paroles de louange. Il en fit des parts qu'il distribua à ses disciples en leur disant : Voici pour vous. Mangez, car ce pain est mon corps. Il prit une coupe. Il prononça des paroles de gratitude, et la leur tendit : Que tous boivent, car ce vin est mon sang, le sang de l'Alliance, qui est versé pour beaucoup, en vue du pardon de leurs égarements. Je vous le dis, désormais je ne boirai plus du produit de la vigne, jusqu'au moment de le boire avec vous, dans le règne de mon Père. Ils chantèrent des cantiques. Puis ils se rendirent sur la montagne des Oliviers, où Jésus leur dit : "Cette nuit même, je serai celui qui vous fera trébucher". N'est-il pas écrit : "Mes coups frapperont le berger et le troupeau de brebis sera éparpillé ?". Mais, après avoir été réveillé d'entre les morts, j'irai vous attendre en Galilée. Pierre prit la parole : Tu les feras peut-être trébucher, mais moi, tu ne me feras pas trébucher. Jamais ! Et Jésus : Crois-en ma parole, cette nuit même, avant le chant du coq, trois fois tu m'auras renié. Mais Pierre disait : Plutôt mourir avec toi que de te renier. Et tous de renchérir. Jésus entra dans le clos de Gethsémani, suivi de ses disciples. Je vais prier, leur dit-il. Attendez-moi ici. Il prit avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée. Il entra alors dans une période d'angoisse profonde et de tristesse. "Mon cœur est triste à en mourir", leur dit-il. Restez et veillez avec moi. Il s'éloigna de quelques pas, se jeta face contre terre et pria : Si cela est possible, Père, épargne-moi de boire cette coupe. Cependant, fais comme tu le veux, non comme je le veux. Il revint vers ses disciples et les trouva endormis. Alors, se tournant vers Pierre : Faibles que vous êtes ! Même une heure de veille avec moi, vous n'avez pas pu ! Maintenant, veillez. Priez, pour ne pas connaître l'épreuve. Car le souffle est ardeur, quand la chair est faiblesse. Une deuxième fois, il s'éloigna. Il fit cette prière : Père, s'il est impossible que s'éloigne cette coupe sans que j'y boive, qu'il en soit fait comme tu le veux. Il revint vers ses disciples. De nouveau, ils s'étaient endormis, les paupières lourdes. Une troisième fois, il les quitta. Il refit la même prière. Il revint vers ses disciples. Ainsi, vous dormez ? leur dit-il. Vous prenez du repos, alors que l'heure vient où le Fils de l'homme sera livré entre les mains des hors-la-loi ? Allons, debout ! Je le vois qui approche, celui qui me livre ! Il n'avait pas fini de parler que Judas, qui était parmi les Douze, s'avança, et avec lui toute une foule armée de poignards et de bâtons. Ces gens venaient de la maison des grands prêtres et des anciens. L'homme qui le livrait était convenu avec eux d'un signe : Celui que j'embrasserai, ce sera lui. Saisissez-le ! Sans plus attendre, il s'approcha de Jésus. Je te salue, rabbi. Et il le serra dans ses bras. Jésus répondit : Ami, voilà donc pourquoi tu es là. Autour de Jésus, le cercle se resserra. Des mains se levèrent. On l'empoigna. L'un des disciples voulut intervenir. Dégainant son poignard, il frappa l'esclave du grand prêtre et lui trancha l'oreille. Mais Jésus : Range ton poignard dans l'étui. L'homme au poignard périra par le poignard. Je n'ai qu'un mot à dire à mon Père, l'as-tu oublié ?, pour que douze cohortes de ses messagers viennent à ma rescousse. Mais alors, comment ce qui est écrit pourrait-il s'accomplir ? Or il le faut. À cet instant, Jésus se tourna vers les foules : Suis-je un brigand pour que vous veniez à moi armés de poignards et de bâtons pour m'arrêter ? Au Temple, tous les jours j'étais assis et j'enseignais. Vous ne m'avez pas arrêté, alors que vous auriez pu. Mais il en est ainsi pour que s'accomplissent les écrits des prophètes. Alors tous les disciples l'abandonnèrent et prirent la fuite. Les scribes et les anciens s'étant rassemblés chez le grand prêtre Caïphe, c'est là que Jésus fut conduit. Le suivant à distance, Pierre entra dans la cour du grand prêtre. Il s'assit en compagnie des gardes pour voir la suite des événements. Jésus doit mourir, disaient les grands prêtres et le Grand Conseil. Et ils cherchaient le faux témoignage qui le perdrait. Mais, malgré tous les faux témoins qui se présentaient, ils n'en trouvaient pas. Enfin, deux individus s'avancèrent : Cet homme a dit qu'il pouvait détruire le sanctuaire de Dieu et le rebâtir en trois jours. Le grand prêtre se leva. Tu ne dis rien ? Entends-tu ces témoignages contre toi ? Jésus restait silencieux. Et le grand prêtre : Réponds. Je te l'ordonne, par le Dieu vivant : Es-tu le Christ, fils de Dieu ? Alors, Jésus : Tu l'as dit. Mais j'ajoute ceci : Désormais, vous verrez "le Fils de l'homme assis à la droite du Puissant et venant sur une nuée céleste". Le grand prêtre déchira ses vêtements : Blasphème ! Ne cherchons plus de témoins ! Il a blasphémé, vous avez entendu ? C'est bien un blasphème ? Le verdict tomba : Il mérite la peine de mort. Dès lors, pour Jésus, crachats, coups, gifles : tel fut son lot. Eh ! Christ ! lui disait-on, fais un peu le prophète ! Qui t'a frappé ? Assis dans la cour, Pierre attendait. Une servante s'approcha : Mais je te reconnais ! Tu étais avec Jésus le Galiléen ! Devant tous, il nia : J'ignore de quoi tu parles. Et il chercha refuge sous le portique. L'ayant aperçu, une autre servante se tourna vers ceux qui étaient présents : Celui-là était avec Jésus le Nazôréen ! Une fois de plus, il nia sous serment : Je ne connais pas cet homme. Quelque temps après, ceux qui étaient là s'approchèrent de Pierre :Tu étais sûrement de ceux qui le suivaient. Ton accent te trahit ! Mais il s'emporta, criant et jurant : Puisque je vous dis que je ne connais pas cet homme ! Le coq chanta. Les paroles de Jésus revinrent en mémoire à Pierre : Trois fois avant le chant du coq, tu m'auras renié. Il sortit et pleura des larmes amères. Vint l'aube. L'assemblée des grands prêtres et des anciens du peuple délibéra sur Jésus et sur sa mise à mort. Ligoté, il fut conduit devant le procurateur Pilate, à qui on le livra. Quand il le vit condamné, Judas, qui l'avait livré, fut pris de remords. Il retourna les trente deniers aux grands prêtres et aux anciens. J'ai eu tort, leur dit-il, de vous livrer un sang innocent. Mais ils rétorquèrent : Pourquoi venir nous voir ? Ça ne regarde que toi ! Judas jeta l'argent dans le Sanctuaire et alla se pendre. Les grands prêtres récupérèrent la somme. Cet argent est le prix du sang. On ne peut pas le verser au trésor du Temple, se disaient-ils. Après discussion, l'argent servit à acheter le champ du potier pour donner une sépulture aux étrangers. De nos jours encore, ce champ est appelé champ du Sang. Ainsi s'accomplit la parole du prophète Jérémie : "Ils ont pris les trente deniers, soit la valeur attribuée par les fils d'Israël à celui qu'ils ont évalué, et ils les ont donnés pour le champ du potier, comme le Seigneur me l'avait ordonné". Jésus se tenait debout devant le procurateur. Ce dernier l'interrogea : Es-tu vraiment le roi des juifs ? Tu l'as dit, répondit Jésus, sans répliquer aux accusations des grands prêtres et des anciens. Pilate insista : N'entends-tu pas tous ces témoignages contre toi ? Jésus ne répondit rien. Ce silence impressionna fortement le procurateur. Les jours de fête, ce dernier avait l'habitude de relaxer un prisonnier choisi par la foule. Barabbas était alors un prisonnier célèbre. À la foule rassemblée, Pilate demanda : Lequel des deux dois-je relâcher ? Barabbas ? Ou Jésus, dit le Christ ? Il savait que c'était par envie que Jésus avait été livré. Pendant qu'il siégeait au tribunal, sa femme lui fit porter un message : Cet homme est juste. Ne va rien mettre entre toi et lui, car aujourd'hui j'ai fait un mauvais rêve à son sujet. Les chefs et les anciens persuadèrent les foules de réclamer Barabbas et de faire mourir Jésus. e procurateur revint à la charge : Lequel des deux dois-je relâcher, selon vous ? Des voix s'élevèrent : Barabbas ! Et Pilate : Qu'adviendra-t-il de Jésus, dit le Christ ? Un cri monta de la foule : Qu'on le crucifie ! Et lui : Mais quel mal a-t-il fait ? Les cris redoublèrent de fureur : Qu'on le crucifie ! L'agitation allait croissant. On ne peut rien faire, conclut Pilate. Et prenant de l'eau, sous leurs yeux, il se lava les mains. Je suis innocent du sang de ce juste, déclara-t-il. Cette affaire ne regarde que vous. Et tout le peuple répondit : Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants. Barabbas fut remis en liberté. Pilate fit donner le fouet à Jésus avant de le livrer à la croix. Les soldats du procurateur conduisirent Jésus dans le prétoire. La troupe fit cercle autour de lui. On lui enleva ses vêtements et on le vêtit de pourpre. On lui tressa une couronne d'épines qu'on posa sur sa tête. Dans sa main droite, on glissa un roseau. On se jetait à ses pieds, on se moquait de lui : Salut à toi, roi des juifs ! On lui cracha au visage. Avec le roseau, on le frappa à la tête. Après s'être ainsi moqué de lui, on lui retira son manteau et il retrouva ses vêtements. Alors on le conduisit à la croix. En sortant, ils virent un Cyrénéen nommé Simon. On le réquisitionna : Tu porteras sa croix. Ils atteignirent le Golgotha, au lieu-dit du Crâne. On lui offrit à boire un mélange de vin et de fiel. Il goûta, refusa de boire. Puis il fut mis en croix. Ses vêtements furent tirés au sort entre les soldats qui se les partagèrent. Après quoi, ils s'assirent et montèrent la garde. Au-dessus de sa tête, on pendit un écriteau où l'on pouvait lire le motif de sa condamnation : Cet homme est Jésus roi des juifs. À gauche et à droite, deux brigands furent crucifiés de la même façon. Les passants le raillaient, ils hochaient la tête : Tu dis que tu peux détruire le Sanctuaire et le rebâtir en trois jours ? C'est donc que tu peux te délivrer toi-même ! Allez, fils de Dieu, descends de cette croix ! Les grands prêtres n'étaient pas en reste, ni les scribes, ni les anciens : Il en a libéré plusieurs, et il serait incapable de se libérer lui-même ! Quel est ce roi d'Israël ! Qu'il descende de sa croix et nous lui ferons confiance. Il s'en est remis à Dieu. Que Dieu le libère à présent, s'il l'aime ! N'a-t-il pas dit : Je suis le fils de Dieu ? De chaque côté, les brigands crucifiés le raillaient aussi. Entre la sixième et la neuvième heure, les ténèbres couvrirent toute la terre. Vers la neuvième heure environ, Jésus cria d'une voix forte : Éli, Éli, lema sabachtani. Ce qui veut dire : "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?". Et fit dire à certains : Le voilà qui appelle Élie. Aussitôt, un homme se leva et courut chercher une éponge. Il la fixa, gorgée de vinaigre, sur un roseau, et lui offrit à boire. Autour, on objecta : Laisse, voyons plutôt si Élie viendra le délivrer. De nouveau, Jésus poussa un grand cri. Il rendit le souffle. Alors, le voile du Sanctuaire se déchira de haut en bas. La terre trembla. Les pierres se fendirent. Les tombeaux s'ouvrirent. Les corps de nombreux saints furent tirés de leur sommeil. Sortis de leurs tombeaux après son réveil, ils gagnèrent la ville sainte où plusieurs les aperçurent. Le capitaine et ses gardes avaient vu la terre trembler, et ils avaient été témoins des autres cataclysmes. Remplis d'effroi, ils se dirent : Cet homme était vraiment le fils de Dieu. À distance, les femmes, nombreuses, observaient la scène. Depuis la Galilée, elles avaient suivi Jésus pour le servir. Marie de Magdala était du nombre. Il y avait aussi Marie, mère de Jacques et de Joseph. Et la mère des fils de Zébédée. Le soir tomba. Vint un notable d'Arimathie, Joseph, qui était au nombre de ses disciples. Il demanda à voir Pilate, lui réclama le corps. Pilate céda. Joseph recueillit le corps de Jésus et l'enveloppa dans un linceul de lin propre. Il le déposa dans un tombeau qu'on venait de creuser dans le rocher et dont il bloqua l'accès par une lourde pierre. Il s'éloigna. Marie de Magdala ainsi que l'autre Marie demeurèrent sur les lieux. Elles s'assirent devant le tombeau. Le jour suivant les préparatifs du sabbat, les grands prêtres et les Séparés se réunirent chez Pilate. Maître, dirent-ils, nous n'avons pas oublié les propos que tenait ce charlatan quand il était en vie : Trois jours plus tard, a-t-il dit, je serai réveillé d'entre les morts. Donne des ordres pour que le tombeau soit bien gardé jusqu'au troisième jour. Car ses disciples pourraient venir, s'emparer du corps et dire au peuple : Voyez ! Il est réveillé d'entre les morts. Et cette ultime escroquerie serait pire encore que la première. Vous avez des soldats ? rétorqua Pilate. Sortez. Faites monter la garde comme vous l'entendez. Ils partirent donc. Le tombeau fut scellé d'une pierre, des sentinelles furent postées. Jeudi saint 2019 - La dernière cène18 avril 2019
Jeudi saint 2019 - La dernière cène Boite de Pendore.com Le Lavement des pieds - Jean (13, 15) Avant la fête de la Pâque, sachant que l'heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'au bout. Au cours du repas, alors que le diable a déjà mis dans le coeur de Judas, fils de Simon l'Iscariote, l'intention de le livrer, Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu'il est sorti de Dieu et qu'il s'en va vers Dieu, se lève de table, dépose son vêtement, et prend un linge qu'il se noue à la ceinture ; puis il verse de l'eau dans un bassin. Alors il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu'il avait à la ceinture. Il arrive donc à Simon-Pierre, qui lui dit : “C'est toi, Seigneur, qui me laves les pieds ? “ Jésus lui répondit : “Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ; plus tard tu comprendras. “ Pierre lui dit : “Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! “ Jésus lui répondit : “Si je ne te lave pas, tu n'auras pas de part avec moi. “ Simon-Pierre lui dit : “Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! “ Jésus lui dit : “Quand on vient de prendre un bain, on n'a pas besoin de se laver, sinon les pieds : on est pur tout entier. Vous-mêmes, vous êtes purs, mais non pas tous. “ Il savait bien qui allait le livrer ; et c'est pourquoi il disait : “ Vous n'êtes pas tous purs. “ Quand il leur eut lavé les pieds, il reprit son vêtement, se remit à table et leur dit : “Comprenez-vous ce que je viens de faire pour vous ? Vous m'appelez "Maître" et "Seigneur", et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C'est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j'ai fait pour vous.” L’heure de l’abasissement Le Jeudi Saint est l'heure où Jésus s'abaisse. Il “prend un linge qu'il noue à la ceinture...Il se met à laver les pieds des disciples”. C'est le monde à l'envers. C'étaient à eux de lui laver les pieds, et non le contraire. Le chemin de la gloire - Un service de maître Il se met à laver les pieds des disciples (Jean 13, 5) | “Faites cela en mémoire de moi” L'évangile et le rite du lavement des pieds nous montrent l'abaissement de Jésus qui n'est " pas venu pour être servi mais pour servir ". Ce geste révèle jusqu'où Il veut aller dans son amour pour les hommes. En ce jour où l'Église rend grâce pour le don du Sacerdoce, Il leur montre l'exemple : " Où sont amour et charité, Dieu lui-même est présent ". Jésus prend un dernier repas avec les 12 apôtres dans la salle dite du "Cénacle". Cet ultime repas s'appelle la Cène (ICor, 11; Lc, 22; Mc, 14; Mt, 26). Jésus institue l'eucharistie dans laquelle le pain et le vin deviennent son Corps et son Sang. Après le repas de la Cène, le Christ se rend au jardin des Oliviers avec les Apôtres pour veiller et prier. Le soir du Jeudi Saint, on célèbre la messe "en mémoire de la Cène du Seigneur", puis nous nous unissons à la prière du Christ ce soir-là, en veillant auprès du saint sacrement (le pain et le vin consacrés) jusque tard dans la nuit. Prions “Avant ta passion, tu nous as donné foi en la résurrection de tous, tu as ressuscité Lazare des morts, ô Christ Dieu. Aussi comme les enfants, portant les symboles de ta victoire, nous te chantons comme au vainqueur de la mort: Hosanna au plus haut des cieux, béni soit celui qui vient au nom du Seigneur”. À sa demande, nous refaisons ce soir ce que Jésus lui-même a fait au cours de son dernier repas qui est à l’origine de toutes nos eucharisties. Le pain rompu est partagé, la coupe offerte à tous, le lavement des pieds, autant de gestes qui experiment l’amour total de Jésus pour nous et aussi l’amour que nous devons avoir les uns pour les autres. Le dernier repas au Cénacle Le Dieu de notre foi est un Dieu qui se donne. Voilà ce que nous révèle Jésus, le Christ, dans les deux grands gestes qu’il accomplit au cours de son dernier repas: le partage du pain et de la coupe. Évangile de Jésus Christ selon saint Luc En ce temps-là, Jésus vint à Nazareth, où il avait été élevé. Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. On lui remit le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit: “L’esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur liberation, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur.” Jésus referma la livre, le rendit au servant et s’assit. Tous dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. Alors, il se mit à leur dire: “Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre”. Acclamons la parole de Dieu! Au cours du repas, Jésus se lève de table, quitte son vêtement et prend un linge qu'il noue à sa ceinture. Il verse de l'eau dans un plat et il se met à laver les pieds de ses disciples (Jean13, 4-5). Jésus livre les secrets de son coeur à ses disciples. Chose qu l'on ne fait que dans les grands moments de sa vie, comme à la veille de mourir. Il leur avait dit: “Aimez-vous les auns les autres, comme je vous ai aimés. C'est ainsi que l'on reconnaîtra que vous êtes mes disciples.” Et, comme pour leur montrer comment s'aimer, il leur lave les pieds. Et il leur dit: “Vous voyez ce que j'ai fait, faites de même.” Laver les pieds fatigués de marcher, salis par le sable, blessés par la route, c'est rendre un grand service. Célébrer le Jeudi saint, c’est faire mémoire de Jésus qui donne sa vie par amour. C’est rendre actuelle, vivante et agissante sa présence parmi nous. |
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