Bonne Fête de la Toussaint!1er novembre 2021
Bonne Fête de la Toussaint! RTL.fr | Publié le 1er novembre 2021 | 06:00 Le 1er novembre, les Catholiques célèbrent la fête de la Toussaint, aussi appelée "fête de tous les saints". Elle célèbre l'ensemble des personnes mortes et entrées au Paradis. La couleur liturgique est le blanc, symbole de vie et de lumière, symbole de la résurrection de Jésus. Contrairement à ce que beaucoup pensent, la Toussaint n’est pas la fête des morts, qui elle a lieu le 2 novembre. La Toussaint est en réalité une très vieille fête chrétienne, qui remonte au IVème siècle après J-C. À cette époque, pour honorer tous ceux qui ont été martyrisés pour leur Foi par l’empire romain, on institue une fête, qui sera longtemps fixée au premier dimanche après la Pentecôte, au mois de mai. La fête de la Toussaint est donc une occasion de rappeler "l'appel universel à la sainteté". Pour l'Église catholique, le Paradis n'est pas réservé à une élite dont la vie serait parfaite, mais au contraire accessible à tous ceux "qui mettent leurs pas dans ceux du Christ", explique la Conférence des évêques de France. Ce n’est qu’au VIIIème siècle que le pape Grégoire VI décidera de fixer la Toussaint au 1er novembre. Elle sera fériée en France à l’initiative de l’empereur Louis Le Pieux, fils de Charlemagne, empereur d’Occident de 814 à 840. C'est en 1914, sous le Pape Pie XI, qu'elle deviendra une fête obligatoire pour les Catholiques.
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Joyeux anniversaire à moi!16 octobre 2021
Joyeux anniversaire à moi! Par Edwidge Lafleur Je me rappelle chaque année, en ce jour très spécial, à quel point je suis bénie d'avoir eu une autre année pour découvrir les merveilles de ce beau monde! Dieu est bon! Mon anniversaire est un jour que je chéris et que j'aime. Après avoir vécu une année de plus, je suis reconnaissante à Dieu de m'avoir tant protégée, et préservée . Joyeux anniversaire à moi! Une autre année s'est écoulée, plus vite que la précédente. Me voici âgée d'un an de plus et plus sage d'une autre année . Encore quelques brins gris et peut-être un pli ou deux. Je suis fière d'avoir la chance de rire en riant. J'apprécie mes mèches de cheveux argentées . J'adore être plus sage que l'an dernier. Oh anniversaire, je t'aime! Je célèbre ma journée spéciale, toujours pleine d'émerveillement! Je suis reconnaissante à mon Créateur pour tout ce qu'Il a fait dans ma vie, surtout m'accorder le privilège de profiter d'un autre anniversaire en santé, remplie de sérénité et de gratitude. Merci Dieu! Alors que je commémore le jour où je suis arrivée dans ce monde, je veux crier à haute voix combien je suis reconnaissante d'être en possession du précieux cadeau de la vie, qui est sans l'ombre d'un doute le plus grand cadeau d'anniversaire . Joyeux anniversaire à moi! Aujourd'hui c'est mon anniversaire. Et en le célébrant, je prie pour que Dieu continue de déverser dans ma vie ses précieuses bénédictions. Joyeux anniversaire à moi! Seigneur, je me réjouis aujourd'hui que tu aies rendu ce jour possible. Je prie pour que ta présence dans ma vie dure éternellement. Alors que je célèbre cette journée spéciale , Seigneur, je prie pour que tu m'accordes bonheur, succès et bonne santé. Mon Dieu, tu m'as montré plus de miséricorde que je ne le mérite, et aujourd'hui je tiens à t'exprimer plus de reconnaissance que jamais pour tout ce que tu as fait pour moi. Merci Dieu! Joyeux anniversaire à moi! Bonne fête de l'Assomption!15 août 2021
Bonne fête de l'Assomption! Paris Catholique.fr | Publié le 15 août 2021 Le 15 août, l’Église catholique célèbre l’Assomption de la Vierge, manifestant que Marie, au terme de sa vie terrestre a été élevée à la gloire du ciel. Cet événement extraordinaire nous révèle de façon éclatante la destination divine de toute existence, sa promesse de glorification. Tout chrétien, à l’image de Marie, connaîtra son assomption, quand tout notre être, corps et âme, sera assumé en Dieu. Depuis des siècles, l’Assomption est traditionnellement l’occasion de processions en l’honneur de Marie. Au cœur de l’été, la fête de l’Assomption est un appel à prendre de la distance avec le quotidien, à remettre notre vie et notre vocation en perspective, à nous élever spirituellement. La célébration de l’Assomption, que l’on retrouve chez les orthodoxes sous le nom de « Dormition de la Vierge », est attestée depuis le VIe siècle. A la suite de saint Grégoire de Tours (VIe siècle), saint Albert le Grand, saint Thomas d’Aquin et saint Bonaventure (XIIIe siècle) ont médité sur les derniers moments de Marie, comme en témoignent leurs écrits théologiques. Après avoir consulté les évêques du monde entier, le pape Pie XII a affirmé solennellement la foi en l’Assomption de la Vierge Marie le 1er novembre 1950 : « L’Immaculée Mère de Dieu, Marie toujours vierge, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, a été élevée en corps et en âme à la Gloire céleste ». Poème(…) Il faut monter À celle qui est la plus imposante. Parce qu’aussi elle est la plus maternelle. À celle qui est infiniment céleste. Parce qu’aussi elle est infiniment terrestre. À celle qui est infiniment éternelle. Parce qu’aussi elle est infiniment temporelle. À celle qui est infiniment au-dessus de nous. Parce qu’aussi elle est infiniment parmi nous. À celle qui est la mère et la reine des anges. Parce qu’aussi elle est la mère et la reine des hommes. Reine des deux, régente terrienne. (…) À celle qui est Marie. Parce qu’elle est pleine de grâce. À celle qui est pleine de grâce Parce qu’elle est avec nous. À celle qui est avec nous. Parce que le Seigneur est avec elle. À celle qui intercède. Parce qu’elle est bénie entre toutes les femmes. Et que Jésus, le fruit de son ventre, est béni. À celle qui est pleine de grâce. Parce qu’elle est pleine de grâce. Celle qui est infiniment reine Parce qu’elle est la plus humble des créatures. Parce qu’elle était une pauvre femme, une misérable femme, une pauvre juive de Judée. À celle qui est infiniment loin Parce qu’elle est infiniment près. À celle qui est la plus haute princesse Parce qu’elle est la plus humble femme. À celle qui est la plus près de Dieu Parce qu’elle est la plus près des hommes. À celle qui est infiniment sauve Parce qu’à son tour elle sauve infiniment. À celle qui est la plus agréable à Dieu. À celle qui est pleine de grâce Parce qu’aussi elle est pleine d’efficace Maintenant. Et parce qu’elle est pleine de grâce et pleine d’efficace Et à l’heure de notre mort ainsi soit-il. (…) Charles Peguy, Le porche de la deuxième vertu Joyeux anniversaire Papa! Repose en paix20 mai 2021
Joyeux anniversaire Papa! Repose en paix André Barthol Lafleur | 20 mai 1924 - 17 novembre 2002 Papa, que nous soyons semblables ou différents cela importe peu, car ce qui nous unit c’est ce que tu m’as appris et qui restera pour moi un héritage précieux toute ma vie. Aujourd’hui, tu aurais soufflé une bougie de plus. J’ai pensé qu’en ce jour si spécial , je devrais t’offrir quelque chose de particulier. Papa, je t’écris pour te dire à quel point j’aurais aimé que tu sois là à cet instant précis. J’aurais tellement voulu t’enlacer et te souhaiter joyeux anniversaire. Mais hélas, tu n’es plus là. Tu es parti rejoindre les anges. Mon petit papa d’amour, ton passage sur cette terre et dans ma vie a été l'un des plus beaux cadeaux que Dieu m'ait offert. J’ai eu la chance de partager la moitié de ma vie avec une personne formidable. Même si ce jour me rend quelque peu mélancolique, je ne peux m’empêcher de sourire en repensant aux merveilleux moments de tendresse et d’amour que nous avons partagés. Tu étais un homme humble, bienveillant, toujours prêt à tendre la main aux autres. Tu connaissais chaque infime partie de ma personnalité. Tu comprenais mes peines, mes rires, mes regards et même mes silences. Tout de toi me manque : ton extrême sagesse, ta clairvoyance, ta grande sensibilité, ton humour parfois caustique, ta tendresse, ta générosité. Tu étais le pilier de la famille. Toujours attentif à nos besoins, tu te pliais corps et âme pour que nous ne manquions de rien. C’était un peu ta manière de nous prouver que nous étions importants pour toi. Et aujourd’hui, c’est à moi de te rendre hommage et te dire que même le temps ne pourra effacer ton nom en chacun de nos cœurs. C’est ton anniversaire, et je me tiens ici devant le clavier de mon ordinateur pour te dire à quel point tu es aimé. Puisse ton âme reposer en paix papa! Bonne fête de la Pentecôte!16 mai 2021
Bonne fête de la Pentecôte! Eglise Catholique.fr | Publié le 16 mai 2021 Esprit Saint, souffle dans nos cœurs et fais-nous respirer la tendresse du Père. Souffle sur l’Église pour qu’elle annonce avec joie l’Évangile. Souffle sur le monde la bienfaisante fraîcheur de l’espérance. Pape François | @Pontifex_fr L’événement de la Pentecôte ne peut être compris qu’en lien avec Pâques et l’Ascension. Jésus est mort pour le salut du monde (le Vendredi Saint), ressuscité (le jour de Pâques) et parti rejoindre le Père (à l’Ascension). À la Pentecôte, Dieu le Père envoie aux hommes l’Esprit de son Fils. Cette fête clôt le temps pascal, qui dure sept semaines, et dont elle est le couronnement. Le vent et le feu Le 50ème jour après Pâques, alors qu’une foule s’est rassemblée pour Chavouot (fête juive commémorant le don de la Loi à Moïse), les Apôtres, Marie et quelques proches entendent un bruit « pareil à celui d’un violent coup de vent » qui remplit la maison ; c’est un premier signe. Le deuxième signe ne se fait pas attendre : « une sorte de feu qui se partageait en langues et se posa sur chacun d’entre eux ». Et voici le troisième prodige : remplis de l’Esprit Saint, signifié par le vent et le feu, « ils se mirent à parler en d’autres langues ». La foule qui festoie est stupéfaite « parce que chacun d’eux les entendait parler sa propre langue ». À tel point que certains les croient « pleins de vin doux » (Ac 2, 1-14) ! Ainsi se réalise la promesse faite par le Christ aux apôtres au moment de son Ascension, une dizaine de jours plus tôt : « vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1, 8). En effet, les apôtres, ayant reçu la force de l’Esprit, ont alors le courage de sortir de la salle du Cénacle où ils étaient craintivement enfermés. Ils commencent aussitôt à témoigner de la résurrection du Christ, à faire connaître son enseignement et à baptiser. Lors de la Pentecôte, l’Eglise est constituée non par une volonté humaine, mais par la force de l’Esprit de Dieu. À la suite de cet événement, naissent les premières communautés chrétiennes qui se sont ensuite organisées, développées et propagées. Don pour tous les hommes Ce récit des Actes des Apôtres est très significatif : le vent et le feu manifestent – comme dans bien d’autres récits de la Bible – la présence de Dieu. Les langues de feu témoignent de la venue de l’Esprit Saint sur ceux qui étaient présents. La Bonne Nouvelle ayant vocation à rejoindre tous les hommes, le don de l’Esprit permet aux apôtres de répondre à l’appel du Christ : être ses témoins « jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1, 8). Comme les apôtres, les chrétiens sont appelés à ne pas rester seulement entre eux, hors de la vie et du monde, mais, au contraire, à proclamer clairement et librement la Bonne Nouvelle du salut. Parce qu’il trouve sa source dans l’événement de la Pentecôte, le sacrement de la confirmation est souvent célébré le jour de cette fête. Au cours de la célébration, l’évêque impose les mains sur chacun des confirmands, manifestant par ce geste le don de l’Esprit. Annonce du décès de Monsieur Dominique Milvoix Augustin | 1928 - 20217 mai 2021
Annonce du décès de Monsieur Dominique Milvoix Augustin | 1928 - 2021 Dans l’espérance de la résurrection, Monsieur Dominique Milvoix Augustin, propriétaire de la compagnie d'autobus "Carmelle & Jeanne" qui assure le trajet Cayes - Port-au-Prince est entré dans la lumière du Père le Mardi 27 avril 2021 à l’âge de 93 ans. De la part de Ses enfants ; Adeline, Carline, Jocelyn, Harry, Pierre-Richard Ses petit-enfants : Ses soeurs, belles-soeurs et beaux-frères, tous ceux qu’elle a tant aimés. La cérémonie religieuse aura lieu le samedi 8 mai à la Cathédrale des Cayes en Haïti à 8 heures du matin. Pour ceux vivant en Floride qui souhaiteraient lui rendre un dernier hommage, une cérémonie virtuelle se tiendra le samedi 8 mai 2021 à 8 heures du matin au Grand Palace Event Ballroom | 8064 W McNab Rd, North Lauderdale, Floride où la famille de M. Augustin se réunira. Vous y êtes tous cordialement invités. Joyeuses Pâques! Evangile du dimanche 4 avril 2021. Commentaires de Marie-Noëlle Thabut4 avril 2021
Joyeuses Pâques! Evangile du dimanche 4 avril 2021. Commentaires de Marie-Noëlle Thabut Eglise Catholique.fr Evangile– selon Saint Jean 20,1-9 Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau et nous ne savons pas où on l’a déposé. » Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ; cependant il n’entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Ecriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. Commentaires Jean note qu’il faisait encore sombre : la lumière de la Résurrection a troué la nuit ; on pense évidemment au Prologue du même évangile de Jean : « La lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas saisie » au double sens du mot « saisir », qui signifie à la fois « comprendre » et « arrêter » ; les ténèbres n’ont pas compris la lumière, parce que, comme dit Jésus également chez Saint Jean « le monde est incapable d’accueillir l’Esprit de vérité » (Jn 14,17) ; ou encore : « la lumière est venue dans le monde et les hommes ont préféré l’obscurité à la lumière » (Jn 3,19) ; mais, malgré tout, les ténèbres ne pourront pas l’arrêter, au sens de l’empêcher de briller ; c’est toujours Saint Jean qui nous rapporte la phrase qui dit la victoire du Christ : « Soyez pleins d’assurance, j’ai vaincu le monde ! » (Jn 16,33). Donc, « alors qu’il fait encore sombre », Marie de Magdala voit que la pierre a été enlevée du tombeau ; elle court trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, (on suppose qu’il s’agit de Jean lui-même) et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau et nous ne savons pas où on l’a mis. » Evidemment, les deux disciples se précipitent ; vous avez remarqué la déférence de Jean à l’égard de Pierre ; Jean court plus vite, il est plus jeune, probablement, mais il laisse Pierre entrer le premier dans le tombeau. « Pierre entre dans le tombeau, et il regarde le linceul resté là, et le linge qui avait recouvert la tête, non pas posé avec le linceul, mais roulé à part à sa place. » Leur découverte se résume à cela : le tombeau vide et les linges restés sur place ; mais quand Jean entre à son tour, le texte dit : « C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit et il crut. » Pour Saint Jean, ces linges sont des pièces à conviction : ils prouvent la Résurrection ; au moment même de l’exécution du Christ, et encore bien longtemps après, les adversaires des Chrétiens ont répandu le bruit que les disciples de Jésus avaient tout simplement subtilisé son corps. Saint Jean répond : « Si on avait pris le corps, on aurait pris les linges aussi ! Et s’il était encore mort, s’il s’agissait d’un cadavre, on n’aurait évidemment pas enlevé les linges qui le recouvraient. » Ces linges sont la preuve que Jésus est désormais libéré de la mort : ces deux linges qui l’enserraient symbolisaient la passivité de la mort. Devant ces deux linges abandonnés, désormais inutiles, Jean vit et il crut ; il a tout de suite compris. Quand Lazare avait été ramené à la vie par Jésus, quelques jours auparavant, il était sorti lié ; son corps était encore prisonnier des chaînes du monde : il n’était pas un corps ressuscité ; Jésus, lui, sort délié : pleinement libéré ; son corps ressuscité ne connaît plus d’entrave. La dernière phrase est un peu étonnante : « Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas vu que, d’après l’Ecriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. » Jean a déjà noté à plusieurs reprises dans son évangile qu’il a fallu attendre la Résurrection pour que les disciples comprennent le mystère du Christ, ses paroles et son comportement. Au moment de la Purification du Temple, lorsque Jésus avait fait un véritable scandale en chassant les vendeurs d’animaux et les changeurs, l’évangile de Jean dit : « Lorsque Jésus se leva d’entre les morts, ses disciples se souvinrent qu’il avait parlé ainsi, et ils crurent à l’Ecriture ainsi qu’à la parole qu’il avait dite. » (Jn 2,22). Même chose lors de son entrée triomphale à Jérusalem, Jean note : « Au premier moment, ses disciples ne comprirent pas ce qui arrivait, mais lorsque Jésus eut été glorifié, ils se souvinrent que cela avait été écrit à son sujet. » (Jn 12,16). Mais soyons francs : vous ne trouverez nulle part dans toute l’Ecriture une phrase pour dire que le Messie ressuscitera. Au bord du tombeau vide, Pierre et Jean ne viennent donc pas d’avoir une illumination comme si une phrase précise, mais oubliée, de l’Ecriture revenait tout d’un coup à leur mémoire ; mais, tout d’un coup, c’est l’ensemble du plan de Dieu qui leur est apparu ; comme dit Saint Luc à propos des disciples d’Emmaüs, leurs esprits se sont ouverts à « l’intelligence des Ecritures ». « Il vit et il crut. Jusque là, les disciples n’avaient pas vu que, selon l’Ecriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts… » C’est parce que Jean a cru que l’Ecriture s’est éclairée pour lui : jusqu’ici combien de choses de l’Ecriture lui étaient demeurées obscures ; mais parce que, tout d’un coup, il donne sa foi, sans hésiter, alors tout devient clair : il relit l’Ecriture autrement et elle lui devient lumineuse. L’expression « il fallait » dit cette évidence. Comme disait Saint Anselme, il ne faut pas comprendre pour croire, il faut croire pour comprendre. A notre tour, nous n’aurons jamais d’autre preuve de la Résurrection du Christ que ce tombeau vide… Dans les jours qui suivent, il y a eu les apparitions du Ressuscité. Mais aucune de ces preuves n’est vraiment contraignante… Notre foi devra toujours se donner sans autre preuve que le témoignage des communautés chrétiennes qui l’ont maintenue jusqu’à nous. Mais si nous n’avons pas de preuves, nous pouvons vérifier les effets de la Résurrection : la transformation profonde des êtres et des communautés qui se laissent habiter par l’Esprit, comme dit Paul, est la plus belle preuve que Jésus est bien vivant ! —————– Compléments – Jusqu’à cette expérience du tombeau vide, les disciples ne s’attendaient pas à la Résurrection de Jésus. Ils l’avaient vu mort, tout était donc fini… et, pourtant, ils ont quand même trouvé la force de courir jusqu’au tombeau… A nous désormais de trouver la force de lire dans nos vies et dans la vie du monde tous les signes de la Résurrection. L’Esprit nous a été donné pour cela. Désormais, chaque « premier jour de la semaine », nous courons, avec nos frères, à la rencontre mystérieuse du Ressuscité. – C’est Marie-Madeleine qui a assisté la première à l’aube de l’humanité nouvelle ! Marie de Magdala, celle qui avait été délivrée de sept démons… elle est l’image de l’humanité tout entière qui découvre son Sauveur. Mais, visiblement, elle n’a pas compris tout de suite ce qui se passait : là aussi, elle est bien l’image de l’humanité ! Et, bien qu’elle n’ait pas tout compris, elle est quand même partie annoncer la nouvelle aux apôtres et c’est parce qu’elle a osé le faire, que Pierre et Jean ont couru vers le tombeau et que leurs yeux se sont ouverts. A notre tour, n’attendons pas d’avoir tout compris pour oser inviter le monde à la rencontre du Christ ressuscité. Evangile du Vendredi Saint2 avril 2021
Evangile du Vendredi Saint Catholique.org Après avoir ainsi parlé, Jésus sortit avec ses disciples et traversa le torrent du Cédron ; il y avait là un jardin, dans lequel il entra avec ses disciples. Judas, qui le livrait, connaissait l'endroit, lui aussi, car Jésus y avait souvent réuni ses disciples. Judas prit donc avec lui un détachement de soldats, et des gardes envoyés par les chefs des prêtres et les pharisiens. Ils avaient des lanternes, des torches et des armes. Alors Jésus, sachant tout ce qui allait lui arriver, s'avança et leur dit : « Qui cherchez-vous ? » Ils lui répondirent : « Jésus le Nazaréen. » Il leur dit : « C'est moi. » Judas, qui le livrait, était au milieu d'eux. Quand Jésus leur répondit : « C'est moi », ils reculèrent, et ils tombèrent par terre. Il leur demanda de nouveau : « Qui cherchez-vous ? » Ils dirent : « Jésus le Nazaréen. » Jésus répondit : « Je vous l'ai dit : c'est moi. Si c'est bien moi que vous cherchez, ceux-là, laissez-les partir. » (Ainsi s'accomplissait la parole qu'il avait dite : « Je n'ai perdu aucun de ceux que tu m'as donnés ».) Alors Simon-Pierre, qui avait une épée, la tira du fourreau ; il frappa le serviteur du grand prêtre et lui coupa l'oreille droite. Le nom de ce serviteur était Malcus. Jésus dit à Pierre : « Remets ton épée au fourreau. Est-ce que je vais refuser la coupe que le Père m'a donnée à boire ? » Alors les soldats, le commandant et les gardes juifs se saisissent de Jésus et l'enchaînent. Ils l'emmenèrent d'abord chez Anne, beau-père de Caïphe, le grand prêtre de cette année-là. (C'est Caïphe qui avait donné aux Juifs cet avis : « Il vaut mieux qu'un seul homme meure pour tout le peuple. ») Simon-Pierre et un autre disciple suivaient Jésus. Comme ce disciple était connu du grand prêtre, il entra avec Jésus dans la cour de la maison du grand prêtre, mais Pierre était resté dehors, près de la porte. Alors l'autre disciple - celui qui était connu du grand prêtre - sortit, dit un mot à la jeune servante qui gardait la porte, et fit entrer Pierre. La servante dit alors à Pierre : « N'es-tu pas, toi aussi, un des disciples de cet homme-là ? » Il répondit : « Non, je n'en suis pas ! » Les serviteurs et les gardes étaient là ; comme il faisait froid, ils avaient allumé un feu pour se réchauffer. Pierre était avec eux, et se chauffait lui aussi. Or, le grand prêtre questionnait Jésus sur ses disciples et sur sa doctrine. Jésus lui répondit : « J'ai parlé au monde ouvertement. J'ai toujours enseigné dans les synagogues et dans le Temple, là où tous les Juifs se réunissent, et je n'ai jamais parlé en cachette. Pourquoi me questionnes-tu ? Ce que j'ai dit, demande-le à ceux qui sont venus m'entendre. Eux savent ce que j'ai dit. » A cette réponse, un des gardes, qui était à côté de Jésus, lui donna une gifle en disant : « C'est ainsi que tu réponds au grand prêtre ! » Jésus lui répliqua : « Si j'ai mal parlé, montre ce que j'ai dit de mal ; mais si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? » Anne l'envoya, toujours enchaîné, au grand prêtre Caïphe. Simon-Pierre était donc en train de se chauffer ; on lui dit : « N'es-tu pas un de ses disciples, toi aussi ? » Il répondit : « Non, je n'en suis pas ! » Alors Pilate ordonna d'emmener Jésus pour le flageller. Les soldats tressèrent une couronne avec des épines, et la lui mirent sur la tête ; puis ils le revêtirent d'un manteau de pourpre. Ils s'avançaient vers lui et ils disaient : « Honneur à toi, roi des Juifs ! » Et ils le giflaient. Pilate sortit de nouveau pour dire aux Juifs : « Voyez, je vous l'amène dehors pour que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. » Alors Jésus sortit, portant la couronne d'épines et le manteau de pourpre. Et Pilate leur dit : « Voici l'homme. » Quand ils le virent, les chefs des prêtres et les gardes se mirent à crier : « Crucifie-le ! Crucifie-le ! » Pilate leur dit : « Reprenez-le, et crucifiez-le vous-mêmes ; moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. » Les juifs lui répondirent : « Nous avons une Loi, et suivant la Loi il doit mourir, parce qu'il s'est prétendu Fils de Dieu. » Quand Pilate entendit ces paroles, il redoubla de crainte. Il rentra dans son palais, et dit à Jésus : « D'où es-tu ? » Jésus ne lui fit aucune réponse. Pilate lui dit alors : « Tu refuses de me parler, à moi ? Ne sais-tu pas que j'ai le pouvoir de te relâcher, et le pouvoir de te crucifier ? » Jésus répondit : « Tu n'aurais aucun pouvoir sur moi si tu ne l'avais reçu d'en haut ; ainsi, celui qui m'a livré à toi est chargé d'un péché plus grave. » Dès lors, Pilate cherchait à le relâcher ; mais les Juifs se mirent à crier : « Si tu le relâches, tu n'es pas ami de l'empereur. Quiconque se fait roi s'oppose à l'empereur.» En entendant ces paroles, Pilate amena Jésus au-dehors ; il le fit asseoir sur une estrade à l'endroit qu'on appelle le Dallage (en hébreu : Gabbatha). C'était un vendredi, la veille de la Pâque, vers midi. Pilate dit aux Juifs : « Voici votre roi. » Alors ils crièrent : « A mort ! A mort ! Crucifie-le ! » Pilate leur dit : « Vais-je crucifier votre roi ? » Les chefs des prêtres répondirent : « Nous n'avons pas d'autre roi que l'empereur. » Alors, il leur livra Jésus pour qu'il soit crucifié, et ils se saisirent de lui. Jésus, portant lui-même sa croix, sortit en direction du lieu dit : Le Crâne, ou Calvaire, en hébreu : Golgotha. Là, ils le crucifièrent, et avec lui deux autres, un de chaque côté, et Jésus au milieu. Pilate avait rédigé un écriteau qu'il fit placer sur la croix, avec cette inscription : « Jésus le Nazaréen, roi des Juifs. » Comme on avait crucifié Jésus dans un endroit proche de la ville, beaucoup de Juifs lurent cet écriteau, qui était libellé en hébreu, en latin et en grec. Alors les prêtres des Juifs dirent à Pilate : « Il ne fallait pas écrire : 'Roi des Juifs' ; il fallait écrire : 'Cet homme a dit : Je suis le roi des Juifs'. » Pilate répondit : « Ce que j'ai écrit, je l'ai écrit. » Quand les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses habits ; ils en firent quatre parts, une pour chacun. Restait la tunique ; c'était une tunique sans couture, tissée tout d'une pièce de haut en bas. Alors ils se dirent entre eux : « Ne la déchirons pas, tirons au sort celui qui l'aura. » Ainsi s'accomplissait la parole de l'Écriture : Ils se sont partagé mes habits ; ils ont tiré au sort mon vêtement. C'est bien ce que firent les soldats. Or, près de la croix de Jésus se tenait sa mère, avec la soeur de sa mère, Marie femme de Cléophas, et Marie Madeleine. Jésus, voyant sa mère, et près d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. Après cela, sachant que désormais toutes choses étaient accomplies, et pour que l'Écriture s'accomplisse jusqu'au bout, Jésus dit : « J'ai soif. » Il y avait là un récipient plein d'une boisson vinaigrée. On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre à une branche d'hysope, et on l'approcha de sa bouche. Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est accompli. » Puis, inclinant la tête, il remit l'esprit. Comme c'était le vendredi, il ne fallait pas laisser des corps en croix durant le sabbat (d'autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque). Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu'on enlève les corps après leur avoir brisé les jambes. Des soldats allèrent donc briser les jambes du premier, puis du deuxième des condamnés que l'on avait crucifiés avec Jésus. Quand ils arrivèrent à celui-ci, voyant qu'il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l'eau. Celui qui a vu rend témoignage, afin que vous croyiez vous aussi. (Son témoignage est véridique et le Seigneur sait qu'il dit vrai.) Tout cela est arrivé afin que cette parole de l'Écriture s'accomplisse : Aucun de ses os ne sera brisé. Et un autre passage dit encore : Ils lèveront les yeux vers celui qu'ils ont transpercé. Après cela, Joseph d'Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par peur des Juifs, demanda à Pilate de pouvoir enlever le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Joseph vint donc enlever le corps de Jésus. Nicodème (celui qui la première fois était venu trouver Jésus pendant la nuit) vint lui aussi ; il apportait un mélange de myrrhe et d'aloès pesant environ cent livres. Ils prirent le corps de Jésus, et ils l'enveloppèrent d'un linceul, en employant les aromates selon la manière juive d'ensevelir les morts. Près du lieu où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin, et dans ce jardin, un tombeau neuf dans lequel on n'avait encore mis personne. Comme le sabbat des Juifs allait commencer, et que ce tombeau était proche, c'est là qu'ils déposèrent Jésus. Bon Vendredi saint : Marie-Noëlle Thabut explique le récit de la Passion du Christ2 avril 2021
Bon Vendredi saint : Marie-Noëlle Thabut explique le récit de la Passion du Christ La Croix.com Le Vendredi saint, les chrétiens commémorent l’arrestation, le procès et la mort de Jésus sur la Croix. L’office du Vendredi saint comporte le récit de la Passion selon saint Jean et la vénération de la Croix. À la différence des synoptiques, Jean ne raconte pas la nuit de Jésus au jardin de Gethsémani. Il est tout de suite arrêté. Jean rapporte que Pierre tranche l’oreille de Malchus, mais ne parle pas du baiser de Judas. Jésus comparaît ensuite devant les grands prêtres, Anne puis Caïphe. Son passage devant Pilate est relaté beaucoup plus longuement que dans les autres Évangiles. Enfin, il est crucifié. Croire : Le récit de Passion dans l’Évangile de Jean est-il différent des autres Évangiles ? Marie-Noëlle Thabut : Pour l’essentiel, non, mais chacun des Évangiles a son insistance propre sur un aspect particulier de la Passion. On a l’habitude de parler des « sept paroles » du Christ en Croix. Or aucune de ces paroles n’est commune à deux Évangiles. Pour parler de la Passion selon Jean, j’ai retenu quelques phrases. D’abord, la parole de Pilate : « Voici l’homme ». Au début du récit, Jésus et ses disciples traversent le Cédron et entrent dans un jardin. Beaucoup pensent que ce jardin fait référence au texte de la Genèse. « Voici l’homme » tel que Dieu l’a rêvé ou le rêve encore. Paul dira que Jésus s’est fait « obéissant jusqu’à la mort », c’est-à-dire confiant en son Père quoi qu’il arrive. Jean insiste sur le fait que Jésus va au-devant de sa mort et l’accepte (« Ma vie, on ne me la prend pas, c’est moi qui la donne. ») Quand Pilate dit : « Voici l’homme » en le présentant au juifs, on a l’impression qu’il prononce une formule d’acquittement. Jésus a été flagellé, couronné d’épines, Pilate semble croire que cela suffit et qu’il peut le libérer. Ce qui met met la foule en ébullition, qui se met à hurler : « Crucifie-le ». S’il n’y avait qu’une phrase à retenir de cet évangile, quelle serait-elle ? Marie-Noëlle Thabut : L’insistance de Jean à nous dire : « Contemplez votre roi ». La Croix n’est pas une défaite, c’est la victoire du roi véritable. La vraie royauté réside dans cet être anéanti. Pour les non chrétiens, nos crucifix sont une horreur. C’est l’emblème de la haine, c’est un supplice abominable. Pour un croyant, c’est l’emblème de l’amour total. Pour Jean, c’est le symbole de la véritable royauté, celle de l’amour. L’entrevue chez Pilate se déroule d’ailleurs autour de cette question : est-il roi, oui ou non ? Il a été dénoncé comme quelqu’un qui se prétend roi. Pilate demande à Jésus : « Es-tu le roi des Juifs ? » Mais il se méprend, car pour les Juifs, le titre de roi est un titre religieux, c’est le titre du Messie. Or les Juifs ont connu beaucoup de faux messies, et n’en veulent plus. Pilate, lui, se moque éperdument de la religion juive. Pour lui, le titre de roi est politique, et un roi s’opposerait à César. Jésus, lui propose un troisième sens au mot roi : « Mon royaume n’est pas de ce monde ». Une deuxième fois, Pilate le présente à la foule en disant « Voici votre roi ». Comme pour laisser aux Juifs l’entière responsabilité de la condamnation de Jésus, qu’il ne souhaite pas lui-même. Il fera placer au-dessus de la Croix le titulus (INRI, Jésus de Nazareth, roi des Juifs). Jean nous propose de voir dans la Croix le vrai trône de Jésus. Donc en disant « Voici votre roi », Pilate ne se trompait pas... Marie-Noëlle Thabut : En effet, et c’est ce que Jean veut que nous entendions. Sur la Croix, Jésus aura ces mots qu’aucun autre évangéliste n’a retenus : « Tout est accompli ». Jésus avait dit à Pilate : « Je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. » La vérité, c’est que Dieu aime l’humanité et que, pour que nous puissions enfin y croire, il fallait qu’il aille jusqu’au bout. Jean cite une phrase du prophète Zacharie, qui avait évoqué un innocent injustement « suspendu aux yeux de tous » : « Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé. » (Za 12,10). Et Zacharie poursuivait en disant que ce jour-là, Dieu permettrait que les cœurs soient remplis de bonté et de supplication. Une source jaillirait alors dans Jérusalem en remède au péché. Devant l’innocent mis en croix, les cœurs de pierre peuvent enfin s’attendrir. Et en rapportant le coup de lance donné à Jésus par un soldat romain, Jean rappelle la phrase d’Isaïe, que tous connaissaient : « Ils lèveront les yeux vers celui qu’il sont transpercé ». Jean nous dit que c’est en contemplant la Croix du Christ que nous pouvons attendrir nos cœurs et voir jusqu’où va l’amour de Dieu. Evangile du dimanche des Rameaux| Commentaires de Marie Noëlle Thabut28 mars 2021
Evangile du dimanche des Rameaux| Commentaires de Marie Noëlle Thabut Eglise Catholique.fr | Publié le 22 mars 2021 Extraits de la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ selon Saint Marc : Mc 15, 1…39 Dès le matin, les grands prêtres convoquèrent les anciens et les scribes, et tout le Conseil suprême. Puis, après avoir ligoté Jésus, ils l’emmenèrent et le livrèrent à Pilate. Celui-ci l’interrogea : « Es-tu le roi des Juifs ? » Jésus répondit : « C’est toi-même qui le dis. » Les grands prêtres multipliaient contre lui les accusations. Pilate lui demanda à nouveau : « Tu ne réponds rien? Vois toutes les accusations qu’ils portent contre toi. » Mais Jésus ne répondit plus rien, si bien que Pilate fut étonné. Les soldats l’emmenèrent à I’intérieur du palais, c’est-à-dire dans le Prétoire. Alors ils rassemblent toute la garde, ils le revêtent de pourpre, et lui posent sur la tête une couronne d’épines qu’ils ont tressée. Puis ils se mirent à lui faire des salutations, en disant : « Salut, roi des Juifs. » Ils lui frappaient la tête avec un roseau, crachaient sur lui, et s’agenouillaient pour lui rendre hommage. Quand ils se furent bien moqués de lui, ils lui enlevèrent le manteau de pourpre, et lui remirent ses vêtements. Puis, de là, ils l’emmenèrent pour le crucifier, et ils réquisitionnent, pour porter sa croix, un passant, Simon de Cyrène, le père d’Alexandre et de Rufus, qui revenait des champs. Et ils amènent Jésus au lieu dit Golgotha, ce qui se traduit Lieu-du-Crâne (ou Calvaire). Ils lui donnaient du vin aromatisé de myrrhe ; mais il n’en prit pas. Alors ils le crucifient, puis se partagent ses vêtements, en tirant au sort pour savoir la part de chacun. C’était la troisième heure (c’est-à-dire neuf heures du matin) lorsqu’on le crucifia. L’inscription indiquant le motif de sa condamnation portait ces mots : «Le roi des Juifs». Le centurion qui était là en face de Jésus, voyant comment il avait expiré, s’écria : « Vraiment, cet homme était Fils de Dieu!» La solitude de Jésus et son silence Tout d’abord, on notera deux particularités de la Passion chez Marc : la solitude de Jésus et son silence. La solitude de Jésus : dans la Passion selon Saint Marc, Jésus est particulièrement seul ; après le reniement de Pierre, Marc ne note plus aucune présence amicale à ses côtés ; les femmes sont citées, mais seulement après sa mort. Quant à son silence, il est impressionnant : quelques mots seulement au procès, et ensuite, note Marc, « Jésus ne répondit plus rien ». Et Pilate lui-même s’en étonne : « Pilate l’interrogeait de nouveau : Tu ne réponds rien ? Vois toutes les accusations qu’ils portent contre toi. Mais Jésus ne répondit plus rien, de sorte que Pilate était étonné. » (Mc 15,4-5) Puis, sur la croix une seule parole : « Eloï, Eloï, lama sabactani ? » Interprétés par un soldat romain, ces mots sonnent comme un cri de désespoir ; mais un Juif ne s’y serait pas trompé : ce sont les premiers d’un chant de victoire ; puisque, nous l’avons vu en étudiant le psaume 21/22, celui-ci n’est aucunement un cri de désespoir, ni même de doute ! Devant cette solitude et ce silence de Jésus, on se demande forcément « quel est son secret ? ». Il passe en peu de temps de la popularité à la déchéance, de l’entrée royale dans la ville à l’exclusion et l’exécution hors de la ville, de la reconnaissance comme envoyé de Dieu (« Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient ») à la condamnation pour blasphème et à l’exécution au nom de la Loi, ce qui signifiait aux yeux de tous qu’il était maudit de Dieu. Reconnu comme le Messie, c’est-à-dire le roi d’Israël, le libérateur, le sauveur par ses disciples et toute une foule enthousiaste, il est liquidé rapidement après un procès monté de toutes pièces. Il s’est laissé faire dans le triomphe, il se laisse faire plus encore dans la persécution. Ce faisant, il garde encore le secret qu’il a gardé toute sa vie ; c’est seulement après sa Résurrection que ses disciples pourront enfin comprendre. Il semble bien que cette sobriété du récit de Marc vise à faire ressortir deux aspects du mystère de Jésus : Messie-Roi et Messie-Prêtre. Le Messie-roi qu'on attendait Messie-Roi : que ce soit sous forme de question, de dérision, d’affirmation, la royauté du Christ est bien au centre du récit. La première question que Pilate pose à cet homme qu’on lui amène, ligoté, c’est « Es-tu le roi des Juifs ? » Il n’obtient qu’une réponse sibylline « C’est toi qui le dis » (15,2). Dans la suite, Pilate donne deux fois ce titre à Jésus « Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ? » (v. 9) et « Que ferai-je donc de celui que vous appelez le roi des Juifs ? » (v. 12). Et, curieusement, personne ne dira le contraire ! Suit la parodie des soldats, le manteau, la couronne et les acclamations « Salut, roi des Juifs ! » (15,18). Et puis, cet écriteau en haut de la croix, mal intentionné peut-être, mais qui annonce quand même à tous les passants « celui-ci est le roi des Juifs » (15,26). Même les grands prêtres et les scribes en se moquant lui donnent ce titre : « Il en a sauvé d’autres, et il n’est pas capable de se sauver lui-même ! Le Messie, le roi d’Israël, qu’il descende maintenant de la croix. » (15,32). Le Messie prêtre qu'on attendait Deuxième aspect du mystère de Jésus mis en lumière par le récit de Marc, il est le Messie-Prêtre : il y avait des grands prêtres en exercice et ce sont eux qui ont joué le premier rôle dans la condamnation et la mort de Jésus. Ce sont eux qui amènent Jésus chez Pilate et qui veillent au bon déroulement des opérations : « Dès le matin, les grands prêtres tinrent conseil avec les Anciens, les scribes et le Sanhédrin tout entier. Ils lièrent Jésus, l’emmenèrent et le livrèrent à Pilate. » Un peu plus tard, ce sont eux qui excitent la foule pour qu’elle réclame la libération de Barabbas : « Les chefs des prêtres soulevèrent la foule pour qu’il leur libérât plutôt Barabbas. » (Mc 15,11). Pilate lui-même n’est pas dupe, puisque Marc précise : « Pilate voyait bien que les grands prêtres l’avaient livré par jalousie. » (Mc 15,10). Une jalousie justifiée, si l’on veut bien admettre que, de bonne foi, ils se sont inquiétés du succès de Jésus, qui, à leurs yeux, entraînait le peuple vers de fausses espérances. Mais le vrai prêtre, le Messie-prêtre qu’on attendait, c’est lui. Car Marc est le seul avec Jean à parler de pourpre pour le vêtement remis à Jésus pour se moquer de lui. Or la pourpre était la couleur des vêtements des rois et des grands prêtres. Suprême dérision : ceux qui portaient cette pourpre passeront à côté de la vérité. C’est d’un païen que vient la première profession de foi : « Vraiment, cet homme était Fils de Dieu ! » |
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March 2024
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