1er mars 2016
Polémique sur le viol conjugal : les scénaristes de «Plus belle la vie» s'expliquent Le Parisien.fr | Publié le 1er mars 2016 | 00h00 Après un viol conjugal figurant dans l'épisode diffusé jeudi sur France 3, le sondage sur le compte Twitter du feuilleton a choqué. Le chef des scénaristes s'explique. La série voulait soulever le débat, elle a suscité la polémique. Après une scène de viol conjugal dans l'épisode de « Plus Belle la vie » de jeudi, le compte Twitter officiel du feuilleton de France 3 a lancé un sondage particulièrement maladroit. A la question : « Qu'avez-vous pensé de la scène de viol conjugal diffusée hier soir ? », les réponses proposées étaient : « J'ai été horrifié », « Coralie l'a cherché » ou « Ce n'est pas un viol »... Devant l'indignation des internautes, le site a retiré le sondage, puis publié un message pour s'excuser de cette « formulation inappropriée ». « Toute l'équipe est un peu triste », nous confiait, hier, Olivier Szulzynger, qui supervise l'écriture de la série. « C'est une connerie, poursuit-il. L'un des trois community managers de PBLV (NDLR : chargés d'animer des conversations autour de la série) a voulu rendre compte de l'ambiguïté des représentations sur le viol conjugal. Mais il s'y est pris comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Il va falloir modifier le système de validation de ces tweets. » Le patron des scénaristes s'avoue d'autant plus affligé qu'il avait pris ses précautions pour aborder ce thème sensible. L'idée de traiter du viol conjugal est née il y a près de deux ans. L'équipe de « PBLV » imagine d'abord un viol entre adolescents, mais y renonce après la diffusion sur France 2 du téléfilm « Un fils » avec Michèle Laroque sur le même thème en novembre dernier. Elle décide alors de choisir comme victime un personnage fort comme Coralie, une prof de maths surnommée « Terminator » par ses élèves. « Pour montrer l'ampleur du phénomène, on voulait que ce crime frappe la dernière personne à laquelle le téléspectateur aurait pensé », détaille Olivier Szulzynger. Afin d'être « justes », une demi-douzaine d'auteurs ont rencontré des représentants du Collectif féministe contre le viol, dont la présidente, Emmanuelle Piette*. « On leur a décrit ce qu'était le viol conjugal, quelles étaient les conséquences psychologiques et les issues judiciaires », raconte cette dernière, qui trouve « très positif qu'une série populaire parle du viol conjugal, qui n'existe dans la loi que depuis 1992 ». Dans l'épisode diffusé vendredi, Coralie apparaissait tendue et agressive, mais ne disait mot de son viol. Ces prochaines semaines, l'intrigue sera développée et le personnage pourrait porter plainte. Emmanuelle Piette applaudit : « C'est bien de montrer que les dégâts sont les mêmes lorsque le viol se produit au sein d'un couple. » Pascale Vion, présidente de la délégation aux droits des femmes du Conseil économique, social et environnemental, estime le sondage sur Twitter « choquant, car il insinue que la femme est responsable ». Mais elle se réjouit, elle aussi, de ce que la série s'intéresse aux conséquences du crime : « Plus de 50 % des viols sont des viols conjugaux. Et ces viols suscitent, en plus des douleurs physiques, des syndromes dépressifs, des cas d'anorexie ou de boulimie et une perte d'estime de soi. »
0 Comments
Leave a Reply. |
Archives
March 2024
|