SE DESACCOUTUMER DE l'amour en couple est l’une des meilleures décisions que j’aie jamais prise11/10/2019 SE DESACCOUTUMER DE l'amour en couple est l’une des meilleures décisions que j’aie jamais prise10 novembre 2019
Se désaccoutmer de l'amour en couple est l’une des meilleures décisions que j’aie jamais prise Huffington Post.fr | Publié le 2 novembre 2019 Par Laura Warrell, Contributrice À la fin de notre rendez-vous, en août 2018, Justin m’a escortée jusqu’à ma voiture, où il m’a embrassée nerveusement. Quand je lui ai rendu son baiser, il a crié de joie et levé le poing en l’air comme s’il venait de remporter une victoire. Je me suis installée sur le siège conducteur, ravie que notre deuxième rendez-vous se soit passé aussi bien que le premier. J’avais l’impression que Justin valait le coup d’attendre, étant donné que, depuis mon divorce à l’âge de 30 ans, je n’avais pas réussi à retrouver l’amour. En 17 ans, j’avais eu d’innombrables rendez-vous et quelques aventures sans importance, mais le seul qui s’était vaguement rapproché d’un petit ami – à savoir une personne de sexe masculin prête à essayer de s’engager pour de bon – était un gratte-papier dépressif avec lequel je ne partageais qu’un sentiment de solitude. Quand, au bout d’un an à peine, sa jalousie a commencé à me faire peur, je n’ai eu d’autre choix que de le quitter. Peu m’importait l’angoisse du célibat à laquelle j’allais à nouveau devoir faire face. À 46 ans, je ne cherchais pas forcément un mari. J’en avais eu un dans ma vingtaine et, bien que le mariage eut été une expérience enrichissante, je pouvais m’en passer. Ce dont j’avais besoin, c’était quelqu’un pour m’aider à porter les fardeaux émotionnels du quotidien, les revers professionnels, les soucis d’argent, les crises existentielles. Je me suis aussi souvenue d’Yvette, qui a voyagé dans le monde entier quand son mari l’a quittée au bout de trente ans. Et d’Evelyn, célibataire et sans enfants, dont la carrière de poétesse n’a décollé qu’avec l’âge. Et aussi de Katrina, diplômée du MIT à 48 ans. Ou encore de Wendy, qui a rejoint le Corps de la paix à 50 ans passés. Ces femmes étaient en état de grâce, sûrement parce que la solitude leur offrait liberté et opportunités. Leur bonheur ne dépendait plus des décisions sentimentales de quelqu’un d’autre. Quand j’ai arrêté de me faire du mouron à cause de mon célibat, je me suis soudain rendu compte de tout ce que la vie avait à m’offrir. J’ai compris que l’existence pouvait être réjouissante si je la remplissais à chaque instant avec des activités que je voulais faire pour mon plaisir ou bien-être personnel, et non parce je pourrais peut-être y rencontrer l’amour de ma vie. Être ma seule priorité m’a libérée. J’en étais en bien meilleure santé. Et bien plus heureuse. Aujourd’hui, vu de l’extérieur, mon univers semble probablement être le même: même boulot, même appart’, mêmes amis. Ce qui a changé, c’est la manière dont je vis ma vie. Parfois, le meilleur moment de ma journée, c’est de rentrer dans mon appartement, où je peux chanter faux, hurler sur la télé, danser, rêvasser, porter des vêtements mal assortis ou laisser la vaisselle s’accumuler dans l’évier sans m’inquiéter de ce que quelqu’un d’autre peut bien vouloir ou penser. L’idée d’imaginer une autre personne envahir mon espace a même commencé à me déplaire, quelqu’un qui voudrait changer le mobilier ou préparer un plat que je n’ai pas envie de manger ce soir-là. J’ai conscience de la chance que j’ai d’exercer un contrôle total sur mes finances et mon emploi du temps, et je me réjouis de savoir que je peux quitter mon boulot pour déménager à l’autre bout du monde si, et quand, j’en ai envie. En plus, mes amis et ma famille ne me demandent plus si j’ai rencontré une “personne spéciale” quand on se voit, ce qui m’évite d’être gênée et de douter de moi quand je leur réponds que non. On parle des cours que je donne et de mon écriture, des choses que je contrôle et qui prouvent que ma vie avance au lieu de rester embourbée dans mon histoire de cœur brisé. J’ai l’occasion de parler de toutes les choses qui se produisent dans ma vie. Grâce à moi. Et, heureusement, il y a beaucoup à dire. “L’amour ne m’inspire plus ni peur ni angoisse. Ce qui m’accablait, c’était de m’imaginer seule pour toujours. Ça me terrorisait. Or, cette existence solitaire que je m’imaginais dans un futur lointain, je la vivais déjà.” Depuis Justin, en un an, j’ai bouclé l’écriture d’un roman. J’ai eu plein de nouvelles idées d’histoires, dont deux que j’ai déjà commencé à développer. Je me suis davantage consacrée à mes proches, si bien qu’aujourd’hui, j’ai renoué de vieilles amitiés et développé des liens plus profonds avec de nouvelles connaissances. Après avoir passé dix ans sans voyager, j’ai prévu deux séjours à l’étranger, dont une escapade au Costa Rica où je me réveillerai tous les matins en admirant par ma fenêtre les singes dans les arbres. J’ai changé mon alimentation et ma pratique du yoga. Cette année, pour la première fois, j’ai enfin réussi à faire la posture du corbeau. Quand je sors, je ne stresse plus, parce que je me fiche désormais de qui fait attention à moi ou pas. Quand des hommes flirtent avec moi, cela rajoute un peu de piment dans ma vie, mais cela n’absorbe pas toute mon énergie sur le plan affectif et n’influe jamais sur mon humeur. Nos conversations ne sont que de simples conversations, pas des outils permettant de détecter les éventuels signes de compatibilité amoureuse. L’amour ne m’inspire plus ni peur ni angoisse. Ce qui m’accablait, c’était de m’imaginer seule pour toujours. Ça me terrorisait. Or, cette existence solitaire que je m’imaginais dans un futur lointain, je la vivais déjà. Depuis près de vingt ans, c’était la vie que je menais. Il y avait eu de bons jours, des pas terribles et des carrément horribles. Mais je pouvais dire la même chose de mon mariage ou de l’époque où je m’évertuais à essayer de trouver un nouveau compagnon. Je vivais déjà le pire des scénarios, et je n’en mourais pas. Dès que j’ai accepté ma situation, j’ai commencé à m’épanouir. Est-ce que j’espère toujours rencontrer un mec super? Bien sûr. Être célibataire n’est pas nécessairement la panacée, du moins pas pour moi. Pas encore. Mais la vie continue. Et elle est bien remplie. Que je rencontre quelqu’un ou non, je suis bien décidée à la vivre à fond. Note: tous les prénoms ont été modifiés Ce blog, publié sur le HuffPost américain, a été traduit par Laure Motet pour Fast ForWord.
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