3 mai 2016
L'amour à l'américaine, les Français n'y comprennent rien L'Express.fr | Publié le 2 mai 2016 | 7:00 Par Magali Gruet Les jeux de l'amour et du hasard n'ont pas les mêmes règles des deux côtés de l'Atlantique. Aux Etats-Unis, les règles du dating sont parfois bien mystérieuses -voire révoltantes- aux yeux des Français. Explications et témoignages. Quand Danielle s'est rendue à Paris pour étudier, elle n'est pas seulement tombée amoureuse des croissants et des planches de charcuterie. Cette Américaine trentenaire originaire de Santa Monica, près de Los Angeles, a aussi testé le marché français des hommes et tout ne s'est pas exactement passé comme prévu. "J'ai daté comme je l'aurais fait chez moi, cumulant les rendez-vous et les hommes avec qui je sortais. Je me suis vite fait traiter de tous les noms et je ne comprenais pas bien pourquoi", raconte-t-elle, un peu déboussolée. Un enchaînement de dates codifiés Les Français qui se rendent aux Etats-Unis sont tout aussi surpris. Alors qu'il est convenu de ne fréquenter qu'une personne à la fois en France, même si ce n'est que pour une semaine, les Américains voient les rencontres comme une étude de marché pragmatique: tant qu'aucun contrat moral n'est conclu, il est préférable de continuer à chercher. Un phénomène d'autant plus important dans les grandes villes, où le choix est illimité, que dans des régions plus conservatrices ou les petits villages. Ils enchaînent les dates, ces rendez-vous codifiés qui ressemblent presque à des interviews, généralement initiés par les hommes, qui paieront l'addition. Les Françaises les plus modernes n'ont qu'à ravaler leur fierté. Le premier rendez-vous est destiné à faire les présentations autour d'un verre, et éventuellement à échanger un baiser sur le pas de la porte de la fille après l'avoir raccompagnée. La seconde date se passera souvent autour d'un dîner, la troisième peut être une activité de jour, comme une randonnée ou un tour de vélo histoire de voir son potentiel partenaire en pleine lumière. A ce stade, si aucun baiser n'est échangé, les Américains en concluront que l'autre n'est pas intéressé et cesseront sans doute d'initier d'autres rencontres. Le sexe doit arriver assez rapidement Même chose si le sexe n'arrive pas assez rapidement, idéalement autour du troisième ou du quatrième rendez-vous, surtout chez les plus jeunes. "Je me souviens d'un garçon qui était fatigué d'attendre que l'on passe à l'acte, car on se connaissait depuis... deux semaines. Je n'ai pas l'impression d'avoir perdu grand chose", raconte Karine, 28 ans. "Si les choses n'avancent pas, on se dit que la fille veut juste être pote, et franchement je ne suis pas intéressé. Je préfère dépenser mon argent pour une fille qui ne se fait pas prier", balance sans complexes Matthew, un Américain de 25 ans. Un calendrier difficile à tenir pour les Français, habitués à laisser faire les choses plus naturellement et sans pression. Maximilien, 27 ans et originaire de Paris, a débarqué à Los Angeles sans aucune notion de ce qui l'attendait. "Les films américains ne nous préparent pas à ça, car c'est dans leurs moeurs et ils ne voient pas l'intérêt de formuler ce qu'est une date et les étapes à suivre. Quand j'ai rencontré ma copine, je l'ai emmenée dîner, puis on a fait une activité en plein air, puis on s'est revus une troisième fois, et elle, elle s'impatientait, elle attendait qu'il se passe quelque chose, pendant que moi, en bon Français, j'apprenais juste à la connaître. C'est un ami commun français qui lui a dit de m'expliquer comment ça marche ici. Si elle ne m'avait pas mis les points sur les i, on y serait encore", s'amuse t-il.
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