Le reggae fait désormais partie du patrimoine culturel de l'humanité30 novembre 2018
Le reggae fait désormais partie du patrimoine culturel de l'humanité Guadeloupe 1ere.fr | Publié le 29 novembre 2018 | 10:24 "C'est un jour historique. Nous sommes très, très heureux, je suis émue", a réagi pour l'AFP la ministre de la Culture jamaïcaine, Olivia Grange, présente à Port-Louis, capitale de l'Ile Maurice où se réunit un comité spécialisé de l'Unesco. Musique consciente popularisée par Bob Marley L'organisme de l'Onu a souligné "la contribution" de cette musique jamaïcaine à la prise de conscience internationale "sur les questions d'injustice, de résistance, d'amour et d'humanité, et sa dimension à la fois "cérébrale, socio-politique, sensuelle et spirituelle". "Si, à ses débuts, le reggae était la voix des communautés marginalisées, il est désormais joué et adopté par une importante partie de la population, tous groupes ethniques et religieux confondus", a ajouté l'Unesco. La décision de l'Unesco "aide à placer la Jamaïque sur une carte. Où que vous alliez, quand vous dites que vous êtes de Jamaïque, on vous dit Bob Marley", s'est encore réjouie la ministre: "nous allons fêter" la décision, a-t-elle dit. La culture honorée Le reggae rejoint ainsi une liste de quelque 400 traditions culturelles (chants, danses, spécialités gastronomiques ou célébrations) allant de la pizza napolitaine au zaouli, musique et danse des communautés gouro de Côte d'Ivoire. Le comité ad hoc de l'Unesco, qui se réunit jusqu'à samedi pour examiner 40 demandes d'inscription, a également intégré jeudi le chidaoba, une lutte traditionnelle géorgienne pratiquée depuis des siècles, et avait inclus la veille les savoir-faire liés au parfum de Grasse en France. La musique des opprimés Le reggae, dont la candidature était portée par la Jamaïque, a émergé à la fin des années 1960. Style musical issu du ska et du rocksteady, il a aussi intégré des influences du jazz et du blues. La musique est vite devenue populaire aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, importée par les nombreux immigrés jamaïcains après la Seconde Guerre mondiale. Elle s'est souvent revendiquée comme la musique des opprimés, abordant des questions sociales et politiques, la prison et les inégalités. "Le reggae est un distillat des différents genres jamaïcains, remontant jusqu'aux temps de l'esclavage", estime le musicologue jamaïcain Garth White, dans une vidéo mise en ligne par l'Unesco. Le reggae est indissociable du rastafarisme, mouvement spirituel qui sacralise l'empereur éthiopien Haïlé Sélassié et promeut l'usage de la ganja, ou marijuana. Enfin une reconnaissance officielle En 1968 la chanson "Do the Reggay" de Toots and the Maytals a été la première a utiliser le nom de reggae, qui a connu un grand succès mondial grâce à des classiques de Bob Marley (1945-1981) et son groupe the Wailers comme "No Woman, No Cry" et "Stir It Up." C'est une "excellente nouvelle" parce que le reggae "n'a jamais eu la reconnaissance qu'il mérite et a toujours été un peu à la marge", a déclaré à l'AFP Jerôme Levasseur, directeur du Bagnols Reggae Festival, un festival de reggae qui se tient à Bagnols-sur-Cèze, dans le sud de la France. Pour Levasseur, "la musique doit sa notoriété à la personnalité de Bob Marley et, bien sûr, à sa simplicité" technique. Parmi ses principales figures vivantes se trouvent les Jamaïcains Jimmy Cliff ou Toots Hibbert, ou l'Ivoirien Alpha Blondy. A la différence de celle du patrimoine mondial, cette liste n'est pas établie selon des critères "d'excellence ou d'exclusivité", selon l'Unesco. Elle ne cherche pas à réunir le patrimoine "le plus beau" mais à représenter la diversité du patrimoine culturel immatériel, à mettre en lumière des savoir-faire portés par des communautés.
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La vie de Mickael Guirand après CARIMI13 mai 2018
La vie de Mickael Guirand après CARIMI Martinique la1ere.francetvinfo.fr. Publié le 13 mai 2018 Par Pedro Monnerville "Lanmou fassil" est le titre phare de "Game Over" le nouvel opus de Mickael Guirand. L'ancien membre du groupe CARIMI a fait trois concerts en Martinique pour faire découvrir sa nouvelle formation "VAYB" dont il est le leader. Durant son bref séjour sur notre île, l'artiste nous a accordé un entretien exclusif. Il parle de sa musique, de ses projets dont de nombreux concerts aux Antilles, Nouvelle-Calédonie ou encore Paris. Il aborde également le clash qui a conduit à sa séparation avec le groupe phare CARIMI. Selon lui, cette rupture a été bénéfique pour tout le monde. Manno Charlemagne11 décembre 2017
Manno Charlemagne Wikipedia.org Manno Charlemagne naît en 1948 à Carrefour, dans la périphérie sud de Port-au-Prince. Il ne connaît pas son père ; sa mère travaillant à Miami, il est élevé par sa tante. Toutes deux chantent des airs traditionnels, que l'enfant Manno reprend. Son style musical sera aussi influencé par les artistes haïtiens (Dodof Legros, Lumane Casimir, Issa el Saieh, Raoul Guillaume, Gérard Dupervil, Pierre Blain, Joe Trouillot, Guy Durosier, Toto Bissainthe, Ansy Dérose) et nord-américains (Louis Armstrong, Billie Holiday) qu'il écoute à la radio, par les chansons des ruraux venus à la ville et le rara qu'il entend dans la rue, ainsi que par sa participation à la chorale de son école, tenue par les Frères de l'instruction chrétienne. Comme de nombreux Haïtiens, il subit les exactions des tontons macoutes, miliciens au service du dictateur François Duvalier ; il connaît ainsi la prison et la torture en 1963, à l'âge de 15 ans. Côtoyant des gens de lettres et des artistes (tels que Lyonel Trouillot, Richard Brisson et Anthony Pascal, dit Konpè Filo), il se forge une culture politique en lisant des ouvrages de Maxime Gorki et d'Antonio Gramsci. À partir de 1968, il forme Les Remarquables, un mini-djaz ("mini-jazz", groupe de musique influencé par le rock), puis se tourne davantage vers la musique traditionnelle, avec une nouvelle formation, Les Trouvères. Ainsi, dans les années 1970, Manno Charlemagne prend part au mouvement Kilti Libète ("Culture Liberté") de retour à une musique populaire, acoustique, voire folk ; la tradition twoubadou ("troubadour") de la musique des campagnes haïtiennes est remise à l'honneur. En 1978, avec le musicien Marco Jeanty, il enregistre à Port-au-Prince un premier album, Manno et Marco, constitué de chansons angaje ("engagées"), dont la diffusion sur Radio Haïti-Inter connaît un grand succès. « La politique c'est pour les anges C'est pour les gens qui ont un nom Et c'est pour la grande société. » — Manno Charlemagne et Marco Jeanty, « Zanj », Manno et Marco, 1978. Exils Ouvertement opposé à la dictature de Jean-Claude Duvalier, Manno Charlemagne s'exile le 4 juillet 1980. Vivant entre New York, Montréal, l'Afrique et Paris6, il enregistre Konviksyon (1982) et Fini les colonies ! (1984), dont les chansons deviennent des hymnes contestataires en Haïti. « Quand tu rêves la nuit exilé de ton île Entends-tu tous ces cris ces rumeurs de ta ville ? » — Manno Charlemagne, « Le mal du pays », Fini les colonies !, 1984. De retour en Haïti le 7 mars 1986, un mois après la chute de Duvalier, il fonde la Koral Konbit Kalfou, groupe de mizik rasin ("musique racine", mêlant les influences du vaudou haïtien, de la musique traditionnelle et de genres contemporains) avec lequel il parcourt le pays. Il constitue une figure importante de la contestation politique sur l'île. En décembre 1987, alors qu'il sort de chez lui pour interpréter « Nwel anmè » ("Noël amer", une chanson composée par Beethova Obas, membre de la Koral Konbit Kalfou, pour honorer les manifestants massacrés un mois auparavant par la nouvelle junte au pouvoir), Manno Charlemagne essuie des coups de feu ; il est grièvement blessé. Il publie l'année suivante un nouvel album, Òganizasyon mondyal11. « Si Ayiti pa forè Ou jwenn tout bet ladan-l ? » « Si Haïti n'est pas une jungle Que font là toutes ces bêtes ? » — Manno Charlemagne, « Ayiti pa forè », Òganizasyon mondyal, 1988. Il soutient Jean-Bertrand Aristide lors de la campagne présidentielle de 1990 et, suite à sa victoire, devient l'un de ses conseillers. En octobre 1991, après un coup d'État contre le président Aristide, Manno Charlemagne est arrêté violemment à deux reprises puis relâché, grâce à la pression d'organisations de défense des droits de l'homme (Amnesty International, Miami's Haitian Refugee Center) et une campagne de presse aux États-Unis demandant sa libération. Craignant une nouvelle arrestation, il se réfugie à l'ambassade d'Argentine à Port-au-Prince. Le réalisateur Jonathan Demme, qui a connu Manno Charlemagne en 1988 lors du tournage de son documentaire Haiti: Dreams of Democracy, organise une campagne internationale, « Americans for Manno », afin d'exiger que le chanteur et sa famille puissent quitter Haïti en sécurité. C'est finalement l'ambassadeur argentin Orlando Sella en personne qui accompagne le chanteur jusqu'à l'aéroport de Port-au-Prince, le 29 décembre 1991 : Manno Charlemagne s'envole pour Miami. C'est le début d'un nouvel exil de trois ans, pendant lequel l'artiste diffuse sa musique engagée, à l'occasion de multiples concerts. Allers-retours Manno Charlemagne revient en Haïti en 1994. Il est élu maire de Port-au-Prince en juin 1995 ; il le restera jusqu'en 1999, exerçant son mandat de façon polémique. De son propre aveu, accepter de devenir maire a été une erreur. « Quand je suis artiste, je me sens mieux qu'être maire [...]. Artiste politique, je le tiens dans ma peau. » Il s'installe ensuite à Miami, dans un appartement au premier étage du Tap Tap, un restaurant haïtien au sud de la ville6 ; il assure des concerts réguliers dans ce restaurant et y enregistre en 2004 un album en direct, Manno at Tap Tap. En juillet 2005, Manno Charlemagne retrouve Marco Jeanty pour une série de concerts au Tap Tap. Ils décident alors d'enregistrer un nouvel album : en 2006, presque trente ans après leur premier disque, est publié Les inédits de Manno Charlemagne. « Se touse ponyèt nou pou n lite Car lamann pa tonbe ankò Solèy a klere pou nou tout E nou tout va jwenn menm chalè » « C'est l'heure de nous préparer à la lutte Car la manne n'est pas encore tombée Le soleil va briller pour nous tous Et nous tous recevrons la même chaleur » — Manno Charlemagne, « Ban m' on ti limye », Òganizasyon mondyal, 1988 et Les inédits de Manno Charlemagne, 2006. Le 14 janvier 2010, deux jours après le tremblement de terre en Haïti, le chanteur participe au Tap Tap à un concert de soutien aux victimes. En juin de la même année, il se produit à Brooklyn (New York), près de vingt ans après le concert donné au début de son second exil, en 1992. En novembre, il joue au Preservation Hall de la Nouvelle-Orléans avec la violoncelliste Helen Gillet. Manno Charlemagne se produit régulièrement aux États-Unis depuis 2010, aussi bien dans des festivals que dans des universités (par exemple, en juillet 2012 à l'université internationale de Floride et en septembre 2016 à l'université Duke de Caroline du Nord29,30). Il se produit également en Haïti. Fin juillet 2017, Manno Charlemagne subit l'ablation d'une tumeur cérébrale à l'hôpital Mount Sinai de Miami. Il décède dans ce même hôpital le 10 décembre suivant, des suites d'un cancer du poumon. Discographie1978 : Manno et Marco (Marc Records) 1982 : Konviksyon (Alternative Culturelle) 1984 : Fini les colonies ! 1988 : Òganizasyon Mondyal (K.A.K.O.) 1994 : La Fimen (K.A.K.O.) 2004 : Manno at Tap Tap (Crowing Rooster Arts) 2006 : Les inédits de Manno Charlemagne (Crowing Rooster Arts/FOKAL) Filmographie
Soirée Ju KANN au Mirelle's Restaurant de Long Island, New York - Une Superbe Rencontre!7 novembre 2017
Soirée Ju KANN au Mirelle's Restaurant de Long Island, New York - Une Superbe Rencontre! Par la Rédaction du Blog d'Edwidge- Pour sa première soirée au Mirelle’s Restaurant de New York, Ju KANN fusionne avec près de 300 personnes au rythme des sons et influences du retro Kompa. Pendant plus de quatre heures dans une ambiance explosive, le public conquis, exulte de bonheur. Ju KANN triomphe ! Une ’’superbe’’ rencontre – Chose promise, chose due. Le groupe Ju KANN a fait vibrer le Mirelle’s Restaurant en mode live retro kompa ce samedi 4 novembre. Colorée et spectaculaire, la fête a été belle. Hommes, femmes, jeunes et personnes âgées, tous ont répondu à l’appel et dansé au rythme des sonorités de Ju KANN. La soirée organisée samedi dernier par Frerot Léon, PDG de l’Anolis Vert, soutenu par une équipe dévouée a rencontré un vif succès. Cette soirée fut et restera pour beaucoup un moment inoubliable de bonheur, d’intense complicité, de retrouvailles chaleureuses, affectueuses entre parents, amis d’enfance, amis venus de loin, ayant fait le déplacement… Ceux qui n’avaient encore jamais vu le groupe en spectacle, ont été transportés par une ambiance de fête et sont restés subjugués par les différents styles musicaux alliant Kompa, Salsa. Ju KANN a fait redécouvrir au public haïtien de New York la joie de vivre d’Haïti. Dès leur entrée sur scène et en à peine quelques minutes de show, le public s’est échauffé, transcendé par la maestria et le talent manifestes de ce groupe. D’une seule âme, ils ont dansé, swingué, oscillé ‘’A Gauche’’, ‘’A Droite’’ et aux sons de ‘’Levez-les mains’’. Tous les près de 300 invités ne formaient plus qu’un avec le groupe. Bravo Frerot Léon ! d’avoir su – par respect pour ta clientèle - faire preuve de réserve et de maîtrise en évitant de dépasser le nombre de places disponibles chez Mirelle’s, de façon à lui permettre de jouir pleinement de la soirée dans un environnement des plus confortable et agréable . Qu’ils soient venus seuls ou en famille, entre collègues ou amis, en couple, toutes les générations confondues se levaient, sautaient, bougeaient, dansaient et fredonnaient au rythme des chansons. Combinant quelques classiques comme ‘’Denise‘’, ‘’Tèt Kolé ’’, ‘’Adrienne ’’ ou encore ‘’Bébé Paramountl’’, Ju KANN a fait le bonheur de son public. Oui, Ju KANN, on en redemande encore ! On redemande encore cette ambiance conviviale, festive de grandes retrouvailles, de partage et de joie de vivre. Tant et si bien que L’Anolis Vert est d’ores et déjà en train de concocter un super cocktail d’élégance, de raffinement et de bonheur pour son réveillon du 31 décembre, qui sera animé par deux autres groupes, eux aussi composés de musiciens hyper talentueux et passionnés par leur art : EMPRESYON et Unik Band ! Restez branchés. Et, surtout réservez cette date ! Des détails suivront dans un proche avenir… Charles Aznavour «ravi» par son étoile hollywoodienne13 août 2017
Charles Aznavour «ravi» par son étoile hollywoodienne Le Parisien.fr | Publié le 13 août 2017 | 13:27 Par Louise Cognard Showman respecté aux Etats-Unis, Aznavour y a fait ses premières apparitions dans les années 1940, en ouverture des concerts d’Edith Piaf. Charles Aznavour a fait savoir ce dimanche matin par son entourage qu’il était «plus que ravi et très touché» de recevoir une étoile sur le Walk of Fame, la «Promenade de la célébrité» de Hollywood, qui compte pas moins de 2 618 étoiles d’artistes du monde entier. Le chanteur «a accepté tout de suite», malgré les 40 000 dollars (33 824 euros) qu’il lui faudra verser à l’association Hollywood Historic Trust qui organise les cérémonies et entretient le boulevard. Etonnamment, d’après ses plus proches collaborateurs, le chanteur de 93 ans «n’est pas au courant» du droit d’entrée à payer, mais «il a confiance en ses producteurs, qui s’occupent de tout ! Il y a cinq ans, la revue Challenges avait classé Charles Aznavour parmi les dix artistes les mieux payés de France, avec un revenu de 2,2 millions d’euros pour l’année 2011. Ce n’est pas un hasard si l’auteur-compositeur-interprète de tubes planétaires comme «La Bohème» ou «Mes emmerdes» a été sélectionné pour recevoir une étoile à Hollywood. Showman respecté aux Etats-Unis, Aznavour y a fait ses premières apparitions dans les années 1940, en ouverture des concerts d’Edith Piaf. Il est le seul chanteur français à avoir écumé toutes les grandes salles de concert américaines, depuis le Lunt-Fontanne sur Broadway jusqu’au Greek Theater de Los Angeles, en passant par le Carnegie Hall de New York, où il avait fait salle comble en 1970. Actuellement en tournée mondiale, Charles Aznavour se produit ce dimanche 13 août en Sardaigne. Après avoir assisté le jeudi 24 août au «cimentage» de son étoile sur la Promenade des célébrités, le chanteur reprendra une série de concerts en Australie en octobre. Et il investira pour la première fois de sa carrière la scène de l’AccorHotels Arena de Paris (ex-Bercy), le 13 décembre prochain. 4 février 2017
La renaissance de Wyclef Jean TVA Nouvelles.ca | Publié le 2 février 2017 | 4:00 Par Bruno Lapointe Pour souligner ses 20 années de carrière solo, Wyclef Jean promet une année «remplie de surprises». Le coup d’envoi des célébrations sera officiellement donné la semaine prochaine avec la sortie de J’ouvert, un nouvel EP mettant un terme à sept ans d’absence. «Tout est différent aujourd’hui. Je sais réellement qui je suis», confie-t-il. La patience des fans de Wyclef Jean a été mise à rude épreuve durant les sept dernières années. Et le chanteur en est conscient. «Sept ans. C’est très long», atteste-t-il. Mais elle s’apprête à être récompensée. Wyclef Jean se sent désormais d’attaque, prêt à se retrouver à nouveau sur les tablettes des disquaires, dès vendredi prochain. «La musique, c’est comme un océan. Parfois, on doit sortir de l’eau et regarder les vagues. Et, récemment, je me suis dit qu’il était temps de retourner me mouiller», illustre-t-il. Le «Journal de Montréal» a rencontré l’ancien leader des Fugees à l’occasion d’un passage éclair dans la métropole, la semaine dernière, pour promouvoir «J’ouvert». Mettre la table Afin d’effectuer ce retour en douceur, le chanteur a choisi d’abord de lancer un EP. Cet opus servira à mettre la table pour son prochain album, «The Carnival Vol. III: Road to Clefication», dont l’arrivée est prévue pour l’automne prochain. «Après une aussi longue absence, je voulais commencer par une entrée, histoire de préparer les fans pour le plat de résistance qui s’en vient. Ils sauront mieux à quoi s’attendre», confie Wyclef Jean, tout sourire. Malgré son absence prolongée des palmarès, le chanteur ne ressent aujourd’hui aucune pression face à un retour sur disque. En fait, Wyclef Jean semble plus confiant que jamais. «Le streaming m’a permis de voir que je suis toujours aussi connecté avec mes fans. Si je n’avais eu que quelques clics ici et là, j’aurais toutes les raisons du monde de m’inquiéter. Mais ce n’est pas le cas. Alors je suis zen», confie-t-il. En effet, le premier extrait, Hendrix, compte déjà plus de 6 millions d’écoutes sur Spotify. Le vidéoclip a quant à lui été vu à plus de 110 000 reprises sur YouTube. Souvenirs du « hood »Cette nouvelle proposition est tout de même plutôt costaude pour un EP; la version régulière sera composée de 10 pièces, tandis que la version dite «de luxe» en comptera 14. Ceux qui s’offriront cette dernière pourront, entre autres, y entendre une reprise de «Ne me quitte pas», chanson phare du répertoire de Jacques Brel. Une pièce dont les premières notes suffisent à ramener Wyclef Jean en enfance, à Brooklyn, où «dans le hood», comme il se plaît à dire. «Je m’en souviens comme si c’était hier. Je revois ma mère, occupée à faire le ménage en écoutant la chansonnette française. Alors je me mettais à imiter ce que j’entendais. Tout ce que je voulais, c’était la faire rire. Et ça fonctionnait particulièrement bien avec Jacques Brel», relate-t-il en souriant. «J’ouvert» sera disponible dès le 3 février. 24 avril 2015
Les confessions de Jacob Desvarieux 97land.com | Publié le 24 avril 2015 Rencontrer Jacob Desvarieux, c’est entrer dans un univers. On l’imagine sur scène, en studio, entouré de fans, mais là, c’est au calme, dans un jardin à Stains sous un chaud soleil que se fait l’interview. Une dame s’approche, le dévisage et refuse l’évidence. Ce ne peut être lui, c’est surement un sosie malgré la guitare et la voix rocailleuse. Et c’est autour d’une grillade que se déroule l’entretien en toute décontraction, la vue et le fumet des viandes, le crépitement du feu ingrédients d’un bon moment partagé. Qu’est ce que cela fait d’être un phénomène, d’avoir créé «une génération Kassav» comme Stromae vous citant en premier dans ses influences ? C’est bien mais sincèrement quand on est dedans on ne s’en rend pas compte. Quand ça arrive à quelqu’un d’autre tu te dis «Ah ouais…Le mec il a fait un truc». A l’époque si on nous avait dit «Vous jouerez partout dans le monde» on n’y aurait pas cru. Maintenant, les musiciens de tous les continents qui nous ont entendus en parlent ou nous connaissent. Cela prouve qu’on n’a pas fait tout ça pour rien ! A la création de Kassav, est-il vrai que vous aviez l’ambition de lutter contre l’influence du Kompa ? Ça c’est la légende ! On est arrivé à l’époque où le kompa était prédominant et devait représenter 90 % du marché. Comme nous avons été les premiers à inverser la tendance, évidement des légendes se sont créées. Nous, on voulait faire de la musique, de la musique antillaise qui se reconnaisse n’importe où, qui puisse marcher. Le kompa qui avait l’hégémonie a été bousculé mais il est toujours là. Une nouvelle génération est arrivée qui s’est inspirée de ce que l’on a fait et de ce qu’ont fait leurs pères. Moi, je n’ai jamais compris le problème. Vu de là bas, on a l’impression qu’Haïti, c’est loin, c’est un autre continent pourtant c’est à deux heures de vol. On a tellement de choses en commun historiquement, à tous les niveaux… Prochainement vous êtes en Afrique du Sud. Vous reste-t-il des pays à découvrir ? Le Tibet, l’Alaska, la Chine (rires)… Plus sérieusement suite à l’Afrique du Sud c’est le Mozambique. L’Australie on y va après la Nouvelle Calédonie. Chaque année, on découvre de nouveaux horizons… Non bien sur ! Il y a quelques pays qu’on n’a pas fait comme l’Argentine et certains pays d’Amérique du Sud. Heureusement ! Ça fait de belles photos et des publics à conquérir. Jacob c’est peu d’albums solos. Avez-vous un projet musical à venir ? Peu ? J’ai quand même fait quelques albums : Madiana, Banzawa, Zouk la, Soulagé yo, Euphrasine Blues. Mais c’est un problème de temps et de disponibilité J’ai d’autres projets en cours. Ça me reprendra un jour. Et ce sera surprenant ! On vous a vu dans Siméon. On sait moins que vous avez joué dans le film Switch avec Cantona et récemment dans une série télévisée Frères d’Armes. Une carrière d’acteur en perspective ? Oh, je fais de petites apparitions. Comme je milite pour qu’il y ait plus d’acteurs noirs dans les films, je me retrouve embrigadé dedans et il est plus facile de prendre quelqu’un de connu qu’un acteur même très bon mais inconnu. Ca permet aux réalisateurs, aux producteurs, au monde du cinéma de savoir qu’un noir peut tenir un rôle : je parle de gens talentueux de tous âges et il y en a beaucoup. Mais si je le fais, c’est plus par militantisme. J’évite de prendre des rôles qui demandent 15 jours de tournage. En plus au cinéma, il faut donner sa réponse 6 mois avant. Avec Kassav, imagine si un concert est prévu au dernier moment ? Le but est de convaincre les scénaristes de penser à nous les noirs et le mieux c’est de le leur dire en face. Après le regretté Patrick St Eloi, César Durcin qu’on sait très malade et d’autres comment vit-on les départs au sein du groupe ? Même dans une famille, il y a des gens qui vont et viennent. On était collègues, on avait un idéal mais au bout de 35 ans, ça devient une famille. On connait les qualités et défauts de chacun, on a appris à se connaître. Dans la vie, il y a des hauts et des bas (ça te dit quelque chose ?). Notre dénominateur commun c’est la musique. Et c’est normal que certains soient tentés de faire autre chose. Que pensez-vous de la polémique sur le Gwada Kola ? On a crée une fondation pour les jeunes artistes afin de financer leurs projets grâce à une marque de cola locale, un centime reversé à chaque achat. C’est un clin d’œil, notre manière de lutter contre l’uniformisation de la musique, garder notre originalité. A partir de là, j’ai entendu n’importe quoi : qu’on allait augmenter le nombre de diabétiques, d’obèses et que sais je… J’avoue que ça fait mal à entendre et à lire alors que notre idée est noble. Bien sur on conseille aux gens d’en boire modérément mais je pense que ça allait de soi. Avez-vous une anecdote à nous livrer sur un concert ? Au Burkina Fasso, il y avait eu un problème de billet d’avion et notre ingénieur du son était resté à Paris. Il devait nous rejoindre mais est resté bloqué à Abidjan d’où il devait prendre un petit avion. A Ouagadougou, on essaye de brancher la sono comme on peut mais ce n’est pas brillant, on a du faire les choses à l’envers : ce n’est pas notre métier ! On veut annuler et là, un militaire,un gradé mitraillette en main, (c’est l’époque de Sankara) nous dit : « il faut y aller ! » d’un geste brusque. On est monté pas fiers, mais évidement ça n’a pas tenu 10 minutes ! Il y a d’autres choses à raconter mais je ne suis pas écrivain par contre je sais que Jocelyne est en train de préparer un livre. Si vous n’étiez pas devenu musicien, quel métier auriez-vous voulu faire ? Alors là… Je n’en sais absolument rien ! (il réfléchit longuement) Peut être éboueur ? Tous les métiers sont honorables. Mais je pense que je voulais de la reconnaissance. De toutes manières, quand on monte sur une scène, c’est pour donner de la joie, c’est bien pour se faire voir non ? Si j’étais inspecteur des impôts ou huissier de justice, les gens ne me souriraient pas je présume. Je rêvais de composer, de jouer une musique de chez moi, d’être différent. La célébrité, n’est ce pas pesant au quotidien ? Ça peut l’être mais il faut se rappeler à ces moments là que si c’est arrivé, c’est parce qu’on l’a voulu. Certains ont passé 20 ans pour l’atteindre, d’autres n’y parviendront jamais. Je connais des musiciens à succès qui reçoivent mal leurs fans. Mais c’est vrai que quand vous êtes en train de vous engueuler avec votre femme et qu’on vient vous demander un autographe ou vous parler, il faut pouvoir rester zen. A Marseille, à Paris à mes débuts, j’aurais payé pour que cela se passe ainsi.
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