Haïti: Hans Peters a pris le dernier escalier...17 janvier 2021
Haïti: Hans Peters a pris le dernier escalier... Le Nouvelliste.com | Publié le 13 janvier 2021 Le monde musical haïtien s'assombrit de plus en plus. En ce début d'année, Ticket vient d'apprendre la mort du célèbre guitariste et compositeur Hans Peters. Sur la page du Maestro Fabrice Rouzier on peut lire « Parenn, Merci pour tout : ton amour, ta franchise et ta patience... » Sur la toile, quelques grands de la musique lui offrent un hommage mérité. Ci-dessous une rediffusion d'un portrait que Ticket avait fait de l'artiste, le 1er avril 2014. Parcours et influences Né à Port-au-Prince le 18 mars 1960 d'une famille de trois enfants originaire de Saint-Louis du Nord, Joseph Hans Peters, dès l’âge de huit ans, est attiré par la musique. Il intègre la chorale de l’Institution Saint-Louis de Gonzague, jusqu'à en devenir le premier soliste. Entre 13 et 14 ans, il apprend à jouer de la guitare classique auprès de deux mentors : Amos Coulanges et Clifford Pigniat. Musicien maîtrisant le solfège, pris dans les filets des partitions, il se sent contraint de marcher sous la direction des classiques. Gosse fougueux, rebelle et passionné du jazz, son histoire, ses tendances et ses figures célèbres, il fait voler en éclats ce corset étroit. C’est la liberté dans son univers d’expression et de création, dans son jeu qu'il ne cesse de perfectionner. Cheminant à l’école buissonnière, il se perfectionne, il continue à jouer avec son ami et complice Alexandre Charlier. On est dans les années 70-80. L’air du temps s’imprègne de la saudade des dieux de la musique brésilienne. Antonio Carlos Jobim domine et parfume les soirées. Hans Peters est, comme beaucoup d'autres, sous l’influence de la bossa-nova. 1970, c’est aussi l’époque des mini jazz, des groupes musicaux émergents, dont les Difficiles de Pétion-Ville, Baby Jazz. Très tôt bercé par cet univers musical, cet auteur-compositeur, l’un des meilleurs de sa génération, se souvient de sa présence, avec deux grands frères aînés, aux répétitions de la bande à Robert Martino et Henry Célestin, du groupe Baby-Jazz qui comprenait, entre autres musiciens, le guitariste Michel Bertrand. Bien des années plus tard, son intérêt pour la guitare va se préciser. Par un de ces après-midi sans fin, sous les tropiques, il écoute furtivement la douce et légère mélodie « The shadow of your smile », extraite du film « The sandpiper ». Ce thème exécuté par le guitariste Frantz Courtois déclenche, chez Hans Peters, une passion pour ce style musical. Heureux hasard ! Son monde est renversé. Il réalise qu’il a été trop longtemps pondéré. Il veut, désormais, la démesure comme le veut ce genre, issu du croisement du blues, du ragtime et de la musique européenne. La carrière de l’artiste prend un virage. Dès lors, il ambitionne d’élever le niveau de son jeu. Autodidacte au même titre que d’autres guitaristes de l’époque, il s’oriente vers l’apprentissage du jazz, il achète des disques et découvre des figures incontournables. Il est enivré par des influences américaines et brésiliennes : Joe Pass, Eumir Deodato, Stéphane Grappelli, Grover Washington, Wes Montgomery, Laurindo Almeida, George Benson, Earl Kulgh, les Big band, habituant son oreille à l’écoute de ces ténors au talent immense – et aussi des « Guitars unlimited »–, ce qui a solidifié sa base et sa culture musicale. Sans oublier Michel Laraque (ex-musicien d'Ibo Combo), son modèle. Il compose, écrit et collabore sur des projets musicaux avec des groupes et artistes solos. Curieusement, Hans Peters n’a pas de disque à son actif. Mais il a prêté ses services à nombre de musiciens haïtiens, dont Emeline Michel, les Widmaier, Claude Marcelin. Il a soutenu, via la Société haïtienne de production (SHAP), les projets artistiques des chanteuses Carole Demesmin, Jacqueline Denis, du chanteur Assad Francoeur... Compositeur de haut vol, chansonnier inspiré « Lè yon branch bwa tonbe nan dlo, otan l piti, otan l flote / Lè yon pye bwa tonbe nan dlo Li ka fè fon jouk tan pouri Otanw pi jèn, otanw pi lejè Kouran lavi ap pè pote w Fè gwo gagann, pale anpil Nan fon w prale jouk tan w fè fil Ou jèn ti nonm, manje tonmtonm Toutotan w pa mi, pa jwe ak la vi Fow gen pasyans, apran la syans Dlo lavi ka pouriw, dlo lavi ka beniw » (« Leskalye ») « Pa cheche pran m pou zanj nan syèl Plis poum potre son vye gren sel Lanme brote m, van deseche m Lapli kale m, soley boule m Wa prete m bouch ou pou m chante wa prete m keur w pou m sa reve » (« Cheri m renmen w ») Ciseleur de mots, créateur exigeant. La coulée lyrique d’Hans Peters pétille de l’or mélodique. Ses textes mêlent poésie et quête esthétique. Ils parlent d'amour, d'érotisme, du pays, de la vie. Les mots dansent. Cadencent. Pour le chansonnier qui déclare la guerre à la phonétique dans le choix des sons, les mots doivent respecter les notes mélodiques et ses rythmiques. Il est donc plus ou moins conscient de la prosodie musicale, c'est-à-dire du rapport de la note au mot. Se remémorant ses compositions originales et le contexte d’écriture des textes, ses anciens succès remontent : « Leskalye » (composition inégalable des années 85-86, top ten pendant six mois sur Radio Métropole. « Tande m tande », « Ban mwen lanmou » (interprétée par la diva Emeline Michel, auteure du texte), « Mizik la sou ray », « Shane », « Zone anwo », « Mayi a gaye » (repris par le groupe suédois Simbi). Il ne faut pas oublier « Telefone m », qui a bénéficié de la collaboration d’une pléiade de musiciens, dont Lionel Volel, Sandra Jean, Arus Joseph, Raoul Denis. « Ayiti, bèl ti peyi solèy » et « Cheri m renmen w »: autant de compositions réussies, pliées à des exigences rythmiques, conçues majestueusement, retravaillées ou même revisitées. Terrain d’émotions. De sensations. Pour lui, la musique est un message, une vibration et un cri de l’intérieur. « Nés d'expériences vécues ou humaines, mes sujets traduisent les sentiments intimes, traduisent les émois du coeur », dit-il. L’interprétation de thèmes jazzy, cuisinés à la sauce locale, est au centre de l’approche artistique de ce guitariste ambitionnant de sortir son île de l'isolement planétaire par la promotion de nos rythmes traditionnels, si riches et inexploités. Il a lancé en juillet 2012, au restaurant Presse café, l’événement « Les mercredis de l’art », plateforme qui met en valeur les artistes haïtiens, quel que soit le champ disciplinaire : peinture, littérature, musique, etc. Son groupe a accueilli plusieurs musiciens, dont la vocaliste Mélanie Charles, le saxophoniste Paul Austerlitz, les guitaristes Manno Charlemagne et Marc Ribot. Il anime des soirées musicales au Yanvalou Bar et à l’hôtel Montana, interprétant des standards de jazz et des thèmes folkloriques haïtiens qu’il colore, remanie et réarrange. Il pointe du doigt le contexte difficile de production. Il salue le génie des jeunes musiciens actuels qui, n’ayant pas accès aux disques et à une structure académique, consacrent des heures à l’apprentissage et à la formation personnelle. Malgré une carence d'écoles de musique, d'universités et de conservatoires. « Une intervention sérieuse de l’État, définissant une politique publique de soutien à la culture, est nécessaire », pense-t-il. Il a participé, l'an dernier, à la septième édition du Festival International de Jazz de Port-au-Prince, organisé par la Fondation Haïti Jazz. Hans Peters confie à Ticket son projet d’enregistrement live de ses titres à succès, de ses meilleures compositions qui ont construit sa célébrité.
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Les membres historiques de Kassav nommés à l'ordre des Arts et des Lettres5 janvier 2021
Les membres historiques de Kassav nommés à l'ordre des Arts et des Lettres RCI.fm | Publié le 5 janvier 2021 | 09:58 Par Karl Lorand Kassav domine le zouk depuis 40 ans. Forcément, une telle présence se remarque au plus haut niveau de l'Etat. Cinq membres de la formation musicale composée de Guadeloupéens et de Martiniquais ont été cités à l'ordre des Arts et des Lettres. Jocelyne Béroard a été faite officier de l'ordre des Arts et des Lettres. Georges Décimus, Jacob Desvarieux, Jean-Philippe Marthély et Jean-Claude Naimro ont été faits chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres. En 40 ans de vie, Kassav a collecté cinq disques d'or et un disque de platine. Au delà du succès, le groupe s'est attelé à ne jamais abandonner ses textes en créole. Un attachement au patrimoine linguistique des Antilles qui a compté pour beaucoup dans la notoriété de la formation musicale. Le Martiniquais, Jean-José Alpha, metteur en scène a également été nommé à l'ordre des Arts et des Lettres. Institué le 2 mai 1957, l’ordre des Arts et des Lettres est une décoration honorifique française qui, gérée par le ministère de la Culture, récompense "les personnes qui se sont distinguées par leur création dans le domaine artistique ou littéraire ou par la contribution qu'elles ont apportée au rayonnement des arts et des lettres en France et dans le monde". Le groupe Martiniquais Malavoi fête ses 51 ans et présente son nouvel album4 décembre 2020
Le groupe Martiniquais Malavoi fête ses 51 ans et présente son nouvel album Martinique 1ere.fr | Publié le 4 décembre 2020 | 05:01 Par Daniel Betis et JN Plus d'un demi-siècle d'existence. Malavoi fête en beauté sa longévité en offrant au public un opus de 10 titres baptisé "Masibol". Pierre angulaire de notre patrimoine musical, le groupe demeure une école de formation et de transmission. Masibol est en sortie mondiale ce vendredi 4 décembre 2020. Voici l'internaute plongé dans les méandres de souvenirs intenses. Les débuts de Malavoi, le succès à l'Olympia de Paris, la sortie de l'album "Pep La" en 2009, le concert du Zénith en 2012 avec un orchestre symphonique, la production en 2015 de l’album, "Oliwon"avec une douzaine invités sur des reprises. 10 titres et une vivacité retrouvée Le public attendait et se demandait quand le groupe Malavoi au-delà des concerts, allait laisser une empreinte musicale. Mission accomplie, grâce à Aztec musique. L'album se compose d'une composition et d'arrangements de Paulo Rosine, (un des leaders historique de Malavoi décédé en janvier 1993) avec le titre "Loup Garou", 4 oeuvres de Nicol Bernard "vent", "bwavé" dont deux sont coécrites avec l'écrivain peintre, sculpteur, musicien Roland Brival "yonn a lot" et "masibol". Un hommage est rendu à Guy Vadeleux "l'enfant-roi" et à Loulou Boislaville "Hermancia". Tous ces titres ont été arrangés par Jacky Bernard qui pose sur cette contribution le titre "Kadolescent". José Privat nous gratifie de "Rêverie bô dlo" arrangé par Grégory son fils et Johan Jean Alexis "pli boné". Un enregistrement pointu L’enregistrement studio s’est déroulé en Martinique sous la houlette de Marc Escavis. On retrouve, Ralph Thamar (Chant), José Privat (Piano), Nicol Bernard (Vibraphone, Percussions), Jean Marc Albicy (Basse), Denis Dantin (Batterie, Tambour, Timbales), Valérie Beaupied (Violon Alto), Johan Jean Alexis, Nona Lawrence (Violons), Capucine Laudarin (Violoncelle), Marilyn Malmin, Cindy Marthély, David Placide (Chœurs). La grande dame s’est adjointe les services de deux autres violons, Jean Damien Poulet et Thomas Raso et de 2 invités, Daniel Dantin et Jacky Bernard. Un demi-siècle pour Malavoi Trois amis (Mano Césaire, Christian De Négri, Jean-Paul Soïme), vont créer en 1967, une synergie solide avec une grande partie des musiciens de l’orchestre Merry lads. Ainsi naît Malavoi, nom d'une canne, mais aussi d'une rue sénégalaise. La première formation a comme pianiste, Alain Jean-Marie, cousin germain de Mano Césaire. Le groupe enregistre en Guadeloupe son premier disque "Aux ondes Célini", puis récupère José Lagier et Paulo Rosine. Ce dernier et Mano Césaire se connaissaient pour avoir évolué ensemble avec "Conjunto moderno" de Paulo-Roger Jaffory. La suite on la connaît, il y a eu plusieurs périodes du groupe Malavoi avec des cordes, puis des soufflants et un retour à l'original. L’institution Malavoi continue à intégrer régulièrement en son sein de jeunes musiciens et à leur transmettre tout un savoir. Coronavirus : Jacob Desvarieux victime d'une fake news le disant malade et dans le coma28 mars 2020
Coronavirus : Jacob Desvarieux victime d'une fake news le disant malade et dans le coma Guadeloupe 1ere.fr | Publié le 25 mars 2020 | 18:21 Les fake news pullulent sur la toile... Et cette pandémie de coronavirus a vu naître multitudes de fausses informations, largement diffusées, sans aucune vérification. Comme celle annonçant Jacob Desvarieux dans le coma, après avoir été contaminé par le Covid-19. Vous avez peut-être reçu un message vous annonçant des soucis de santé de Jacob Desvarieux, membre du groupe Kassav', contaminé par le coronavirus, ces dernières heures. Une fake news... En cette période de pandémie et de confinement, elles se multiplient... "Je vais très bien" Après les décès, ces derniers jours d'Aurlus Mabélé, le chanteur congolais, roi du soukous, et de Manu Dibango, saxophoniste de talent, à Paris, les internautes s'inquiétaient pour l'un des leaders du groupe Kassav'. Mais, que l'on se rassure, Jacob Desvarieux n'a pas été placé dans un coma artificiel, dans un hôpital à Clamart, en région parisienne. Il va très bien et le fait savoir, sur sa page Facebook, ce mercredi 25 mars. Il est tout simplement en confinement, comme tous les Français. Pipo se repose pour revenir "en pleine forme" De quoi rassurer tous les fans du chanteur, qui ont également pu avoir des nouvelles rassurantes d'un autre membre de Kassav', Jean-Philippe Marthély. Victime d'un AVC, il y a près d'un mois, l'auteur-compositeur a été opéré avec succès et se repose maintenant, entouré des siens. Il a tout de même voulu remercier ses fans et ceux qui l'ont soutenu durant cette période compliquée. Jean Philippe Pipo Marthely 24 mars, 10:05 · Bonjour mes amis À tous ceux qui dans mon île ou de par le monde, ont prié pour moi... A tous ceux qui ont envoyé à ma famille des messages de soutien, qui m’ont souhaité, par le biais des réseaux sociaux, un bon rétablissement, merci de tout cœur. Votre affection, votre amour, sont un merveilleux médicament dans ces moments délicats. Je sais que certains voudraient me voir mais les visites sont à ce jour toujours et plus que jamais contrôlées et réservées à mon épouse et mes enfants. Il faut maintenant laisser le temps faire son œuvre pour que je vous revienne en pleine forme. Je profite de l’occasion pour saluer et remercier tout le personnel soignant qui a veillé sur moi et qui continue de se battre pour nous tous. Alors prenez bien soin de vous et respectez les consignes. Je vous aime. ❤❤❤💓💓💓 Dieu vous bénisse mes amis. Soirée hommage à Toto Bissainte : un moment de retrouvailles et de convivialité12 février 2020
Soirée hommage à Toto Bissainte : un moment de retrouvailles et de convivialité Le National.org | Publié le 11 février 2020 Par Prince Guetjens De son vivant Toto faisait déjà partie de notre patrimoine culturel. Ce qui est plutôt rare pour un artiste, quel qu’il soit. La disparition de cette grande dame de la musique populaire haïtienne laisse un vide inexorable dans le cœur de ses nombreux fans. Et, comme je m’y attendais le gratin de la diaspora artistique de New York et certaines pointures de Port-au-Prince avaient fait le déplacement ; Makini, Vidho, Jensen Desrosiers, Jasmine, Célestin, Brunette Joseph, Emmeline Michel, Pauline Jean, Mélanie Charles, Richard Barbot, qui inaugure une exposition de ses dernières peintures, lundi prochain à New York, pour ne citer que quelques noms. Ils étaient là pour dire merci, pour l’héritage laissé par celle qui chantait en haïtien (créole) les textes impertinents de Léo Ferré et adaptait des airs Vodou, Papaloko, Soufle-Van, Papa Danbalah, pilier central dans le répertoire de Toto vers sa quête de liberté, dans une société encore coincée entre digues des préjugés de toute sorte. Vingt-six ans déjà (juin1994) que cette étoile s’est éteinte. Chaque note de sa voix vibrait dans cette salle où elle n’était pas. C’est comme si elle tentait tout à coup de briser le silence pour surprendre, ses fans, comme à son habitude. Cette soirée hommage ; instant de retrouvailles et de convivialité, a permis au public de redécouvrir, cette belle richesse humaine et artistique. L’événement a débuté en ce début de soirée plutôt froid du 7 février, au numéro 18 Whitwall PL, Brooklyn NY, avec une exposition de photo dirigée par la fille de Toto Bissainte Milena Sandler et Joel Widmaer. Ensuite a pris place, une solide formation musicale dirigée par le guitariste chanteur Monvelyno Alexis, avec Bobby Raymond à la basse, Markus Schwartz aux tambours, Hiroyuki Matsuura à la batterie, Frédéric Las Fargeas au piano, exécutant une nappe de support pour exposer trois talentueuses voix : Riva Précil, Natalie Joachim (2020 nominated World Music) et Talie Cérin. Lumière tamisée, dans un décor kitsch d’un ancien hangar recyclé en lieu de spectacle, les paroles, glissant sur des mélodies, portées par les interprètes évoluaient comme sur des nuages, presque en apesanteur dans des arrangements neufs. Et, comme c’est souvent le cas, Papa Danbalah l’a emporté sur les autres titres. Le public a été gâté. Il se laissait aller sur des morceaux qu’il connaissait, mais habillés d’une autre manière. L’arrangeur permet à chaque fois aux musiques de connaitre une nouvelle vie. Le travail réalisé par Monvelyno Alexis en ce sens est à féliciter. Il parait que l’explication de la jouissance que procure l’écoute de certains tubes viendrait d’un savant dosage d’incertitudes et de surprise. Ce n’est plus un secret pour personne que la plupart des gens dans un concert ne disposent pas d’outils académiques pour une appréciation musicale raisonnable. Il n’empêche pas cependant qu’ils puissent réagir à un changement porté dans une musique quelconque. C’est pourquoi que la satisfaction est très élevée dès lors que les accords surprennent les auditeurs au moment de l’exécution où ils s’y attendent le moins. Le plaisir éprouvé à l’écoute d’une musique serait donc lié avant tout aux efforts permanents du cerveau pour s’adapter aux surprises que réserve chaque morceau. (Vincent Cheung et al 2019) D’autres dates sont annoncées dans le cadre des activités de Haiti Cultural Exchange pour le mois de février 2020, et d’autres hommages sont attendus à New York pour Manno Charlemagne, Georges Castera et Rodrigue Millien dans les mois à venir. 40 ans de Kassav' : des fans conquis par le concert-anniversaire12 mai 2019
40 ans de Kassav' : des fans conquis par le concert-anniversaire Martinique 1ere.fr | Publié le 12 mai 2019 | 3:40 Par Kelly Pujar 40 000 spectateurs.Trois heures de concert. Kassav' a fêté ses 40 ans à Paris La Défense Arena samedi 11 mai lors d'un concert qui affichait complet. Le public a salué la performance du groupe antillais. Les montres affichent bientôt 23 heures 30 samedi 11 mai. Pourtant à Paris La Défense Arena à Nanterre, certains spectateurs ont du mal à quitter la salle de spectacle. 40 000 personnes viennent d'assister au concert-anniversaire de Kassav'. 40 ans célébrés au rythme du zouk, la musique populaire antillaise. Un souvenir à jamais gravé dans leur mémoire. "Fabuleux, formidable" "Fabuleux, formidable" sont les premières réactions des spectateurs. "Génialement génial", répond même une admiratrice. "Je suis étonnée de voir autant de membres de la communauté antillaise réunie, avec une telle ferveur participative, collective. Kassav' parle à tout le monde, à toutes les générations, ce fut un plaisir", renchérit sa voisine. Ils sont venus de Paris, de Londres, de Marseille. D'autres ont traversé l'Atlantique. Étaient présents les Guadeloupéens, les Martiniquais et les Guyanais prêts à prendre l'avion pour leur groupe fétiche. Une spectatrice a fait le déplacement d'Amérique du Nord pour applaudir Kassav'. "Je vis au Canada depuis 25 ans, j'ai fait le voyage spécialement pour ça, depuis la province de la Saskatchewan (...) parce que c'est ma jeunesse, c'est l'amour, c'est la vie, c'est la joie", explique-t-elle. Un moment de communion En couple, en famille, entre amis, le public a assisté à trois heures de concert. Sur scène, Jocelyne Béroard, Jacob Desvarieux, Jean-Philippe Marthély, Jean-Claude Naimro et Georges Décimus. Les piliers de Kassav' entourés de leurs choristes et musiciens. A tour de rôle, ils interprètent les tubes, pratiquement sans interruption. La foule reprend en chœur dès les premières notes Oti Vélo/Lévé yo ka, Sé Dam' Bonjou, ou encore Mwen Di'w awa, morceaux introductifs du show. Les fans les plus fidèles étaient munis du sifflet qui rappelle l'ambiance propre au carnaval. Les habitués portaient une paire de chaussures confortables pour fouler la piste de danse. "C'était formidable comme d'habitude, c'est Kassav'. Ils ont bercé mon enfance", confie Gilles. Le Martiniquais vit dans l'Hexagone depuis une vingtaine d'années. "On n'oublie pas les racines, on n'oublie pas d'où l'on vient. La musique, c'est important. Un grand merci à Kassav' pour ce moment de communion", ajoute le fan. L'hommage à Patrick Saint-Eloi Son seul regret : l'absence sur scène de Patrick Saint-Eloi pour fêter les 40 ans du groupe. Et pour cause. Le chanteur guadeloupéen, membre incontournable de Kassav', est décédé en 2010 des suites d'une longue maladie. Ses amis musiciens lui ont rendu hommage en reprenant ses compositions pendant que la foule découvrait le visage de l'artiste sur quatre écrans géants. "Ce qui nous a plu c'est qu'ils n'ont pas oublié Patrick Saint-Eloi, c'était super, la pensée pour lui" témoignent deux spectatrices originaires de Capesterre-Belle-Eau, une commune de la Guadeloupe. Elles repoussent le moment où il faudra quitter la place devant la salle de spectacle. "J'ai du mal à partir parce que ça a été court, je m'attendais à ce que le public chante joyeux anniversaire, ça a manqué", souligne Francine, installée à Bobigny. Malgré ce bémol, nombreux sont ceux qui souhaitent renouveler l'expérience Kassav'. "On espère que ça va durer encore longtemps". Un message à peine voilé des fans envoyé aux membres du groupe comme à leurs héritiers. Ces derniers ont assuré le spectacle lors du Grand Méchant Zouk, première partie du concert de la légende Kassav'. Jocelyne Beroard: Jocelyne, mi tchè mwen - En Streaming: Documentaire
[DOCUMENTAIRE- Festival FIFDA] Jocelyne Beroard ouvre son coeur
Cuba : le groupe vocal "Desandann" fête ses 25 ans15 mars 2019
Cuba : le groupe vocal "Desandann" fête ses 25 ans Rezonodwes.com | Publié le 14 mars 2019 Le groupe vocal "Desandann", constitué depuis son origine de dix chanteurs descendants d’Haïtiens établis à Cuba depuis plusieurs générations, issus du chœur professionnel de Camagüey, a fêté son 25ème anniversaire, du 3 au 6 mars 2019, avec une série d’activités dans la capitale de la province centrale de Cuba. Au début du XXème siècle, cette région a accueilli de nombreux Haïtiens, travailleurs agricoles recrutés pour développer l’industrie sucrière cubaine. Leur nombre exact est inconnu, mais une association de descendants haïtiens témoigne encore à Camagüey, comme dans chaque province du pays, de la présence d'Haïtiens au cœur de la population cubaine, à laquelle la Révolution a permis de s’intégrer. Alors que la première génération d’immigrés disparaît peu à peu, cette association atteste du lien qui unit encore les deux pays et l’intérêt que les descendants continuent de porter à la terre d’origine de leurs ancêtres. Tel était initialement l’objectif des membres fondateurs du groupe vocal "Desandann" au moment de sa création, en 1994 : rendre hommage à leurs ancêtres en faisant connaître la culture haïtienne. Vingt-cinq ans plus tard, la mission est largement accomplie, non seulement à Cuba, mais aussi dans le monde entier, où le groupe a réalisé une trentaine de tournées à travers quarante-quatre pays, incluant Haïti, bien évidemment et des villes états-uniennes où réside une bonne frange de la diaspora haïtienne telle Boston. Le groupe vocal "Desandann" a également enregistré plusieurs albums, dont deux – sous le nom de Creole Choir of Cuba – avec la célèbre maison de disque anglaise Real World de Peter Gabriel. Il a été nominé aux Grammy Awards en 2004, pour le CD « Cuban Odyssey » auquel a collaboré la saxophoniste canadienne Jane Bunnett. Ce succès est dû en partie à l’originalité du groupe, qui occupe une place singulière parmi les groupes folkloriques haïtiano-cubains. Il se distingue du fait qu’il est constitué de chanteurs professionnels ayant bénéficié d’une formation classique. Sous la direction de Emilia Díaz Chávez, leur approche de l’héritage musical haïtien se caractérise ainsi par une certaine facture classique : excellence des voix, raffinement des arrangements et rigueur de la mise en scène incluant des mouvements chorégraphiés. Lors du concert donné le dimanche 3 mars au Théâtre Principal de Camagüey, le groupe vocal "Desandann" a offert un éventail de son répertoire, qui comprend des chants traditionnels, des standards de la chanson haïtienne et des compositions originales . Il a reçu de nombreuses plaques honorofiques d'institutions locales et nationales. Le spectacle a été assuré, pour la partie haïtienne, par Caidije, le plus ancien des groupes haïtiano-cubains, fondé en 1926, de Fanm Zetwal, le seul groupe exclusivement féminin du genre, composé de quinze femmes venues de la province limitrophe de Ciego de Avila, et le groupe Frontyè du chanteur Marcelo Andrés Luis (membre de "Desandann"). Le sociologue, Frédéric Boisrond, écrit au Premier Ministre Justin Trudeau pour stopper la venue de Sweet Micky à Montréal 15 mars 2019
Le sociologue, Frédéric Boisrond, écrit au Premier Ministre Justin Trudeau pour stopper la venue de Sweet Micky à Montréal Rezonodwes.com | Publié le 12 mars 2019 Mardi 12 mars 2019 Honorable Justin Trudeau Premier Ministre du Canada Monsieur le Premier Ministre, Un promoteur a annoncé que Michel Martelly alias Sweet Micky, donnera un concert à Montréal le 22 mars 2019. Je m’adresse à vous, un féministe assumé, pour stopper la venue de l’ex-président d’Haïti, un chanteur misogyne, violent et dangereux. En février 2016, le journaliste François-Xavier Gomez du quotidien Libération, écrivait que Michel Martelly était un habitué des agressions verbales envers les femmes. Ce journaliste savait que le 28 juillet 2015, à une citoyenne qui avait osé questionner sa gestion des affaires de l’État, dans un furieux hennissement, Michel Martelly avait crié, « Va derrière le mur là-bas. Trouve-toi un homme et fais-toi violer. Sinon, rejoins-moi sur le podium que je te défonce… Salope ». Pour mesurer la gravité de ses invectives, sachez Monsieur le Premier ministre, que plusieurs membres du cabinet Martelly avaient remis leur démission illico. La Sociologue Danielle Magloire, militante de défense des droits de la femme, disait que l’algarade que Michel Martelly avait déchargée sur cette femme n’était rien de moins qu’une agression sexuelle. Quand Julien Sainvil, Sociologue et professeur à l’Université d’État d’Haïti, avait rappelé que le répertoire de Michel Martelly n’était qu’un ramassis de propos sexistes et dévalorisants pour les femmes, il ne savait pas qu’en février 2016, The Guardian rapporterait le contenu ignoble d’une autre rafale phallocentrique de Sweet Micky. The Atlantic a traduit sa chanson « Ba li bannan’nan », comme une invitation ouverte à tous, pour emboutir des bananes dans tous les orifices de la journaliste Liliane Pierre-Paul. Cette attaque sauvage n’était qu’une parmi des centaines de taillades que Michel Martelly avait balafré sur la dignité de la journaliste parce qu’elle avait reçu à son micro des adversaires qui l’accusaient de détournements de fonds. L’Ex-président d’Haïti est effectivement coincé dans des scandales dont celui sur la dilapidation d’un prêt à long terme accordé par le Venezuela pour l’achat de pétrole. Lorsqu’à New-York en septembre 2018, un spectateur lui avait demandé où était passé l’argent de PetroCaribe, sans surprise et en public, Michel Martelly lui avait répondu avec sa hargne habituelle, « Je l’ai fouraillé dans le vagin de ta femme. » Michel Martelly tient quotidiennement, avec un ton belliqueux et une triviale posture, un discours ordurier qui invite à la violence sexuelle envers les femmes. Résultat, le journal haïtien Le Nouvelliste, rapportait que pour le Directeur du Réseau national de défense des droits humains, pour Michel Martelly, une femme est uniquement un objet sexuel. Aux défenseurs de Michel Martelly qui lui proposent la liberté d’expression comme faux-fuyant, je réponds que cette liberté ne lui donne pas le droit de promouvoir le viol comme arme de démolition de ses opposantes. Qu’ils sachent qu’au Canada comme dans toute démocratie, sous aucun prétexte, nul n’a le droit d’humilier, de déshonorer, d’inférioriser et d’avilir ses concitoyennes. D’autres vous diront que je ne fais pas la différence entre l’homme et l’artiste. Je vous assure, Monsieur le Premier ministre, que le jour, Michel Martelly est aussi va-t-en-guerre, sans-façon et grossier que l’est Sweet Micky le soir sur scène. Ni l’un, ni l’autre, ne devraient avoir droit de séjour au Canada, encore moins la latitude d’y régurgiter leurs baratins pervers, infects et charogneux. Je tenais à vous démontrer, Monsieur le Premier ministre, que la rhétorique que Michel Martelly compte promouvoir à Montréal, fait ouvertement l’apologie du viol, normalise et glorifie la violence faite aux femmes. Je vous exhorte, de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour empêcher que ce matador ne puisse venir livrer sa plaidoirie haineuse dans notre pays. Nous, Canadiens, valons beaucoup mieux que ça. Vous savez que nos Canadiennes méritent mieux que ça… Moi aussi. Je vous prie d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de ma plus haute considération. Fait à Laval, le 2 janvier 2019 Frédéric Boisrond Sociologue C.C : Honorable Ralph Goodale, Ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile Honorable Ahmed D. Hussen, Ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté Honorable Bill Blair, Ministre de la Sécurité frontalière et de la Réduction du crime organisé Monsieur Angelo Iacono, Député de Alfred Pellan Monsieur Émmanuel Dubourg, Député de Bourassa By Frederic Boisrond |
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