Violence des gangs en Haïti: près de 600 000 déplacés internes, une hausse de 60% en trois mois selon l’ONU19 juin 2024
Violence des gangs en Haïti: près de 600 000 déplacés internes, une hausse de 60% en trois mois selon l’ONU RFI.fr | Publié le 19 juin 2024 | 13:52 Le nombre de déplacés internes a augmenté de 60% depuis mars 2024 en Haïti en raison de l'intensification de la violence des gangs, atteignant désormais un total de près de 600 000 personnes, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Selon les données de l'OIM publiées mardi 18 juin, Haïti compte désormais 578 074 déplacés, contre 362 551 début mars, pour un total de plus de 10 millions d'habitants. Cette augmentation est liée en grande partie au nombre important de personnes ayant fui Port-au-Prince pour se réfugier dans d'autres provinces qui n'ont pas nécessairement les ressources pour les accueillir. L'OIM a ainsi identifié près de 95.000 personnes quittant la capitale entre le 8 mars et 9 avril, notamment pour se rendre dans la province du Grand Sud, où les déplacés représentent désormais 10% de la population. « Aujourd'hui, ce phénomène de déplacement interne touche plus largement la province », souligne auprès de RFI Philippe Branchat, le chef de mission de l'agence des Nations unies, l’OIM, dans la capitale haïtienne, Port-au-Prince. « La moitié des déplacés internes de Port-au-Prince se retrouve dans le Grand Sud », précise-t-il joint par Jelena Tomic, du service international. Haïti pâtit depuis des dizaines d'années d'une instabilité politique chronique. Et depuis quelques mois, le pays doit faire face à une résurgence de la violence des gangs, qui contrôlent 80% de Port-au-Prince. « Les attaques coordonnées de gangs sur différents endroits de la zone métropolitaine [de Port-au-Prince] ont généré énormément de déplacement et de peur », assure Philippe Branchat. 80% des déplacés dans des familles d’accueil Parfois, les familles doivent se déplacer plusieurs fois « du fait d'une nouvelle attaque de gangs », ajoute Philippe Branchat. « Beaucoup ont fui à partir du moment où [la situation dans] leur quartier est devenue intenable ». Au niveau national, « un grand nombre de ces familles, 80%, a pu trouver refuge dans des familles d'accueil, ce qui permet une moins grande exposition à tout type de violences ». Toutefois, il est « important de pouvoir renforcer l'accès aux services sociaux car plus de 300 000 personnes en famille d'accueil, c'est beaucoup plus de pression sur le système éducatif, le système de soins et l'accès à l'eau », met en garde Philippe Branchat. Conditions « insalubres » dans des sites d’accueil improvisés Face à « l’érosion de la capacité des familles d'accueil à héberger les familles déplacées » que note le chef de l’OIM en Haïti, la capitale a vu une augmentation du nombre de sites improvisés – notamment des écoles ou des églises - où les déplacés vivent « dans des conditions insalubres ». « Ces lieux ne sont pas adaptés à un hébergement de longue durée. […] Les conditions sanitaires, d'hygiène et de sécurité » y sont « largement dégradées », déplore Philippe Branchat. L'OIM estime désormais à près de 185 000 le nombre de déplacés dans la métropole de Port-au-Prince, soit une augmentation de 15 % depuis début mars, rapporte l'Agence France-Presse. Dans ce contexte sécuritaire compliqué, la Police nationale d’Haïti a annoncé ce mardi 18 juin se doter de « 455 nouveaux policiers d’unités spécialisées », rapporte Gazette Haïti.
0 Comments
Leave a Reply. |
Archives
June 2024
Categories |