Haïti: après le séisme, le défi de la reconstruction des écoles détruites29 août 2021
Haïti: après le séisme, le défi de la reconstruction des écoles détruites RFI.fr | Publié le 28 août 2021 | 00:13 Par Stefanie Schüler et Nicolas Benita Deux semaines après le tremblement de terre dans le sud-ouest d’Haïti, parmi les constructions qui se sont effondrées pendant la secousse de magnitude 7,2 sur l’échelle de Richter figurent de très nombreuses écoles. Cette semaine, le ministre haïtien de l’Éducation a déclaré que le retour des enfants sinistrés en classe était l’une des priorités du gouvernement provisoire. La date du 6 septembre pour la rentrée scolaire est pour l’instant maintenue. Mais sur le terrain, la réalité semble parler un tout autre langage. De nos envoyés spéciaux dans la région, « Nous avons déjà visité dix écoles. Sur ces dix visitées, il n'y en a que deux qui peuvent recevoir des élèves. Donc la prochaine ouverture des classes qui est prévue pour le 6 septembre à Beaumont n'est pas possible », déclare Fauktin Rolin, l’inspecteur principal du district scolaire de Beaumont, dans la Grand’Anse. Comme ses collègues dans tous les départements sinistrés par le séisme, il a débuté ce lundi une inspection complète des établissements scolaires. Entre temps, le déblayement de certaines écoles effondrées a déjà commencé. Dans la petite ville côtière de Corail, Rony Placide est inquiet. Il est enseignant dans une école privée de la ville. L’établissement est à terre. « Je ne reçois aucun salaire. Normalement, les parents payent les frais scolaires à la rentrée et ensuite seulement les enseignants sont payés. Mais si l’école reste fermée, je ne gagne rien. C’est terrible pour moi et ma famille qui dormons à la belle étoile », confie-t-il. Les gens n’auront pas assez d’argent pour envoyer leurs enfants à l’école Le séisme a aussi appauvri les parents d’élèves. Or 80% des écoles en Haïti sont privées et donc payantes. Alcé Lavaud vit à Tournade dans le département des Nippes. « Ici, les paysans vivent principalement de l’élevage. Leurs têtes de bétail sont leur seul capital. On vend une bête pour payer les frais scolaires. Mais le séisme a tué beaucoup d’animaux. Les gens n’auront pas assez d’argent pour envoyer leurs enfants à l’école », explique Alcé Lavaud. Au centre-ville de L’Asile, l’école fondamentale a tenu debout. Elle sert actuellement d’abri provisoire et elle est dirigée par Brénus Saint-Jules. « Moi en tant que directeur, je ne vois pas comment je vais reprendre l'année scolaire avec ma maison complètement détruite, mes habits disparus... Moi aussi je suis malade. Je dois voir un médecin pour m'aider à récupérer et voir les élèves », explique Brénus Saint-Jules. Reconstruire et se reconstruire Une averse tropicale s’abat sur les sinistrés. Pour Laurie Edouard, lycéenne en terminale, option philosophie, « le séisme a complètement chamboulé notre vie, aussi bien matériellement que psychiquement. Je me sens démoralisée. J’ai l’impression que la terre continue à trembler même si ce n’est pas le cas. Je ne dors presque pas. Et n’importe quel bruit me fait sursauter ». Après le séisme en Haïti, les écoles mais aussi les personnes sont à reconstruire.
0 Comments
|
Archives
March 2024
Categories |