10 octobre 2013 Etats-Unis : vers un relèvement temporaire du plafond de la dette Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 10.10.2013 à 16h08 • Mis à jour le 10.10.2013 à 22h14 Englués dans les débats sur le budget qui paralysent une partie de l'administration américaine laissant au chômage technique des centaines de milliers de fonctionnaires – le "shutdown" –, les parlementaires américains semblaient jeudi 10 octobre se diriger vers une solution d'urgence sur le plafond de la dette. A une semaine de la date butoir, le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, a annoncé qu'un vote serait organisé prochainement pour relever la limite légale de la dette de façon "temporaire" en échange de l'ouverture de négociations sur le budget et d'une réforme des programmes sociaux, comme le système de retraite. Par la voix de son porte-parole, Barack Obama s'est dit "heureux" de cet apaisement apparent à Washington. Il réserve encore son jugement sur la proposition des républicains, qui n'a pas été couchée sur le papier, même s'il "promulguerait sans doute" un tel texte de loi. "Le président pense toutefois qu'il serait bien mieux pour le Congrès (...) de relever le plafond de la dette pour une longue période", a ajouté Jay Carney. Selon plusieurs élus républicains, l'extension proposée serait de six semaines, ce qui repousserait environ au 22 novembre la date butoir avant laquelle le Congrès devrait adopter un relèvement du plafond, initialement prévue le 17 octobre. "Nous entendons proposer au président aujourd'hui la capacité d'avancer (...) en échange de sa volonté de s'asseoir et de discuter avec nous de la façon d'avancer pour rouvrir l'Etat fédéral et commencer à s'attaquer aux problèmes urgents de l'Amérique", a déclaré John Boehner, qui avec 17 autres responsables républicains devait rencontrer le président à la Maison Blanche à 22 h 35 (heure de Paris). L'annonce républicaine a été accueillie très favorablement par les marchés. Les grands indices américains étaient en forte hausse en milieu de journée, le Nasdaq gagnant 1,93 % et le Dow Jones 1,57 %. ATTENTE "DANGEREUSE" Jeudi matin, le secrétaire au Trésor, Jacob Lew, n'avait pas fermé la porte à une extension de court terme, lors d'une audition au Sénat. Mais il avait prévenu que la prolongation de l'impasse jusqu'à la dernière minute "pourrait être très dangereuse". Actuellement d'environ 16 700 milliards de dollars, la limite de la dette a été atteinte en mai et le Trésor n'a pu continuer à emprunter que grâce à des mesures "extraordinaires". Au-delà du 17 octobre, le Trésor a prévenu qu'il serait totalement incapable d'emprunter, et que ses ressources seraient limitées à une trésorerie d'environ 30 milliards de dollars et aux rentrées fiscales subséquentes. "Si nous n'avons pas assez de trésorerie, il serait impossible pour les Etats-Unis d'Amérique de remplir toutes leurs obligations, y compris les pensions de retraite et de santé, les paiements à nos militaires et anciens combattants, et les contrats avec les sous-traitants privés, pour la première fois de notre histoire", a énuméré Jacob Lew. Le ministre a aussi rejeté l'idée de rassurer les marchés en rendant prioritaires certains paiements (par exemple, les intérêts de la dette) par rapport à d'autres (les sous-traitants). HAUSSE DU CHÔMAGE Le gouvernement fédéral est affecté depuis le 1er octobre par une mise au chômage technique de près de 800 000 fonctionnaires "non essentiels", après que le Parlement, divisé entre Chambre des représentants républicaine et Sénat démocrate, eut échoué à s'accorder sur un projet de budget qui aurait permis de financer le fonctionnement de l'administration. Les négociations sont toujours au point mort, alors que les républicains tentent de conditionner leur vote à un report de l'Obamacare (réforme de l'assurance santé), et que les démocrates refusent de leur côté tout compromis. Le "shutdown" se ressent jusque dans les chiffres du chômage, qui ont bondi cette semaine, à 374 000, selon des chiffres communiqués jeudi par le département du travail. Cette hausse de 66 000 demandes par rapport aux 308 000 de la semaine d'avant s'explique pour moitié par le rattrapage d'un traitement de données par l'Etat de Californie, qui avait connu des problèmes informatiques il y a trois semaines. Mais ces chiffres comprennent aussi "environ 15 000 travailleurs non fédéraux qui ont été affectés par la fermeture du gouvernement fédéral", a indiqué un statisticien du ministère.
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