Crise institutionnelle et sécuritaire. Haïti cherche son cap29 septembre 2021
Crise institutionnelle et sécuritaire. Haïti cherche son cap Le Nouvelliste.com | Publié le 28 septembre 2021 Par Frantz Duval Le Premier ministre Ariel Henry n'a pas tenu de vraie conférence de presse depuis qu'il est entré en fonction. Il n'a pas pris la parole pour s'adresser formellement à la population non plus. Il parle sporadiquement lors d'occasions spécifiques. Le chef de gouvernement et président de fait distille des petites phrases, mais il n'a pas encore annoncé son cap définitif. Il navigue, au jour le jour, entre accords, écueils et désaccords. Ses ministres non plus ne parlent pas ou très peu depuis l'incident du conseil des ministres éventé sur la brouille autour de la dissolution manquée de l'Agence nationale d'intelligence (ANI). Depuis la crise migratoire, le ministre des Affaires étrangères et l'ambassadeur d'Haïti à Washington postent leur photo en compagnie de responsables américains. On les trouve dans la posture de ceux qui rassurent le professeur fouettard qui a frappé leur enfant turbulent. La diplomatie haïtienne est en mode survie mais ne suit pas le cap de l'intérêt national ni celui du nécessaire redressement. Les hommes d'affaires ne font pas mieux. Les associations du secteur privé ont disparu de la circulation. Elles ne s'inquiètent même plus, publiquement du moins, de la dégradation continue de la situation sécuritaire, économique et sociale. Pour sortir du lot, l'Association nationale des industries d'Haïti (ADIH), l'une des plus anciennes et plus importantes instances organisées du patronat, s'est fendue d'une page dans le Miami Herald. La parole de l'ADIH, que Le Nouvelliste partage dans cette édition, s'adresse avant tout aux étrangers, aux fameux investisseurs dont le pays espère désespérément la venue depuis soixante ans. L'élite économique du pays ne demande rien ouvertement au gouvernement et ne dit rien à la population. Chacun devra trouver son cap tout seul. En parlant de cap, les membres du CEP Mésadieu sont semble-t-il à la recherche d'un cap. Ils rejettent la décision du premier ministre Ariel Henry de mettre fin à leur aventure électorale. Il y a quelques semaines, c'étaient les secrétaires d'Etat non reconduits qui avaient annoncé ne pas accepter leur non reconduction dans le nouveau gouvernement. Ce déni de réalité et la publicité que les intéressés donnent à leurs revendications disent beaucoup des temps tourmentés que nous vivons dans un pays qui n'est assis que sur des institutions illégales ou fragilisées.
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