"L'Amerique n'est pas en guerre contre l'islam. Face aux terroristes, il n'y a pas eux et nous, il n'y a que nous, car des millions de musulmans font partie du tissu de notre nation". Barack Obama- 25 septembre 2014
Barack Obama justifie l'emploi de la force contre «le mal» Le Figaro.fr |Publié le 24/09/2014 à 23:31 Par Laure Mandeville «L'agression russe en Ukraine rappelle les jours où de larges nations piétinaient les petites au nom d'ambitions territoriales», a lancé Obama, dénonçant avec une clarté incisive l'annexion de la Crimée et l'envoi par Moscou de troupes pour y soutenir l'action des séparatistes de l'Est. «La brutalité des terroristes en Syrie et en Irak nous force à regarder au cœur des ténèbres», a-t-il ajouté, évoquant «un cancer» qui «pervertit l'une des grandes religions mondiales» et «embrasse une vision cauchemardesque qui voudrait diviser le monde entre adeptes et infidèles». Face à ces deux dangers, le président promet que l'Amérique prendra ses responsabilités, en première ligne, notamment en soutenant l'indépendance ukrainienne contre le grand voisin qui veut terroriser son voisin. Il appelle Moscou à choisir la voie diplomatique, mais dans le cas inverse, promet d'«imposer un coût» à la Russie si elle persiste, sans toutefois préciser ses intentions. Il ne dit pas un mot d'une possible aide militaire à l'Ukraine, qu'il a jusqu'ici toujours soigneusement refusée, se contentant de réaffirmer l'engagement de l'Otan à défendre ses membres. Il est vrai que le président est aujourd'hui occupé sur un front jugé plus pressant encore, celui des islamistes extrémistes, qu'il a promis de combattre «par la force», «le seul langage que ces assassins comprennent», note-t-il sans fard. «On ne peut raisonner le mal», insiste le président. Mais tout en expliquant comment l'Amérique s'y prendra pour mener sa guerre contre l'État islamique et al-Qaida - en poursuivant les frappes aériennes et en formant l'armée irakienne et une force syrienne modérée -, le président avertit qu'il s'agit d'un «problème collectif». L'ensemble des pays concernés doivent l'affronter, en rejoignant la coalition que les États-Unis sont en train de mettre sur pied. Élément intéressant, et assez nouveau, Obama en appelle spécifiquement «aux musulmans», afin qu'ils rejettent explicitement l'idéologie de haine que les radicaux tentent de promouvoir. Une manière de dire que la bataille idéologique sera aussi cruciale que le terrain militaire, sur le long terme. Pour lui, «le clash des civilisations» n'existe que dans la tête des extrémistes. «L'Amérique réaffirme qu'elle n'est pas en guerre contre l'islam, face aux terroristes, il n'y a pas eux et nous, il n'y a que nous, car des millions de musulmans font partie du tissu de notre nation», dit-il. Encore faut-il que ces derniers prennent ouvertement position, semble-t-il ajouter implicitement. Face aux forces du sectarisme qui enflamment le Moyen-Orient, opposant les chiites aux sunnites, seuls les pays concernés pourront trouver une issue, juge-t-il. L'Amérique ne peut jouer que le rôle d'un partenaire «respectueux», souligne le président, une manière de mettre la pression sur les leaders irakiens, appelés à construire un État plus inclusif. Pour lui, l'heure est aussi venue de réaffirmer les normes du système international et d'y ajouter des réponses propres aux défis du XXIe siècle. Le monde globalisé est plein de risques, dit-il, évoquant le défi majeur posé par Ebola. Mais fidèle au credo traditionnel de l'Amérique, Obama décrit aussi un monde plein d'opportunités, où «on peut tenir dans sa main le contenu d'une des plus grandes bibliothèques du monde», que l'on habite New York ou le petit village de sa grand-mère, près de Nairobi. Au moment précis où un Français vient d'être décapité en Algérie, ajoutant au pessimisme ambiant, «l'Amérique refuse le fatalisme», a-t-il dit à l'ONU. Un discours de vérité, mais aussi d'espoir, qu'il devait reprendre dans l'après-midi lors de son entretien avec le premier ministre irakien Abadi, puis lors d'une réunion du Conseil de sécurité destinée à endiguer le flot des djihadistes étrangers.
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