Obamacare, dissensions internes, international : Trump en plein cauchemar30 juillet 2017
Obamacare, dissensions internes, international : Trump en plein cauchemar Le Parisien.fr | Publié le 30 juillet 2017 | 8:14 Par Charles De Saint Sauveur (avec Chloé Cohen aux Etats-Unis) Décidément, le président n'y arrive pas. Ni à abroger l'Obamacare, ni à mettre de l'ordre dans son administration, minée par les rivalités et les démissions. Donald Trump a beau continuer à fanfaronner, il vient probablement de vivre sa pire semaine depuis qu'il s'est installé dans le bureau ovale il y a six mois. Le camouflet subi vendredi en échouant à faire abroger l'Obamacare, la grande loi Santé de son prédécesseur, en dit long sur la sale passe que traverse le milliardaire : ce sont en effet trois sénateurs de son propre camp — républicain — qui ont torpillé sa promesse de campagne. Et c'est ce même Sénat, normalement acquis à sa cause, qui avait voté la veille des sanctions contre la Russie pour la punir d'avoir interféré avec l'élection présidentielle. Une décision qui embarrasse le président, soucieux au contraire d'améliorer les relations avec Moscou. Mais le pire pour Trump se joue surtout en coulisses à la Maison-Blanche. Imaginez un panier de crabes et des requins affamés, et vous aurez une idée de ce qui s'y joue actuellement. La fameuse « West Wing », coeur névralgique du pouvoir exécutif, n'a plus rien à envier à « l'univers impitoyable » de Dallas. Injures entre conseillers relayées publiquement, ministres déboussolés, collaborateurs éjectés... Un conseiller de la Maison- Blanche n'a pas caché son effarement dans le « Washington Post » de samedi : « Je pense que n'importe quel observateur, y compris ceux qui ne parlent pas anglais, ne connaissent rien à la politique et viennent d'une autre planète et d'un autre système solaire, peuvent conclure que la Maison-Blanche est en train de s'écrouler », a-t-il cinglé, anonymement bien sûr. Les Américains, qui suivent depuis des mois la guerre feutrée opposant le conseiller stratégique Steve Bannon au gendre de Trump, Jared Kushner, ont assisté cette fois à un incroyable déballage. Anthony Scaramucci, bombardé il y a une semaine directeur de la communication de la Maison-Blanche, s'est imprudemment épanché auprès d'un journaliste du « New Yorker ». D'abord en proférant des propos orduriers sur Steve Bannon, puis contre Reince Priebus, le secrétaire général de la Maison-Blanche, accusé d'être un « putain de schizophrène paranoïaque ». Quelques heures plus tard, Priebus, qui se savait sur la sellette, a quitté son poste, le plus important de l'administration américaine. Quelques jours plus tôt, c'est Sean Spicer, le porte-parole de la présidence, qui avait pris la tangente en voyant débouler le bouillant Scaramucci. La liste des partants n'est sans doute pas close. Le ministre de la Justice, Jeff Sessions, est lui aussi sur un siège éjectable : dans une de ses formules ravageuses, Trump lui a signifié sa disgrâce il y a quelques jours. Quant à ses collègues de la Défense (James Mattis) et des Affaires étrangères (Rex Tillerson), ils se sont retrouvés eux aussi en porte-à-faux avec certaines prises de position intempestives de leur patron sur Twitter. Certaines rumeurs à Washington les voient déjà démissionner. Bref, tout se passe comme si Trump voulait remettre les compteurs à zéro et entamer enfin une présidence « normale ». A moins que le chaos n'ait plus de limite, comme le croit Ruth Marcus, chroniqueuse en vue au « Washington Post » : « On est arrivé à un point où on se demande maintenant comment et quand cette présidence désastreuse va se terminer. »
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