« On a l’impression d’être de retour en quarantaine » : l’Amérique du Nord accablée par la chaleur6/30/2021 « On a l’impression d’être de retour en quarantaine » : l’Amérique du Nord accablée par la chaleur30 juin 2021
« On a l’impression d’être de retour en quarantaine » : l’Amérique du Nord accablée par la chaleur Ouest France.fr | Publié le 30 juin 2021 | 13:48 Le « dôme de chaleur » qui frappe l’ouest du Canada et des États-Unis amène les habitants à s’adapter pour faire face aux températures caniculaires inhabituelles dans cette région du monde. De nouveaux records de chaleur ont été battus, mardi 29 juin, dans le nord ouest du continent américain. Au Canada, le thermomètre a notamment atteint 49,6°C dans le village de Lytton, en Colombie-Britannique. Un « dôme de chaleur » est à l’origine de ces chaleurs inhabituelles dans cette région de l’ouest de l’Amérique du Nord, comprenant les États américains de Washington et de l’Oregon, ainsi que les États canadiens de l’Alberta, de la Colombie-Britannique, du Saskatchewan ou encore d’une partie des Territoires du Nord-Ouest, où d’habitude les normales saisonnières dépassent à peine les 20°C. Comment font les habitants de cette région affrontent-ils ces fortes chaleurs ? David, un prof de lycée en Colombie-Britannique explique la dangerosité de rester en extérieur par de telles températures. « Passer du temps à l’extérieur est quasi-impossible quand la température est proche des 50°C, et même dangereux. On a l’impression que cette chaleur affecte aussi la qualité de l’air. » « On est limité dans tout ce que l’on peut faire » « On a l’impression d’être de retour en quarantaine à cause de cette vague de chaleur. On est limité dans tout ce que l’on peut faire, tout en étant bloqué à l’intérieur. On a l’habitude de passer la majorité de notre temps en extérieur, en faisant des balades, du jardinage, profiter des températures d’habitudes agréables sur notre terrasse, ce qui n’est plus possible, explique Andrea, qui habite Calgary, la capitale de l’Alberta. Le pire pour nous est vraiment de ne pas pouvoir sortir comme on en a l’habitude, et de ne pas être à notre aise quand on doit sortir pour certaines nécessités. » Elle ajoute que les différents confinements et couvre-feu liés au coronavirus les ont bien préparés. « Le coronavirus nous a appris à adapter notre mode de vie à tout type de situation, ce qui rend la vie plus facile lorsque ce type de situation arrive. » Kirstin, en Colombie-Britannique, rapporte que la situation n’est pas simple pour ses parents, qui avaient déjà souffert des restrictions liées à la pandémie. « À cause des restrictions liées au Covid-19, on a rarement quitté la maison ni vu de personnes, ce qui était assez dur à vivre pour mes parents. Maintenant que ces restrictions ont été levées, personne ne veut sortir de chez soi à cause de la chaleur ! » Cette Canadienne a en plus dû faire ça à la panne du système de climatisation de son logement. « J’avais de la chance que mes parents et moi ayons accès à de l’air frais grâce à l’air conditionné, mais notre pompe à chaleur est tombée en panne. On a essayé d’appeler des techniciens pour qu’ils viennent la réparer mais ils sont tous déjà sur-occupés. On ignore combien de temps on va rester sans air frais dans la maison », raconte-t-elle. Beaucoup de constructions sans climatisation dans le nord ouest de l’Amérique Elizabeth, installée à Portland dans l’Oregon, aux États-Unis, explique que ces chaleurs inhabituelles sont particulièrement éprouvantes, tant physiquement que mentalement. « Cette partie du pays n’a jamais eu à faire face à de telles températures, et n’y est pas préparée. Les maisons et appartements ont été construits sans climatisation, ce qui rend tout mouvement, même à l’intérieur compliqué. C’est éprouvant physiquement, mais aussi mentalement, car on se préoccupe des personnes les plus vulnérables, qui des fois n’ont personne pour les assister. » Cette chaleur rend aussi le travail difficile. « Il n’y a rien que je ne peux pas faire, mais je me sens très limitée. Essayer de travailler hier, même depuis chez soi, était très difficile. Je ne pouvais pas me concentrer sur plusieurs choses à la fois à cause de cette chaleur, c’était juste impossible, témoigne Elizabeth. Même mes enfants en souffrent. Mon fils travaille dans un garage automobile, qui n’a pas de climatisation, et se sent très faible depuis qu’il est rentré hier soir (lundi soir). Ma fille a eu plus de chance car elle est entraîneuse de gymnastique dans un centre pour enfants, qui est fermé à cause de la chaleur. » Technique d’aération Ces conditions sont particulièrement difficiles pour les personnes plus âgées. Chris, un quinquagénaire vivant dans l’Alberta explique que sa femme « a souffert de coup de chaleur » et qu’« elle était vraiment affaiblie pour les deux jours suivants ce coup de chaleur ». « D’habitude il fait jamais plus de 21°C à cette période de l’année, hier on a eu plus de 40°C ! » Il a aussi des animaux, pour qui ces chaleurs peuvent être fatales. « Notre challenge est de faire en sorte que les animaux restent à l’ombre pour la journée, et que de l’eau soit toujours disponible, en grande quantité pour être sûrs qu’ils n’en manquent pas. » Vanessa, originaire de la France métropolitaine et installée à Vancouver « depuis peu », explique que l’aération de sa maison, inspirée de son enfance dans le Sud de la France joue un rôle important pour ne pas surchauffer pendant la journée. « Pas de clim mais une aération des pièces tant que la chaleur extérieure est inférieure à celle à l’intérieur, peu de lampes ou d’utilisation de la cuisine pour éviter de faire monter la température intérieure ». Une hydratation constante et des courtes douches fraîches sont aussi indispensables pendant la journée. « Dystopie » Pour David, prof de lycée, cette canicule est un « signal d’alerte » lié au réchauffement climatique. Il se demande même si ces vagues de chaleur vont devenir « normales et habituelles » dans les années à venir. Ces craintes sont partagées par certains Américains de l’autre côté de la frontière. Elizabeth parle de sa frustration : « Je suis terrifiée pour le 4 juillet (jour de la Fête nationale américaine) surtout après les nombreux feux de forêt de l’an dernier, qui nous avaient forcés à évacuer pour quelques jours. Cette situation ne va faire que s’aggraver et nos enfants se retrouveront avec une dystopie dont on a rien fait pour l’arrêter. C’est frustrant à l’extrême. »
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