18 avril 2017
Donald Trump souffre-t-il de démence précoce ? Nouvel Obs.com | Publié le 18 avril 2017 | 15:39 Par Natacha Tatu L'animateur vedette David Pakman, dont le talk-show est distribué sur une centaine de chaînes câblées, ne manque pas d’air. Il y a quelques semaines, il évoquait les difficultés supposées du président Trump à lire un texte élaboré de manière fluide, se demandant même si le président, au fond, savait "vraiment" lire. Sa démonstration, à la fois assez convaincante et un brin exagérée, avait fait grand bruit. Cette fois, il enfonce le clou, et pose tout aussi sérieusement la question suivante : et si ces difficultés à lire, qui semblent par moment affecter le président, étaient liées à des premiers signes de démence, à un début de la maladie d’Alzheimer par exemple ? Selon David Pakman, voilà qui expliquerait bien des choses : les comportements erratiques du président, ses brusques changements d’humeur, ses réponses bizarres et inappropriées lors des conférences de presse, les oublis récurrents, l’incapacité à se concentrer, tout comme l’absence de gêne ou de freins sociaux qui peuvent le conduire à se moquer en public d’un journaliste handicapé en l’imitant grossièrement ou à dire, candidement, qu’il est "le président le plus intelligent et le plus capable" de l’histoire des Etats-Unis… Symptômes de démence Autre indice selon David Pakman, la pauvreté stupéfiante de vocabulaire du président américain qui truffe toutes ses interventions publiques des mêmes mots basiques empruntés au vocabulaire d’un enfant de 7 ans : génial, formidable, nul, bonne chose, mauvaise chose, bonne personne, mauvaise personne… Comme cette vidéo où il évoque l’arme nucléaire, disant que "tout le monde ne le sait peut être pas, mais que l’arme nucléaire peut conduire à de mauvaises choses, de très mauvaises choses". Sic. Or, explique David Pakman, il s’agit d’un symptôme récurrent dans les cas de dégénérescence mentale. Pour étayer son hypothèse, le journaliste s’est penché sur les conférences de presse de trois présidents des Etats-Unis : Ronald Reagan, chez qui les premiers symptômes de démence seraient apparus à partir de 1994. George Bush senior, encore en pleine forme intellectuelle à plus de 95 ans. Et Donald Trump. Il n’a analysé que leurs prises de parole spontanées, pas des discours écrits à l’avance par des collaborateurs. Résultat :
Impulsivité, surréaction...Un peu tiré par les cheveux ? Peut-être. Mais David Pakman n’est pas le seul, loin du compte, à s’interroger sur la santé mentale du président. Le très sérieux docteur John Gartner, spécialiste des troubles de la personnalité, enseigne à l’université John-Hopkins de Baltimore et à New York. Cet éminent psychologie clinicien préside l’association Duty to Warn, "devoir d’alerte", une association de professionnels de santé convaincus que Donald Trump est sérieusement malade, et qu’il est incapable d’exercer correctement sa fonction. Il y a deux mois, sa pétition appelant à un examen clinique du président avait réuni plusieurs dizaines de milliers de signatures. Ce 20 avril se tiendra la première conférence annuelle de l'association, à l’école de médecine de Yale. Des experts de renommée mondiale, tels que le psychiatre Robert J. Lifton ou encore Judith Lewis Herman, prendront la parole. En nous annonçant cet événement, auquel il souhaite donner une large audience, voilà ce que le docteur Gartner nous écrit : "Je sais que la question de la santé mentale de Donald Trump a déjà bénéficié d’une large couverture", dit-il en préambule. Mais le problème, selon lui, est loin d'être réglé pour autant : "Donald Trump est toujours mentalement malade ; il est toujours notre président, et il continue à générer autour de lui du chaos." Dernier exemple selon lui, et non des moindres : "Que vous soyez ou non d’accord avec sa décision de bombarder la Syrie, ce qui est perturbant, c’est l’impulsivité avec laquelle il a pris sa décision." Sa conclusion est sans appel : "Voilà plusieurs mois que je le dis : Trump est un 'narcissique malin', qui se vengera de tout ce qu’il ressentira comme un affront, aussi infime soit-il : Dieu garde Kim Jong-un de ce qui énerverait le président. C’est un homme qui sur-réagira à toute attaque, à toute menace terroriste de manière impulsive, brutale, et malheureuse."Les faits, pour l’instant, lui ont plutôt donné raison.
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