La charge mentale de l'aîné.e, cette pression qui pèse sur le premier enfant24 juin 2022
La charge mentale de l'aîné.e, cette pression qui pèse sur le premier enfant Cosmopolitan.fr | Par Clémentine Billé En quoi consiste la charge mentale de l’aîné d’une famille ?"Cette charge mentale, c’est sentir ce que mes parents attendent de moi et devoir y répondre, c’est être ce que mes parents attendent de moi", définit Camille Rochet, psychologue spécialisée dans la famille. Il y a deux éléments qui entrent en jeu : être le premier enfant, quand on est encore le seul, puis être le plus grand, quand il ou elle s’inscrit au sein d’une fratrie. Le fait d’être le premier enfant implique des projections de la part des parents. "On apprend à être parent avec l’ainé : il nous ramène à nos impuissances, à nos moments de solitude, ce dont on a manqué pendant son enfance. Un peu d’orgueil s’immisce aussi si notre enfant est exemplaire", analyse Camille Rochet. Parce que cet enfant nous renvoie à ce qu’on est en tant que parent, il est important que ça marche pour lui, qu’il n’y ait pas d’accroc. La pression que se mettent les parents est bien plus grande, aussi parce que toute leur attention est portée sur lui seule. Ils doivent forcément accepter de devoir répartir leur temps, leur attention, et ainsi d’être davantage imparfaits (donc leurs enfants aussi) quand la fratrie s’agrandit. "D’ailleurs, l’enfant suivant est souvent beaucoup plus zen, dès le plus jeune âge, en faisant ses nuits vite par exemple, car il ne ressent pas cette pression", glisse la psychologue. Au sein de la fratrie, la responsabilité est toute autre. "Je dois donner le bon exemple, être plus raisonnable dans la fratrie car parce que je suis plus grand, je comprends mieux les choses", explique Camille Rochet. Cela devient un problème quand "on oublie que l’aîné est encore un enfant, quand on a moins d’indulgence sur ses comportements non matures avec lui, parce que c’est le plus grand", estime a psychologue. Cette demande d’autonomie est plus rapide que pour le dernier, car ça nous arrange bien de garder tout de même un bébé à la maison. "Parfois, cette charge mentale n’est pas verbalisée, mais elle peut être prise en compte par l’enfant sans que rien ne lui ait été demandé : l’aîné voyant ses parents fatigués par exemple va de lui-même s’infliger une charge mentale pour soulager les parents, pour ne pas être un poids pour eux ». Les conséquences de la charge mentale de l’aîné La charge mentale s’installe pendant l’enfance, mais dure bien souvent tout au long de la vie d’adulte. Ce peut être sur des éléments qui paraissent anecdotiques, comme se sentir ou que les autres nous fassent sentir responsable de la bonne organisation des réunions familiales. Ce peut être plus profond. L’aîné sert de valeur d’exemple: ainsi au-delà de l’enfance, pour les études, le travail, la rémunération, et parfois même le modèle familial (être dans un couple stable, fonder une famille bien souvent), une certaine pression est mise sur le premier enfant. Une personne qui a été trop vue comme un aîné et non comme un être seul, indépendant, à part entière, peut vivre une crise en milieu de vie. "Ce sont ceux qui ont eu l’impression de répondre toute leur vie à ce que l’on attendait d’eux, le fils ou la fille qui avancent, qui ne fait pas de vague, qui bien souvent ne s’est pas permis de faire une crise d’adolescent", souligne Camille Rochet. Il s’agit d’un mouvement d’autonomie, d’une revendication : je ferai non plus ce qu’on me demande mais ce que j’ai envie de faire. A défaut d’entrer en crise pour établir un nouvel équilibre, d’autres s’enfoncent dans une surprotection. "Ce sont parfois des enfants qui ont parfois été un peu en manque affectif, dû à cette demande de responsabilisation. ’Garde tes frères et sœurs, préparent le repas, etc.’, toutes ces demandes font qu’il y avait pour eux moins de place aux câlins et moments de complicité", selon la psychologue. Cela peut ainsi donner des adultes très responsables, mais trop paternant ou maternant avec le conjoint, "puisque c’est ainsi qu’ils ont tiré de la reconnaissance et de l’amour en grandissant". Bien sûr, des conséquences positives s’installent également. L’aîné peut avoir plus de libertés sur le plan des relations amicales, sociales, des sorties. "Le syndrome du nid vide plane sur le petit dernier : les parents ne veulent pas se retrouver seuls, sans enfant dans le foyer : le plus grand est libre de partir quand il veut puisqu’il reste d’autres enfants à couver", explique Camille Rochet. Comment prévenir la charge mentale ? Eviter une charge mentale, ça se passe dès l’enfance, au niveau des parents. "Il faut éviter les phrases stigmatisantes comme ‘en tant qu’aîné tu pourrais…’, ‘Tu as passé l’âge…’, et sortir de cette comparaison avec les autres membres de la fratrie", préconise Camille Rochet. Il s’agit alors d’être plus dans la valorisation pour ne pas nourrir un sentiment d’injustice en disant des choses comme ‘tu as de la chance parce que tu as l’âge de faire cela et pas ton frère’, ou ‘Ce n’est pas parce que je te demande cela ou que tu fais ce choix que je t’aimerai moins’. Seulement cela, vous pouvez le mettre en place pour vos futurs enfants. Maintenant que vous êtes adulte, si vous vous retrouvez dans cette charge mentale, elle est installée. Il s’agit alors de la déconstruire. Parfois une thérapie familiale est de mise. Avant cela, rétablir de nouvelle règle de communication dans la famille est de mise. "On se parle d’adulte à adulte pour poser ses limites sans agressivité ou colère, explique Camille Rochet. On casse cette attente pour redevenir responsable de sa propre liberté". Au lieu de ruminer, dire "tu as 15 ans de moins que moi, mais tu peux aussi bien organiser cette réunion de famille, je suis célibataire à mon âge, mais c’est mon choix, etc.". Une grande part de la frustration s’évapore avec cette verbalisation.
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6 signes que vous entretenez une relation toxique avec vos frères et sœurs24 juin 2022
6 signes que vous entretenez une relation toxique avec vos frères et sœurs Cosmopolitan.fr | Par Juliette Roche et Joséphine Martin Les relations entre frère et sœur peuvent parfois être compliquées. Jalousie, rivalités du passé ou incompréhension, une relation fraternelle peut vite devenir toxique. Découvrez toutes les manières qui rendent une relation toxique à l'intérieur de la fratrie. Une relation toxique fraternelle se définit par des rapports très conflictuels qui aboutissent à la destruction de l’autre. La relation est basée sur la manipulation psychologique et une jalousie exacerbée. Les conséquences peuvent être très graves pour une personne victime de tels agissements : perte de confiance en soi, troubles anxieux, dépression…. Relation toxique entre frères et sœurs : les spécificités Mensonges, micro-manipulations, humiliation, gaslighting : les stratégies mises en place lors de relations toxiques intra-familiales peuvent être les mêmes que pour tout autre : relation amoureuse toxique, relation amicale toxique, etc. Selon France Brécard,psycho-praticienne, il y a deux spécificités aux relations toxiques frères-soeurs. Deux éléments exacerbent une relation malsaine : "Il y a d’abord l’idéalisation de la famille qui devient nocive en cas de relation toxique : quand on est frères et sœurs on est censés s’aimer, explique-t-elle. Mais non, pas forcément". "Les relations de dépendance qui s’installent entre frères et sœurs", représentent la deuxième spécificité. Dans ce cas, il y a souvent un sauveur et une victime. Pour bien comprendre cette forme de relation, il faut alors comprendre la limite entre entraide et dépendance. "Cela devient toxique quand c’est toujours la même personne qui vient en aide à l’autre. La dépendance est donc répétitive. On a aussi l’impression que l’autre a absolument besoin de nous et que si on le lui vient pas en aide, elle va s’écrouler, comme si on était responsable de sa vie", selon la psycho-praticienne. Ce poids sur les épaules est toxique. Bien souvent, il est difficile de s’en défaire, parce que c’est la famille, et les parents insistent pour que les liens soient gardés dans la fratrie. Une relation frère-sœur basée sur la maltraitance Dans une interview pour Psychology Today, Jane Mersky, psychologue, révèle qu’un tiers des frères et sœurs décrivent leurs relations comme distantes et tendues. "Ils ne s’entendent pas bien et passent peu de temps ensemble. Quand on leur demande de décrire leur enfance, ils utilisent des mots comme compétition, humiliation et mal-être", explique Jane Mersky. C’est le premier signe d’une relation toxique fraternelle. Depuis toujours votre frère ou votre sœur a le don de vous mettre mal à l’aise. Il vous rabaisse et vous accuse d’être la raison de votre mésentente. A ses côtés vous êtes vidée, vous vous sentez comme une moins que rien. Alors que vous essayez à chaque fois d’arranger les choses, rien n’y fait. Vous vous remettez sans cesse en question et commencez à croire que tout est vraiment de votre faute. Même quand vous ne le voyez pas, vous angoissez. Vous y pensez tout le temps, au bureau, chez vous… Sans le savoir, vous êtes peut être dans une relation toxique avec votre sœur ou votre frère. Ses agissements s’apparentent à une forme de manipulation et de maltraitance psychologique. Reconnaitre une famille toxique : être angoissé à l’idée de voir son frère ou sa sœur Lorsque vous étiez enfant, vous n’aviez pas d’autre choix que d’être en présence de votre frère. En grandissant, vous avez petit à petit pris vos distances pour vous protéger de cette relation frère-soeur malsaine. Mais lors des réunions de famille, des événements importants, vous ne pouvez pas y couper. A l’approche des retrouvailles, vous angoissez de plus en plus. Vous savez que vous n’échapperez pas aux remarques déplaisantes et aux petites blagues mesquines. De votre côté, vous allez marcher sur des œufs toute la journée pour éviter le conflit. Vous ne voulez surtout pas vous disputer avec lui devant toute la famille. A chaque fois en partant, vous êtes totalement vidée, vous avez perdu confiance et vous appréhendez de le revoir. Impossible de parler avec ses frères et sœurs : le signe d'une relation toxique ?Avec lui, chaque discussion peut se transformer à tout instant en règlement de compte. Votre frère est très susceptible et il prend tout comme un reproche. Vous faites tout votre possible pour éviter le conflit, mais rien n’y fait, vous finissez toujours par vous disputer. Et vous ne le faites pas à moitié. Toute votre frustration et vos angoisses resurgissent d’un seul coup. Vous n’arrivez plus à vous contrôler et laissez éclater votre colère. De son côté, votre frère met de l’huile sur le feu. Dans ces conditions, vous n’arrivez jamais à avoir une discussion sincère sur votre relation fraternelle et les choses n’évoluent pas. Relation toxique et rivalité excessive au sein de la fratrie La rivalité représente l'un des aspects principaux de la relation toxique fraternelle. Depuis toujours, votre frère est en compétition avec vous. Que ce soit avec vos notes en maths, vos partenaires respectifs ou avec votre situation professionnelle. De votre côté, vous êtes ravie de le voir réussir, mais vous avez toujours souffert de ses réflexions quand il vous surpassait en quelque chose. Des frères et sœurs très égoïstes dans les relations familiales toxiques Malgré son attitude, votre frère ou sœur n’a aucune gêne à se tourner vers vous quand il en a besoin. Pour lui, il est la victime, il a donc tous les droits de se plaindre, de s’attaquer à vous et de vous demander votre aide en dédommagement. Il arrive que la personne ne soit pas consciente de sa toxicité. En parler entre vous peut être la solution, sauf si les frustrations et autres amertumes sont bien trop ancrées. Bien des fois la source de cette toxicité provient de l'enfance, et donc des parents. Le caractère et la personnalité jouent grandement, mais il n'est pas rare que le sentiment d'une différence de traitement par le père et/ou la mère soit à l'origine de tous les maux. Dans ce cas, discuter en famille, avec les parents, peut déverrouiller un blocage. Certains ont même recours à des thérapies familiales. Mais parfois, la relation est définitivement brisée. Le meilleur conseil qu’on puisse vous donner est de prendre de la distance. Des frères et sœurs qui essayent de ruiner vos relations avec vos proches Souvent dans une relation toxique, le frère ou la sœur va tenter de plaider sa cause auprès du reste de la famille. Il va essayer de vous faire passer pour la méchante et vous éloigner de vos proches. De votre côté, vous avez bien du mal à expliquer la situation, car votre frère vous attaque toujours en cachette. Ainsi, repérez les signes, c'est bien, les décortiquer pour les comprendre c'est mieux. Parfois, il n'y a rien à faire : tomber sur une personne malsaine, sur un pervers narcissique, ou une relation trop détruite peut être irrécupérable. Il est difficile d'échapper à une relation toxique familiale, car il est difficile de 'quitter' sa famille : mais s'éloigner reste la meilleure solution. Et parfois, refonder sa relation est possible. Pour cela, il faut savoir s’il s’agit d’une jalousie ou d’une envie à l’origine de cette toxicité. "Je suis jaloux parce qu’on m’enlève quelque chose que j’avais (de l’attention parce qu’un frère ou une sœur est arrivée dans notre famille par exemple). Et je suis envieux quand je veux quelque chose que l’autre a et que je n’ai pas", détaille France Brécard. J’envie le fait que mon frère ou ma sœur a un physique plus avantageux, un talent, etc. Dans le cas de l'envie, vous ne pouvez pas faire grand chose. Dans le cas de la jalousie, "il est intéressant de voir là où les parents ont joué un rôle pour augmenter sans le vouloir cette relation malsaine", et surtout, de prendre la situation en main. Peut-être y a-t-il quelque chose à rattraper ? Les problèmes de jalousies entre frères et sœurs, ça se soigne ?24 juin 2022
Les problèmes de jalousies entre frères et sœurs, ça se soigne ? Cosmopolitan.fr | Par Juliette Roche
Premier cas de figure, « si l’enfant a pu être rassuré sur l’amour qu’on lui porte et a pu accepter qu’il ne peut pas être tout pour l’être aimé, une fois devenu adulte il pourra ne manifester de la jalousie que dans les situations où il y a réellement un risque de perdre l’amour de ses proches. », développe la psychothérapeute. Dans le cas inverse, « si une personne n’a pas ressenti assez d’amour dans son enfance, si la peur de l’abandon s’est installée en lui, il risque d’avoir peu confiance en lui à l’âge adulte et d’être très jaloux. » Jalousie et rivalité entre frères et sœurs à l'âge adulte
Le problème lorsque la jalousie persiste, c’est que les relations fraternelles à l’âge adulte sont toujours placées sous le signe des comptes. C’est-à-dire, d’une comparaison perpétuelle des écarts de statut, de mode de vie, de réussite personnelle, professionnelle... Si on ne soigne pas cette jalousie, on risque de devenir quelqu'un qui pense avoir toujours raison, qui ne fait aucun travail d'introspection sur ses croyances et ses comportements », note Silvia Podani. « Ainsi que des difficultés à devenir adulte et d’accepter ses propres limites, celles de ses parents et frères et sœurs. »
Ce phénomène est commun chez les jumeaux ou chez ceux qui ont une petite différence d’âge. « Ils ont une grande connaissance l’un de l’autre et ils partagent une grande complicité, avec le sentiment d’être compris d’emblée par l’autre », précise la psychothérapeute. « Le risque pour eux c’est de ne pas réussir la séparation-individualisation pour devenir pleinement soi-même et pouvoir se construire une vie indépendante. » Ensuite, quand un membre de ce « couple » s’ouvre vers d’autres relations amicales ou amoureuses, la jalousie ressentie peut être plus forte que dans un autre type de fratrie, la relation d’amour étant plus « passionnelle ». Tout bascule souvent à la naissance du deuxième enfant. Comment résoudre les conflits entre frères et sœurs ?
« Pour renouer le contact entre deux frères qui ne se parlent plus il faut que ça soit désiré par les deux, quitte à ce que ça soit le plus conciliant (souvent celui qui se sent le « moins lésé »,) qui fasse le premier pas », conseille Silvia Podani. Les parents et les frères et sœurs doivent écouter et entendre la souffrance exprimée par les jaloux. Ainsi, chacun peut reconnaître ses propres torts, afin d’apaiser et reconstruire la relation. Sans un échange authentique et sincère, il est difficile d’espérer une amélioration. On évite alors que chaque réunion de famille se transforme en supplice. Pour limiter les clashs, la psychothérapeute conseille de changer certaines habitudes qui gênent, faire des efforts, des concessions et aussi faire attention à chacun des participants. Parfois il est aussi nécessaire de « mettre les pieds dans le plat » afin de laisser s’exprimer certaines rancœurs. Il ne faut pas hésiter à mettre les pieds dans le plat !
Certains sujets sont récurrents : - La détestation de son frère : il « n’aurait pas dû naître » - Ma mère préfère mon frère et lui pardonne tout/lui donne tout - Ma mère ne m’aime pas, mais adore ma sœur - Je ne compte pas pour mes parents : ils ne s’intéressent jamais à moi, mes activités, mes enfants… - Ma mère préfère les enfants de mon ma sœur - Je suis moins belle que ma sœur - Mon frère a mieux réussi que moi puisque les parents lui ont financé ses études - On a privilégié mon frère
Toutes les souffrances ultérieures d’une personne (confiance, acceptation réaliste de soi-même, capacité de s’intéresser et de comprendre un autre, de l’accepter avec ses différences, et de lui faire une place dans sa vie), sont influencées par les relations passées avec sa fratrie. " Une fois les rivalités dépassées et la fraternité acceptée, nous apprenons l’empathie, le partage et l’amour de l’autre ", conclut Silvia Podani. C’est le moment d’enterrer la hache de guerre ! Comment agir face à une personne égocentrique12 juin 2022
Comment agir face à une personne égocentrique Passeport Sante.net + Le Figaro.fr Par Annabelle Iglesias, Journaliste Le mot “égocentrisme” vient de la contraction des mots “égo” et “centre”. Être égocentrique signifie donc “tout centrer sur soi”. Ce comportement peut devenir gênant pour les autres lorsqu’il est exagéré et systématique. Savoir identifier les personnes égocentriques pathologiques et en connaître la cause aide à mieux réagir quand on est face à elles. Qu’est-ce qui caractérise une personne égocentrique ?L’égocentrique est une personne qui ramène tout à elle. Tout ce qu’elle dit, ce qu’elle fait, ce qu’elle pense, ce qu’elle entreprend a plus de valeur que ce que font les autres. Il peut nous arriver à tous d’avoir parfois des comportements égocentriques. Mais cela devient problématique quand cet égocentrisme est exagéré et systématique car il agace les personnes qui le subissent. Le risque pour l’égocentrique est de faire fuir son entourage, lassé de la place si importante qu’occupe sa personne dans leurs relations. Le Dr Christine Barois, psychiatre, estime elle aussi que, chez les personnalités égocentriques, l’angoisse d’abandon a pris le dessus. «Nous avons tous un besoin grégaire d’exister dans le regard de l’autre», rappelle-t-elle. «Quelqu’un de “tout seul”, cela n’existe pas. Mais ceux qui ne sont pas en sécurité avec eux-mêmes peuvent aller jusqu’à se mettre en spectacle pour se sentir exister.» Si l’égocentrisme n’est pas une maladie prise en charge par la psychothérapie, il rappelle étrangement aux spécialistes l’hystérie étudiée en leur temps par Freud et le Pr Charcot: «Pour ramener l’attention vers elles, ces personnalités auront tendance à théâtraliser toutes les relations, à entrer dans un jeu de séduction, à minauder, etc.», observe le Dr Christine Barois. Autre stratégie, autre excès extrêmement paradoxal: ne pas laisser à l’autre le droit de vivre, le prendre pour une extension de soi-même. «Ils affirment avoir peur d’être égoïstes », rappelle Christel Petitcollin. «Mais cela n’est souvent qu’une projection de leur propre peur de passer inaperçus. Comme le dit l’adage, “l’égoïste, c’est quelqu’un qui ne pense pas à moi”.» «Si l’égoïsme de base, celui qui vous permet de prendre soin de vous dans de justes proportions, vous rend aimable, l’égocentrisme, lui, vous isole» Christel Petitcollin, coach et conseil en développement personnel Une posture pour le moins infantile qui n’étonne pas la coach. «Ces personnes sont souvent restées figées, du point de vue affectif, à un âge situé entre 5 et 12 ans, à un moment où un traumatisme psychique - maltraitance, abus sexuel, révélation d’un secret de famille - a pu les freiner dans leur évolution. Ils en ont gardé un sentiment de toute-puissance et la sensation que le monde gravite autour d’eux». Christine Barois le confirme: «Cet égocentrisme “enflammé” se retrouve dans la plupart des souffrances psychologiques.» Lorsque ces comportements autocentrés se sont installés, la personne peut avoir des difficultés relationnelles à répétition, du mal à construire une relation affective de longue durée, avant de se retrouver finalement face à ce qu’elle redoute le plus: le désintérêt des autres. «Si l’égoïsme de base, celui qui vous permet de prendre soin de vous dans de justes proportions, vous rend aimable, l’égocentrisme, lui, vous isole», résume Christel Petitcollin. Pour s’en sortir, seule une prise de conscience aura de réels effets. «Pourquoi ai-je tant besoin d’approbation? Pourquoi est-ce que j’attends ainsi tout de l’autre?» sont quelques-unes des questions sur lesquelles s’arrêter et travailler, en psychothérapie notamment. Et pour cause, sa façon de se comporter peut vite devenir insupportable :
Égocentrique et égoïste : quelles différences ? Ces deux termes sont souvent confondus. Certes, les égocentriques et les égoïstes ont des points communs mais ils se différencient sur un point. En effet, si l’égocentrique et l'égoïste sont tous les deux très centrés sur leur personne et leurs intérêts, un trait de personnalité, et pas des moindres, les distingue : contrairement à l’égocentrique, l'égoïste n’a pas besoin de sentir le regard et l’attention des autres sur lui pour exister. Il ne se soucie absolument pas de ce que pensent les autres de lui. Pourquoi sommes-nous égocentriques ? Il existe différents degrés d’égocentrisme plus ou moins envahissants au quotidien. On ne naît pas égocentrique, on le devient. Plusieurs hypothèses ont été avancées par les spécialistes pour expliquer l’égocentrisme :
Égocentrisme : quelles conséquences sur les relations ? A petite dose, l’égocentrisme est supportable pour les autres. Malheureusement quand une personne affiche un égocentrisme pathologique (c’est-à-dire exagéré et systématique), ses relations peuvent en pâtir. Côtoyer un individu qui se prend pour le centre du monde, cela agace à la longue. Le premier réflexe est de le fuir. Et le risque pour les égocentriques est de ne plus susciter l’intérêt des autres et d’être mis à l’écart. Ce qu’ils redoutent le plus justement... Si vous tenez vraiment à une personne qui se trouve être particulièrement attachée à sa petite personne, ne la jugez pas et ne la fuyez pas. Mais plutôt :
Comment faire face à la méchanceté des gens11 juin 2022
Comment faire face à la méchanceté des gens Femmes Heureuses.com | Publié le 10 juin 2022 On connaît tous ou on a tous connu de près ou de loin, dans notre entourage, à notre travail, voire même au sein de notre famille des personnes méchantes, jalouses, envieuses, etc … qui font tout pour nous blesser, nous critiquer voire pourrir notre existence. Comment réagir face à cette méchanceté et y faire face? Voici quelques astuces, quelques pistes que vous trouverez à travers cet article. 1. Analyse ta réaction: Tout d’abord, avant de se demander: « Mais pourquoi donc cette personne agit ainsi? » et de te torturer l’esprit, focalise-toi d’abord sur ton ressenti, ta réaction. Pose-toi certaines questions: « Est-ce qu’être affecté par cela est la bonne solution? », « Ce que cette personne dit est-il véridique? » Nous sommes responsables de nos émotions. Personne ne peut contrôler tes émotions, tu es responsable de ce que tu ressens. Oui cela peut t’influencer, mais c’est à toi de reprendre le contrôle sur ce que tu ressens. Prends de la distance vis-à-vis de la situation. Cette personne te critique mais au fond est-ce réellement vrai? Elle émet une opinion, c’est ce qu’elle pense mais son avis ne définit pas qui tu es. Sauf si tu laisses son opinion se transformer en croyance pour toi. Exemple: une collègue te dit, après ta présentation à l’oral d’un projet, que tu es nulle pour parler en public. Demande-toi si cela est vraiment véridique. Es-tu satisfaite de toi? Qu’en ont pensé les autres? Cette personne cherche t’elle à te rabaisser ? 2. Ignorer : Le but est de te concentrer sur le positif et d’ignorer les personnes qui cherchent volontairement à te nuire. Le fait de choisir le positif, d’ignorer et de passer au-dessus est un choix. Décide dès à présent de ne plus être touché ou d’écouter ce genre de personne. Penses-tu réellement qu’elle mérite que tu lui accordes ton temps? Lorsque tu es affecté par ce que cette personne te dit, lorsque tu rumines sans cesse ses paroles, tu la laisses prendre le pouvoir de ton esprit. Or, il est inadmissible de laisser quelqu’un te rendre triste , te démoraliser et affecter ta joie de vivre. N’oublie pas que celle qui peut contrôler son esprit c’est toi et uniquement toi! Donc à toi de reprendre les commandes et de décider d’ignorer cette méchanceté car on a le contrôle de soi mais pas des autres. 3. Avoir de la compassion : Cela peut te sembler aberrant de faire preuve de compassion face à une personne mauvaise et tu n’en as sûrement pas du tout envie. Mais, regarde les choses d’une autre manière. Change ta perspective et mets-toi à la place de l’autre. Si cette personne agit de cette façon c’est que c’est une personne blessée . Pour agir de la sorte elle doit avoir en elle une grande souffrance, un manque de confiance en elle. Elle possède un si grand mal-être qu’elle a besoin de l’extérioriser. Regarde, quand tu es bien intérieurement, que tu respires le bonheur, la joie de vivre, que tu es joyeuse ; tu souris et tu partages ton bonheur. Tu n’as certainement pas envie à ce moment-là d’être désagréable avec les autres, mais au contraire de partager et communiquer face aux autres de façon positive. N’oublie pas que ta manière d’agir est le reflet de ce qui se passe en toi. Alors reste cool , respire, ne prends pas les choses personnellement, cela n’à rien à voir avec toi. « La méchanceté est l’expression de l’amertume des gens qui n’ont pas pris soin de leur souffrance. » MARSHALL B.ROSENBERG 4. Avoir de la gratitude: En ayant de la gratitude tu ne peux pas ressentir en même temps de l’énervement. Lorsque tu as affaire à une personne méchante, aie de la gratitude et remercie de ne pas être dans le même état émotionnel que cette personne. Sois reconnaissante de ne pas être une personne malveillante, n’oublie pas que cela se retourne toujours contre soi. Lorsque l’on envoie des ondes d’amour, de reconnaissance et de gratitude cela nous revient, mais la méchanceté attire la méchanceté. Garde en tête qu’il vaut mieux dépenser son énergie pour ceux que tu aimes et remercie chaque jour d’avoir des personnes qui t’aiment pour ce que tu es réellement. 5. Change de comportement: Il ne faut pas oublier que nous sommes un miroir pour les autres. Si tu réponds à cette méchanceté avec de la haine alors cela veut dire que cette haine est aussi en toi. Ne réagis pas avec ton égo, tu développeras ainsi ta force de caractère. Adopte une autre manière d’agir et pourquoi ne pas répondre avec de la gentillesse. Agir avec de la bonté nous libère nous-même de nos émotions négatives. On naît ni bon ni mauvais, mais tu peux cultiver ta méchanceté ou ta bonté. Si réagir avec gentillesse te semble compliqué dans un premier temps, alors limite tes interactions un maximum avec cette personne et fixe des limites. « Tout ce qui nous irrite chez les autres nous conduit à une meilleure connaissance de nous-même. » Carl JUNG Conclusion: Il est normal d’être blessé face à une personne méchante. Mais n’oublie pas que tes réactions alimentent le comportement de cette personne. Si elle constate qu’elle a un certain pouvoir sur toi cela la poussera à continuer à agir ainsi avec toi. N’oublie pas qu’elle est aveugle face à ses propres blessures. C’est une personne blessée qui est en manque de sécurité et qui ne se sent pas bien. Je ne dis pas que son attitude est normale et que toutes les personnes blessées agissent ainsi, mais cela permet de mieux comprendre leur réaction et de pouvoir t’en détacher. Sache que cela n’a rien à voir avec toi. Adopte une attitude emphatique, ne perds plus ton temps et ton énergie face à cette personne, mais donne plus à ceux que tu aimes. Concentre-toi sur toi, tes rêves, ton développement et ton enrichissement de vie. |