Pendant le confinement, nos conseils pour réguler le trop-plein d’émotions 4 avril 2020
Pendant le confinement, nos conseils pour réguler le trop-plein d’émotions Huffington Post. fr | Publié le 1er avril 2020 | 4:07 Par Saverio Tomasella, Contributeur - Psychanalyste et écrivain Les mesures actuelles de restrictions provoquent beaucoup d’angoisse, de contrariétés, de frustrations, d’interrogations et d’incertitudes. La surcharge affective nous guette, par l’accumulation pénible, d’émotions, de sentiments et de pensées difficiles et parfois contradictoires. Comment éviter les crises de panique, l’anxiété injustifiée, la saturation? Voici trois situations rencontrées fréquemment en ce moment et quelques conseils pratiques pour y faire face, pendant le confinement lié à la pandémie de coronavirus. Comment calmer les angoisses? La meilleure chose à faire est de se poser, de s’asseoir confortablement ou de s’allonger, de fermer les yeux et de prendre le temps de bien respirer, en insistant en douceur sur l’expiration. Par exemple: on souffle lentement pendant 7 secondes, on attend en faisant une pause poumons vides pendant 5 secondes, puis on laisse l’air entrer (sans forcer) pendant 3 secondes. Tranquillement, plusieurs fois de suite, jusqu’à ce que l’angoisse se dissipe. La surinformation fatigue En télétravail depuis le début du confinement, Paul passe beaucoup de temps à chercher des informations sur le Coronavirus, l’épidémie, sa progression, les signes de la maladie et les risques qu’elle comporte. Obsédé par ses recherches, il néglige son alimentation, n’arrive plus à travailler et dors de moins en moins bien. Un soir, sentant un fort mal de tête, il craint d’avoir “attrapé le virus”. Alors qu’il est encore jeune, en bonne santé, et ne présente aucun symptôme, Paul à très peur d’être malade et de mourir. Son anxiété augmente de jour en jour. Elle le ronge… Comment réduire l’anxiété? D’abord, ne passez pas votre temps à lire ou écouter des informations alarmantes. S’informer le matin est une bonne chose (pas plus d’une demi-heure), mais passer sa journée à lire et ressasser les mauvaises nouvelles n’est pas recommandé.
Vous avez besoin de bouger:
Pour celles et ceux qui préfèrent se relaxer, écoutez des musiques calmes ou des méditations guidées, en vous allongeant et en fermant les yeux. Faites-le suffisamment longtemps et régulièrement pour en sentir vraiment les bénéfices. Vous pouvez le faire avec votre conjoint ou vos enfants… Les émotions nous envahissent Récemment divorcée, Florence est la maman de deux jeunes enfants. Elle mène de front son travail et toutes les tâches quotidiennes pour sa petite famille. Malgré le confinement, l’ambiance est bonne dans leur petit appartement de banlieue: jeux, chansons, dessins animés, cuisine festive, lectures, activités manuelles, câlins et moments de gymnastique rythment leurs journées. Florence a le cœur sur la main, alors ses amies l’appellent, sa mère qui habite à l’autre bout de la France prend des nouvelles tous les jours, etc. Certains soirs, Florence n’en peut plus. Elle a l’impression d’être la bonne oreille pour tout le monde, mais que “c’est à sens unique”. Et elle, alors, qui l’écoute? Elle sature, elle se sent envahie par les peurs des autres, leurs problèmes, leurs plaintes aussi. Posez des limites Pour celles et ceux qui sont très empathiques, trouvez comment dire “stop” à toutes les personnes qui grignotent votre temps et votre énergie.
Profitez du confinement pour faire ce que vous aimez
Surtout, riez, pratiquez l’humour, regardez des comédies, racontez ou écoutez des histoires drôles et… souriez! Souriez autant que vous le pouvez, c’est bon pour le moral et pour la santé!
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Coronavirus : gérer le confinement, les 8 conseils des astronautes et sous-mariniers4 avril 2020
Coronavirus : gérer le confinement, les 8 conseils des astronautes et sous-mariniers RTBF.be | Publié le 25 mars 2020 Astronautes ou sous-mariniers, certains s’enferment loin du monde pendant des semaines ou des mois, usant de stratégies pour vivre au mieux une situation qu’ils ont choisie. 1. Avoir une routine, une structure Pour l’astronaute américain Scott Kelly, le principal c’est de "ne pas avoir trop d’attentes", "parce que nous ne savons pas quand ça va finir", explique-t-il à l’AFP depuis Houston, au Texas, où il n’est "pas encore" confiné. "Quand j’étais dans la Station spatiale international (ISS), c’était pour un an […] j’ai fait l’effort de penser que désormais je vivais là, que je faisais partie de cet environnement, que c’était mon nouveau chez-moi". Et il suggère de s’en inspirer en faisant "comme si" on allait vivre dans l’espace pendant un an : "je dois avoir un programme, je dois me lever à une heure régulière, me coucher à une heure régulière, m’occuper de mon travail si je peux le faire à distance". Mais "la difficulté, c’est que le temps n’a pas la même durée, la veille ressemble au lendemain donc il est important de jalonner, de donner du rythme à nos journées", renchérit Vincent Larnaudie-Eiffel, ancien commandant du sous-marin nucléaire lanceur d’engin le Téméraire. C’est pourquoi, pour Cyrpien Verseux, astrobiologiste à l’université de Brême, deux expériences de confinement à son actif insiste, il faut "maîtriser la façon dont on gère son temps", et "choisir une ou deux activités où l’on crée, où l’on apprend quelque chose, ou les deux". 2. Faire de l’exercice Mais aussi faire de l’exercice et prendre l’air. Et si vous n’avez pas de jardin, "ouvrez les fenêtres et passez la tête dehors, ça doit être un élément de votre routine quotidienne", explique l’astronaute américain Scott Kelly. Dans la même ligne, Cyrpien Verseux nous invite à "faire du sport, musculation, corde à sauter, yoga, zumba… même avec peu de place et d’équipement, des solutions existent, quelle que soit votre condition physique". 3. Se changer les idées Sans oublier les loisirs "importants pour vous changer les idées". Il prévoit d’apprendre la guitare : "Peut-être que cette pandémie fera de Scott Kelly une rock star !", lance-t-il en riant. Première navigatrice à avoir accompli un tour du monde en solitaire en compétition, Isabelle Autissier n’a jamais "ressenti la solitude comme un fardeau". "Parce que je l’ai choisie". Mais ceux qui sont aujourd’hui seuls chez eux par contrainte peuvent peut-être aussi "profiter de ce moment pour essayer de nouvelles choses, la lecture, écouter de la musique différente, écrire leur journal, faire des photos, peindre ou dessiner…" "Même des choses auxquelles ils n’ont pas spontanément pensé : il faut se creuser la tête". "Il ne faut pas subir […] et il faut faire quelque chose de ce temps suspendu", indique Vincent Larnaudie-Eiffel. Comme ces sous-mariniers s’étant mis à la construction de maquettes, au tricot ou à faire pousser des plantes sans lumière du jour. 4. Communiquer si ça ne va pas Pour gérer les conflits, dans l’espace confiné de votre appartement ou dans l’espace tout court, "si quelque chose vous embête, parlez-en, sans agressivité. Parce que si vous étouffez vos émotions, ça va empirer", explique l'astronaute . "Pour supporter cette promiscuité, il faut aussi que chacun ait son coin à lui. Sur un sous-marin c’est un lit exigu. Dans un appartement exigu, c’est la même chose", explique Vincent Larnaudie-Eiffel. 5. Se sentir investi d’une mission Pour l’astronaute Scott Kelly, c’est surtout le sentiment de "servir à quelque chose" qui aidera à surmonter le confinement. "Les gens doivent comprendre que ce qu’ils font là sert à toute l’Humanité". Le sentiment d’être "investi d’une mission" est primordial, renchérit le sous-marinier Vincent Larnaudie-Eiffel. Comme les sous-mariniers, "confinés dans nos appartements, on partage une mission qui est de protéger les autres, de nous protéger, de protéger les personnels médicaux et de réussir la traversée de cette épreuve". 6. Ne pas se fixer de deadline Et surtout "il ne faut pas se projeter" parce que "si on imagine un timing, on est déçu". C’est comme pour une course au large : "quand on est en mer, la première des choses, c’est de ne pas compter les jours. Il ne faut pas se dire je vais arriver dans 3 mois, 1 mois, ou 10 minutes", indique la navigatrice Isabelle Autissier. 7. "Ne pas culpabiliser" Quelles que soient les stratégies, "il est normal d’avoir des baisses de moral et de productivité. Ce n’est pas un signe de faiblesse", insiste de son côté Cyprien Verseux, astrobiologiste à l’université de Brême. "N’ajoutez pas la culpabilité à vos difficultés", explique à l’AFP le scientifique qui a vécu deux expériences distinctes de confinement choisi. Neuf mois sur la base Concordia en Antarctique. Et 366 jours avec 5 autres volontaires dans un dôme de 11 mètres de diamètre pour simuler une mission sur Mars, lors d’une expérience de la Nasa. "Sans jamais être à l’air libre ni communiquer en temps réel avec l’extérieur." Même si "nous ne sommes pas tous égaux face au confinement", "en adoptant les bons gestes, ces périodes étaient largement supportables". Il faut "maîtriser la façon dont on gère son temps", et "choisir une ou deux activités où l’on crée, où l’on apprend quelque chose, ou les deux", énumère celui qui a ressorti son ukulélé. 8. Garder le contact avec vos proches Et "assurez-vous de parler chaque jour à quelqu’un de vive voix", dit l'astrobiologiste. "Les moyens de communication actuels sont un grand avantage, il faut faire l’effort de les utiliser", insiste Frank de Winne, premier Européen à avoir été commandant de l’ISS en 2009. Chaque jour le Belge appelle sa mère de 86 ans, confinée dans un appartement d’une résidence de personne âgée. "En vidéo, pour qu’elle puisse me voir. Ça donne aussi un peu de structure parce qu’elle sait que je vais appeler". Dans l’ISS ou sur Terre, la "structure" est nécessaire en confinement, pour "réduire le stress", insiste le chef des astronautes de l’Agence spatiale européenne qui donnera jeudi avec d’autres collègues des conseils en ligne via le web télé de l’ESA. "Il faut aussi être conscient de son comportement […], se mettre dans la tête des autres". Et ne pas laisser traîner ses chaussettes partout dans la maison si on sait que ça dérange sa femme ou ses enfants… |