Haïti - Crise politique: Jovenel Moïse, ce président qui n’entend rien, ne voit rien, ne dit rien…9/29/2019 Haïti - Crise politique: Jovenel Moïse, ce président qui n’entend rien, ne voit rien, ne dit rien…29 septembre 2019
Haïti - Crise politique: Jovenel Moïse, ce président qui n’entend rien, ne voit rien, ne dit rien… Rezonodwes.com | Publié le 28 septembre 2019 Par Vitalème Accèus, Antropo-Sociologue E-mail :[email protected] Le pays est dans un état de tension majeur et nul ne peut prévoir si les colères ne s’intensifieront pas en crescendo dans les jours à venir . Mais, Jovenel Moïse préfère jouer les tacticiens pour terminer son mandat qui prend fin en 2022. Le mécontentement qui s'est manifesté ces dernières semaines est dû à des causes diverses des causes diverses touchant à des intérêts parfois contradictoires. Rien n’attise davantage la révolte de la population que le mépris d’un président aussi contesté. Plutôt que de tenter de comprendre les raisons de cette disgrâce, le président s’entête et ne veut rien entendre aux revendications de la rue. Jovenel Moïse accuse les contestataires et les groupes de l’opposition d’être des casseurs et d’alimenter la violence dans les rues. Le président a-t-il pris la mesure de ce qui se passe dans le pays ? De la colère accumulée ? Depuis deux semaines, la colère populaire se concentre autour de la personne de Jovenel Moïse. Au pouvoir depuis plus de deux ans, il rejette toute démission ainsi que toute idée de céder le pouvoir à un régime de transition. Pourtant, la colère populaire augmente par rapport aux difficultés économiques de la majorité pauvre et la rareté des carburants dans les pompes à essence dans la capitale et dans les villes de province. L’inflation ayant dépassé les 19 %, la première des revendications des manifestants est de pouvoir manger à leur faim. Le président a peut-être oublié qu’au moment de la campagne électorale il avait promis de mettre « la nourriture dans toutes les assiettes et de l’argent dans les poches ». Des promesses, jusqu’ici, non tenues. Face à cette colère populaire et aux violences, le président s’enfonce dans un mutisme troublant. Il semblerait que le président n’entend pas et ne voit pas que le pays est au bord du chaos, suite aux derniers événements. Au cours de la journée de manifestation du 27 septembre 2019, le tribunal de première instance de Petit-Goave à été incendié par des manifestants en colère suite à deux (2) blessés par balles enregistrés dans leur rang. A Jérémie suite à la manifestation, les affrontements à l’arme blanche entre deux groupes de manifestants anti-gouvernementaux ont fait quatre (4) blessés. Ensuite six (6) personnes ont été blessées par balles dont cinq (5) grièvement à Jacmel au cours d’affrontements entre des protestataires et des agents de l’UDMO. Le plus grave, des écoles ont été incendiées. Par exemple, des individus non identifiés ont mis le feu, hier soir, au lycée Capois La Mort, de Ouanaminthe. Le censorat a été incendié. En plus, plusieurs magasins ont été pillés dans les quartiers de Delmas et de Petion Ville et une ancienne maison en bois a également été incendiée. Plusieurs villes de province ont enregistré des violences avec l’attaque de postes de police, des incendies de logements précaires et aussi quelques pillages. Vingt quatre heures après les événements de la journée du vendredi dans les communes de la zone métropolitaine de Port-au-Prince et les villes de Province, Jovenel Moise reste un président en surplomb qui ne cadre guère avec la crise et la réalité actuelle. Le président Jovenel Moïse est la première cible des manifestants et maintenant le niveau inédit des violences est justifié par l’intervention présidentielle. Une prise de parole présidentielle n’est enfin jamais sans risque. Il s’agit d’un fusil à un coup. Dans la majorité des cas, les manifestants plaident pour la démission du président. Maintenant, il est presque trop tard pour que le chef de l’Etat calme la grogne populaire et rassure l’Haiti silencieuse : le défi relèverait de la responsabilité directe du chef de l’Etat. Maîtriser le tempo et ne pas intervenir à contretemps : cette stratégie est-elle essentielle pour Jovenel Moïse aujourd’hui?
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