Haïti - Economie: Le spectre de la faim hante Haïti28 juillet 2019
Haïti - Economie: Le spectre de la faim hante Haïti Le Nouvelliste.com | Publiéc le 26 juillet 2019 Même l’arrestation du chef de gang Arnel Joseph, la nomination du Premier ministre Fritz William Michel précédée de la démission du Premier ministre Jean-Michel Lapin ne pourront pas différer l’actualité brûlante de l’insécurité alimentaire. Toutes ces nouvelles qui ont défrayé la chronique cette semaine ne pourront éclipser les déboires de la population jetée dans la pauvreté extrême et rongée par une insécurité alimentaire des plus sévères. L’Organisation des Nations unies (ONU), par le biais de son secrétaire général, Antonio Guterres, l’Agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), ou encore la Banque interaméricaine de développement sont unanimes à reconnaitre la détérioration de la sécurité alimentaire dans le pays. Pourtant ce mal qui représente un risque élevé d’émeutes de la faim, comme l’a souligné l’économiste Enomy Germain, laisse les décideurs de la république jusque-là indifférents. Le nombre de personnes en insécurité alimentaire a doublé entre 2018 et 2019. En 2019, plus d’un Haïtien sur quatre (2,6 millions) se trouve dans le besoin d'une aide humanitaire urgente, avait relaté le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA). Plus de 2 millions d’entre eux sont en « phase de crise » et 571 000 en « phase d'urgence ». Cette situation devrait encore s’aggraver dans les prochains mois. Voilà ce qui devrait intéresser les serviteurs de la nation durant cette période critique de notre histoire. Un rapport de la BID est venu confirmer des faits que la presse a toujours relatés. Les Haïtiens déjà avec des emplois et des salaires précaires dépensent 59% de leurs revenus pour s’acheter des produits alimentaires. Haïti arrive ainsi en queue du peloton de la zone Amérique latine et Caraïbes dans un classement établi par la Banque interaméricaine de développement (BID) dans le rapport « Sécurité alimentaire en Amérique latine et dans la Caraïbe ». « Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger », nous apprend l'adage, mais les revenus de ceux-là mêmes qui travaillent n’arrivent pas à les nourrir. Quand la faim pousse les gens à gagner les rues, les résultats sont regrettables. Nous n’en sommes pas encore à ce stade mais le risque de s’y retrouver est grand. Avec autant de gens qui ne peuvent rien s’offrir à manger, il est permis d’entendre au pays de Dessalines parler de gabegie ici et là. Des sommes faramineuses sont dépensées dans des projets bidon ou futiles. Qui va finalement mettre de l’ordre dans la maison ?
0 Comments
|
Archives
April 2024
Categories |