26 août 2015
Les steaks hachés américains contaminés par les matières fécales Pourquoi Docteur.fr | Publié le 26 août 2015 à 17h26 Par Audrey Vaugrente Le magazine américain Consumer Reports met les pieds dans le plat : la viande de bœuf hachée produite outre-Atlantique est contaminée par des bactéries parfois d’origine fécale. Voilà une étude qui pourrait dégoûter certains du steak tartare. Aux Etats-Unis, la viande de bœuf hachée est contaminée par plusieurs bactéries. C’est la conclusion d’une étude menée par le magazine Consumer Reports, équivalent américain de celui de l’UFC-Que Choisir. En cause : les modes d’élevage et d’abattage choisis dans le pays. Plus d’un habitant des Etats-Unis sur quatre consomme son steak haché cru ou saignant. Un réel problème au vu de l’enquête menée par nos confrères américains, qui ont acheté et analysé plus de 200 kilos de viande de bœuf hachée, récoltés dans une centaine d’établissements différents. Le staphylocoque dans 10 % des cas « Nous avons acheté tous les types de bœuf haché », précise le journaliste Andrea Rock, de l’agriculture conventionnelle, avec des animaux nourris au grain et au soja, aux antibiotiques et médicaments favorisant la croissance, à l’agriculture biologique ou durable. Dans les différents échantillons ont été recherchées les cinq bactéries les plus courantes : Clostridium perfringens, Escherichia coli, entérocoques, salmonelles, staphylocoque doré. Les mauvaises surprises dévoilées par Consumer Reports s’accumulent : l’ensemble des 200 kg de viande contient des bactéries qui témoignent d’une contamination par des matières fécales (entérocoques ou E. coli). 20 % sont contaminés par C. perfringens, responsable d’un million d’intoxications alimentaires aux Etats-Unis. Une part non négligeable présentait des traces du staphylocoque doré (10 %), certaines souches étant même résistantes aux antibiotiques. Le risque de contamination est particulièrement élevé dans les viandes issues de l’agriculture conventionnelle. Un mode d’élevage mis en cause Les tristement célèbres super-bactéries, souches capables de résister au minimum à trois classes d’antibiotiques, sont présentes dans 18 % des échantillons issus de l’agriculture conventionnelle. Un risque doublé par rapport aux viandes provenant d’animaux nourris à l’herbe ou élevés de manière biologique. Plusieurs facteurs expliquent ce fort taux de contamination. Le mode d’élevage figure en tête : l’administration d’antibiotiques en prévention favorise le développement de souches résistantes de bactéries. Mais les règles d’hygiène posent aussi problème. En Europe, elles ne sont pas les mêmes, comme le rappelle au micro de France Info Olivier Andrault, chargé de la mission alimentation à l’UFC-Que Choisir. « On n’est pas du tout dans la même philosophie de l’hygiène de l’abattage, rassure-t-il. Aux Etats-Unis (…), le législateur a autorisé l’utilisation de solutions de décontamination en fin de fabrication. La philosophie européenne est de dire qu’à chaque étape, il est indispensable de garantir la meilleure qualité hygiénique. » Mais l’acte de hacher la viande est en soi risqué, rappelle Consumer Reports. Sur un steak, les bactéries restent à la surface de la viande, et sont éliminées lors d’une cuisson supérieure à 71 °C. Hachée, la viande est contaminée en profondeur… et donc plus propice aux intoxications. Mieux vaut donc la manger à point.
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20 août 2015
Pourquoi il a fallu dix-sept ans pour commercialiser le "Viagra féminin" France TV Info.fr | Publié le 20 août 2015 à 17:01 Par Marie Adélaïde Scigacz Elle est rose pâle (forcément), en opposition à son prétendu équivalent masculin, le Viagra, qui est bleu (évidemment). La flibansérine, une pilule censée booster la libido des femmes, a reçu mercredi 19 août l'approbation de la Food and Drug Administration, l'agence du médicament américaine. Déjà détaillée en juin par nos confrères du site Allô Docteurs, elle sera commercialisée outre-Atlantique en octobre sous le nom d'Addyi, plus de dix-sept ans après la célèbre "pilule bleue". Francetv info s'est penché sur les causes de ce retard à l'allumage. D'abord, donner envie avec de la chimie est un vrai casse-tête scientifique Le "miracle" du Viagra tient en un effet : il facilite l'afflux de sang vers le pénis. Si ce n'est la satisfaction de se savoir en érection, cette solution 100% mécanique n'impacte pas le désir. Dans la foulée de sa découverte, les médecins ont évidemment pensé à en donner aux femmes dépourvues d'appétence pour la "chose". Comme espéré, le Viagra a provoqué afflux de sang en direction des parties génitales et lubrification vaginale. Mais cela n'a pas suffi. Non, les femmes ne voulaient pas simplement "pouvoir" faire l'amour, mais le "vouloir". Les laboratoires se sont donc tout naturellement tournés vers l'hormone responsable de l'excitation de ces messieurs : la testostérone. En vain. Entre 2006 et 2011, les tentatives des laboratoires Vivus Inc. (Alista) et BioSante (LibiGel) se sont soldées par des échecs. Seule Intrinsa, un patch "qui avait la forme d'un timbre transparent de 28 cm2 [à appliquer] sur les abdomens féminins" (passons sur le côté pratique), décrivait Slate en 2009, a été commercialisé. Accusé de favoriser le cancer du sein, il a depuis été très strictement réservé aux femmes de moins de 60 ans dont la ménopause a été induite par une hystérectomie (ablation de l'utérus) ou une ovariectomie (ablation des ovaires). Une autre molécule, la bremelanotide, testée en pulvérisation nasale en 2006 et en 2007 avait donné de bons résultats chez certains groupes tests, expliquait le New York Times en 2013. Mais d'autres cobayes étaient pris d'irrépressibles vomissements. Quant aux médicaments Lybrido et Lybridos, testés depuis 2013 aux Etats-Unis et développés par une firme dont le nom évoque le sous-titre d'un volume de 50 Nuances de Grey, ("Emotional Brain", "cerveau émotionnel", en français), ils pourraient être approuvés en 2016, dans la foulée d'Addyi. Les effets de la flibansérine restent cependant controversés. Trop peu efficace et riche en effets secondaires, la molécule doit être prise quotidiennement, en traitement continu, et non au coup par coup comme c'est le cas du Viagra. Un peu comme la pilule ? Un peu, oui. Sauf qu'il ne faut surtout pas la coupler avec la pilule. Ni avec de l'alcool, d'ailleurs. Dommage, quand on connaît l'effet de quelques verres de vin rouge sur la libido des femmes (lien en anglais). Pour couronner le tout, les effets peuvent prendre quelques mois avant de se faire ressentir. La révolution ? Pas vraiment. Ensuite, dire que l'absence de désir est une maladie fait quand même débat La frigidité, terme utilisé pour décrire l'absence de désir sexuel chez madame, était déjà répertoriée dans la première édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM), publiée en 1953. Elle y figure toujours, labellisée "hyposexualité" depuis les années 1980, et rangée parmi les "pathologies sexuelles" (pour information, "accro au sexe" n'y figure pas.) Mais, pour le site spécialisé MedScape, "reste à savoir si une baisse ou un manque de libido relève d’une vraie pathologie ou d’une création de toute pièce en vue d’imposer un nouveau traitement." Cette question éthique n'en a pas fini de faire débat. Ménopause, grossesse, maladie, stress, problèmes de couple ou d'argent, fatigue... Le désir sexuel est fluctuant au cours de la vie, s'accordent les sexologues. Aussi, l'absence de désir est une source de souffrance dès lors qu'elle menace l'équilibre d'un couple. Quand des patients lui assurent ne pas avoir envie de faire l'amour avec leur partenaire, le sexologue allemand Ulrich Clement, cité par Arte, relève une constante : "La question cruciale, c'est 'pas envie de quoi' ? De ce partenaire ? De cette sexualité ? De faire comme on a toujours fait ? La plupart du temps, on s'aperçoit que 'pas envie', cela veut dire en réalité 'pas comme ça'." Pourquoi donc continuer de culpabiliser les femmes pour les aléas naturels de leur libido ? A vouloir soigner le désir, nous nous détournons du problème, suggérait Daniel Bergner dès 2013 dans le New York Times. Pour l'auteur de Que veulent les femmes ? Les nouvelles découvertes sur la libido féminine, l'absence de désir sexuel chez les femmes n'est pas un refus du sexe en général, mais bien du sexe avec le ou la partenaire. "Il s'avère que, le problème, c'est la monogamie", expliquait-il dans son enquête. Et bim. En cela, elles ne seraient pas différentes des hommes pour qui "médicaliser la panne sexuelle" via l'introduction du Viagra "a contribué à renforcer la morale sexuelle". "Que se passerait-il si l'on conseillait aux hommes et aux femmes atteints de troubles sexuels de changer, ne serait-ce que momentanément, de partenaire ?" s'interrogeaient les chercheurs Nathalie Bajos et Michel Bozon dans un article sur la pilule bleue, publié en 1999. Enfin, le laboratoire a mis du temps avant de trouver les arguments qui font mouche Techniquement, Addyi n'a rien d'un "Viagra pour femmes". C'est pourtant en s'appuyant sur l'absence d'un stimulateur sexuel féminin que Sprout Pharmaceutical, le laboratoire derrière la pilule, a décroché son autorisation de mise sur le marché auprès des autorités de santé. Après deux refus, en 2009, lorsque la molécule appartenait encore au groupe allemand Boehringer Ingelheim, puis en 2013, la firme a de nouveau présenté son dossier à la FDA en 2015. Entre-temps, les laboratoires Sprout n'ont pas obtenu de résultats scientifiques susceptibles de faire changer d'avis la FDA. Alors, ils ont misé sur le lobbying. Lié à Sprout, le mouvement Even The Score a mené campagne avec le message suivant : puisqu'il existe 26 médicaments traitant les problèmes d'érection des hommes et aucun pour les pannes de désir féminin, pourtant largement répandues, les décisions de la FDA sont discriminantes envers les femmes. En un mot : sexiste. La campagne de publicité, volontairement taquine et ironique, demande ainsi l'égalité du droit à jouir, détaille Buzzfeed (en anglais). "Le problème, c'est qu'aucun médicament sur le marché ne traite la libido des hommes", relève le site – rappelons que le Viagra ne traite pas le désir, mais bien un aspect physiologique. L'argument, vu comme fallacieux, n'a pas manqué d'irriter les féministes, nombreuses à déplorer ce détournement de leur combat pour l'égalité à des fins commerciales, explique cette tribune (en anglais) publiée sur le site US News. "Il est courant de vouloir réparer les femmes pour faire du profit. Par exemple, elles doivent être incroyablement minces (on vend des pilules pour cela), mais avec des poitrines qui défient les lois de la physique (il y a la chirurgie pour cela). Maintenant, nous devrions aussi nous sentir sexy en permanence", déplore l'auteure. 19 août 2015
Voici le seul aliment aphrodisiaque vraiment efficace Medisite.fr | Publié le 19 août 2015 Des chercheurs américains ont décidé de tester tous les aliments dits "aphrodisiaques" afin de voir ceux qui marchent vraiment. Selon le résultat un seul est efficace. Voici lequel. Huître et chocolat sont les aliments les plus connus pour booster sa libido et pourtant.. Sachez que selon une étude américaine publiée dans la revue Sexual Medicine Review le 15 juillet, le ginseng serait le remède aphrodisiaque par excellence. Il en existe deux types. Le ginseng a de multiples vertus comme améliorer les troubles érectiles mais les chercheurs en ont découvert une autre. La plante stimulerait le désir des femmes ménopausées. Le deuxième type est le ginseng péruvien aussi appelé "le maca". Grâce à lui, le sperme serait de meilleure qualité et la libido des personnes en bonne santé serait augmentée. Les aliments aphrodisiaques passés à la loupe Pour arriver à cette conclusion, les auteurs de l’étude ont examiné les composants des aliments connus pour exciter : le chocolat, le miel et les huîtres. Ils se sont aperçus que certains , comme le miel, provoquaient des problèmes cardiaques s’ils étaient consommés à forte dose ou simplement qu’ils n’avaient aucun effet comme le chocolat ou les huîtres. Puis ils ont accompagnés ces recherches par la lecture de 50 études sur le sujet qu’ils ont comparé à des données d’essais cliniques. 19 août 2015
Etats-Unis : le premier Viagra pour femmes bientôt commercialisé La Parisienne.fr | Publié le 19 Août 2015 à 07h39 Les femmes en manque de libido auront désormais aussi droit au bonheur. Le premier Viagra féminin, destiné aux patientes non ménopausées, va faire son entrée sur le marché américain après le feu vert donné mardi par l'agence des médicaments. Le comprimé, de la firme Sprout pharmaceutical s'appelle Addyi. Il est de couleur rose pour le distinguer de la «petite pilule bleue» masculine. La Food and Drug Administration (FDA), qui avait rejeté à deux reprises ce médicament en 2010 et 2013, a finalement suivi les recommandations émises en juin par un comité consultatif d'experts en faveur de sa commercialisation par 18 voix contre six. Cette autorisation «fournit aux femmes souffrant d'un faible désir sexuel une option de traitement», a déclaré dans un communiqué la Dr Janet Woodcock, directrice du centre d'évaluation et de recherche sur les médicaments de la FDA. Risques importants pour la santé Selon plusieurs études médicales, au moins 40 % des femmes non ménopausées présenteraient à différents degrés une hypoactivité sexuelle, ne résultant d'aucun problème biologique, psychologique ou d'une interaction de médicaments. «Les patientes et les médecins doivent être pleinement conscients des risques liés à ce médicament avant de décider de le prendre», note toutefois la responsable de la FDA. Le Flibanserin, commercialisé sous le nom Addyi, ne peut être obtenu que sur ordonnance médicale. La FDA l'a par ailleurs approuvé à condition que Sprout pharmaceutical indique clairement sur une étiquette tous les risques encourus. Le médicament peut en effet provoquer une importante chute de la tension artérielle, de la somnolence et même des syncopes. Ces risques sont accrus et plus sévères quand les patients boivent de l'alcool ou prennent certains autres médicaments. Une découverte accidentelle L'Addyi agit sur la sérotonine, une hormone jouant un rôle important dans plusieurs fonctions physiologiques comme le sommeil, l'agressivité, les comportements alimentaires et sexuels et la dépression. Les propriétés aphrodisiaques de cette molécule ont été découvertes accidentellement alors qu'elle était testée comme antidépresseur qui a échoué. A l'instar du Viagra, qui était à la base destiné à être un médicament pour le coeur. Les antidépresseurs sont connus pour réduire temporairement l'appétit sexuel pendant les périodes de stress. Avant la commercialisation, trois essais cliniques ont été menés aux Etats-Unis et au Canada. Sur 2 400 femmes âgées de 36 ans en moyenne, environ 10 % ont fait part d'une amélioration significative dans leurs relations sexuelles, en termes de désir mais aussi de diminution de l'angoisse. «Toutefois ce médicament n'a apparemment pas amélioré les performances sexuelles», précise la FDA. Farouches opposants La mise sur le marché de l'Addyi intervient après de nombreux mois d'un lobbysme intensif de Sprout. Ce médicament avait même suscité une polémique, différents groupes féministes s'affrontant à coup de pétitions. L'une d'elles, lancée par le groupe Even the Score, accusait la FDA de sexisme en rejetant son approbation à deux reprises, rappelant que le Viagra est commercialisé depuis 1998 pour soigner les dysfonctionnements sexuels masculins. La FDA avait vigoureusement rejeté ces accusations. Parmi les farouches opposantes à l'Addyi, la psychologue et thérapeute Leonore Tiefer de l'Université de New York, accuse les groupes pharmaceutiques de «médicaliser le sexe» pour gagner de l'argent. Après le premier refus de la FDA d'autoriser l'Addyi, son développeur, le laboratoire allemand Boehringer Ingelheim, l'avait vendu à la firme américaine Sprout. 5 août 2015
Manger pimenté ferait vivre plus longtemps Europe1.fr | Publié le 5 août 2015 à 17h39 Selon une étude chinoise, la consommation quotidienne de nourriture pimentée serait associée à un moindre risque de cancers et autres maladies. Bonne nouvelle pour les amateurs de piments : la consommation très régulière de nourriture pimentée serait "associée" à une plus grande longévité selon une étude chinoise publiée mardi. Sur un échantillon de près d'un demi-million de Chinois suivis sur plusieurs années, l'étude montre que "ceux qui consomment une nourriture épicée presque tous les jours ont 14% de chance en moins de décéder comparé à ceux qui mangent épicé moins d'une fois par semaine", peut-on lire dans un article publié par la revue britannique BMJ. Cette association vaut aussi bien pour les hommes que pour les femmes et s'avère plus forte pour ceux qui mangent épicés et qui ne boivent pas d'alcool. Moins de cancers et de maladies coronariennes. Autre constat des chercheurs chinois : la consommation fréquente de nourriture épicée est spécifiquement associée à un risque moindre de décès par cancer, maladie coronarienne et maladie respiratoire. "Notre analyse a montré une corrélation inverse entre la consommation de nourriture épicée et la mortalité globale ainsi qu'avec certaines cause de décès telles que les cancers, maladies coronariennes et maladies respiratoires", soulignent les chercheurs. Quelle est l’hypothèse des scientifiques ? Le principal composant du piment - de loin l'épice la plus consommée en Chine - est la capsaïcine qui, d'après les chercheurs, pourrait avoir des effets anti-obésité, anti-inflammatoire, antioxydant et anti-cancer. "Ces résultats vont dans le sens de précédents travaux montrant de potentiels effets protecteurs sur la santé humaine des aliments épicés", indique l'équipe internationale dirigée par des chercheurs de l'Académie chinoise des sciences médicales, qui signe l'article. Faut-il créditer le piment ou le thé ? L’étude publiée mardi ne relève que de "l'observation" et "il n'est pas possible de tirer une conclusion d'ordre causale" sur ce lien, reconnaissent les chercheurs. D'autant que malgré la taille importante de l'échantillon étudié, ce travail présente des points faibles, en particulier le manque d'information détaillée sur la composition des repas ingérés par les participants. "On ne sait pas si les corrélations observées sont le résultat direct de la consommation de piment ou bien découlent simplement d'autres éléments positifs dans l'alimentation qui n'ont pas été mesurés", commente Dr Nita Forouhi, spécialiste de nutrition et d'épidémiologie à l'Université de Cambridge. Cette spécialiste, sans lien avec l'étude chinoise, s'interroge en outre, dans un commentaire publié par BMJ, sur une possible corrélation avec les boissons tel que l'eau et le thé… consommées en plus grande quantité par ceux qui mangent plus de piment. 5 août 2015
La pilule contraceptive protège du cancer de l'utérus France TV Info avec AFP | Publié le 5 août 2015 à 06:29 Au total, 200 000 cancers de l'utérus auraient pu être évités ces dix dernières années dans les pays à hauts revenus. C'est ce qu'affirme une étude publiée mercredi 5 août dans The Lancet Oncology Journal (étude en anglais). Selon cette revue, la pilule contraceptive constitue un élément protecteur contre le cancer de l'endomètre, ou cancer de l'utérus. Pour arriver à cette conclusion, des chercheurs britanniques ont étudié quelque 27 000 femmes atteintes d'un cancer de l'endomètre dans 36 pays d'Europe, d'Amérique du Nord, d'Asie, d'Australie et d'Afrique du sud. Ils ont calculé qu'en l'espace de cinquante ans, quelque 400 000 cas de cancers de l'endomètre, sur les 3,4 millions recensés dans ces pays, avaient pu être évités grâce à l'utilisation de contraceptifs oraux dont 200 000 au cours des dix dernières années (2005-2014). Deux fois moins de risques si la pilule est prise pendant dix ans Mieux, "l'effet protecteur important des contraceptifs oraux contre le cancer de l'endomètre persiste des années après l'arrêt de la pilule", souligne le professeur Valerie Beral de l'université d'Oxford (Royaume-Uni), qui a coordonné les travaux. Elle ajoute que l'effet bénéfique existe même chez des femmes qui n'ont pris la pilule que pendant quelques années et se prolonge bien au-delà de la cinquantaine, l'âge auquel le cancer de l'endomètre – qui n'a rien à voir avec celui du col de l'utérus qui peut être dépisté par frottis – commence à se manifester. Selon l'étude, la prise d'un contraceptif oral pendant 5 ans réduirait de 25% le risque d'avoir un cancer de l'endomètre avant 75 ans. Sa prise pendant dix ans diviserait pratiquement par deux le risque d'avoir un cancer de l'endomètre, qui passerait ainsi de 2,3 cas pour 100 femmes à 1,3. Les auteurs de l'étude affirment également que la réduction du risque n'a pas évolué depuis les années alors même que les dosages en oestrogènes des pilules oestro-progestatives ont fortement baissé à partir des années 1980. Davantage de risques cardiovasculaires Mais si ces contraceptifs peuvent avoir un effet bénéfique sur le cancer de l'endomètre, ils accroissent le risque de développer certaines maladies cardiovasculaires (infarctus, accident vasculaire cérébral), rappellent des spécialistes dans un commentaire joint à l'étude. "Le bénéfice-risque est beaucoup plus favorable pour les formules existantes faiblement dosées en oestrogène, mais le risque de thrombose veineuse (formation de caillots dans les veines) reste plus important chez les femmes qui utilisent des contraceptifs oraux par rapport à celles qui n'en utilisent pas", notent Nicolas Wentzensen et Amy Berrington de Gonzalez de l'Institut de la santé à Bethesda (Etats-Unis). Le débat se poursuit également sur les risques accrus de certains cancers qui pourraient être liés à la prise de contraceptifs oraux. En 2005, l'agence du cancer de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) estimait que la pilule était responsable d'une légère augmentation du risque de cancer du sein, du col de l'utérus et du foie, mais avait un effet protecteur contre les cancers de l'ovaire et de l'endomètre. |
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April 2022
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