5 juin 2016
«Haïti, j'aimerais t'aimer, 1804 et après?»: le cri de Marie-Claude Céleste RFI.fr | Publié le 3 juin 2016 | 20:59 Par Eric Amiens Marie-Claude Céleste, journaliste guadeloupéenne, passionnée d’Haïti, après avoir réalisé de nombreux reportages dans la Caraïbe, vient de publier Haïti, j’aimerais t’aimer, 1804 et après ? Un livre écrit six ans après le terrible tremblement de terre du 12 janvier 2010, qui fait environ 250 000 morts. Dans cet ouvrage, Marie-Claude Céleste partage ses expériences sur le terrain, ses rencontres et ses analyses qui visent à mieux comprendre Haïti avec ses incohérences. Haïti considéré aujourd’hui comme l’un des pays les plus pauvres du monde dérange et en même temps fascine par son histoire, raconte la journaliste. Le pays de Toussaint Louverture est la première nation noire indépendante. Une indépendance proclamée le premier janvier 1804, après une révolution qui conduit l’armée napoléonienne à quitter l’Île. Marie-Claude Céleste dit beaucoup de choses sur ce pays parfois ignoré, mais qui pourtant a beaucoup aidé les autres. Haïti n’est pas une île « maudite ». Elle est généreuse. Haïti a en effet aidé Simon Bolivar dans sa guerre d’indépendance au Venezuela, a protesté contre l’invasion de l’Ethiopie par l’Italie en 1935, a soutenu l’accession à l’indépendance des pays africains. Marie-Claude Céleste met aussi en avant le courage et la vitalité du peuple haïtien, sa créativité littéraire et artistique. Un peuple digne et fier. 2104, un pays debout prospère et respecté Malgré la situation économique politique et sociale désastreuse et qui perdure, comme Aimé Césaire, la Guadeloupéenne ne désespère pas du peuple haïtien. Elle n’est pas pessimiste. Pour elle, le pays de Toussaint Louverture a de nombreux atouts pour retrouver sa place parmi les grandes nations. Mais pour cela « autant que d’une reconstruction matérielle, c’est d’abord d’une refondation mentale de l’homme haïtien que le pays a besoin ; d’un changement de regard sur lui, sur son rôle dans la société, sur sa relation avec ses concitoyens, sur ses idéaux, sur sa manière de gérer la nation, sur son passé, sur son avenir ». Ce sont les Haïtiens eux-mêmes qui doivent se battre et entreprendre pour la refondation de leur pays. Marie-Claude Céleste espère qu’avec une ultime révolution en 2104 à l’occasion de la célébration du tricentenaire de l’indépendance, « le taux d’analphabétisme ne dépasse plus que 20% dans le pays. (…). Un écrivain haïtien a reçu le prix Nobel de littérature et grâce à Haïti, le Martiniquais Aimé Césaire a, lui aussi, reçu à titre posthume cette distinction. (…) Un Noir d’origine haïtienne a été élu président des Etats-Unis. Alors qu’en France aucun citoyen noir ou mulâtre n’a franchi le plafond de verre élyséen. » L’image d’Haïti rayonne dans le monde. Ayiti Kanpe : Haïti n’est plus un pays cassé, c’est un pays debout prospère et respecté. ************************************************************************************************** Marie-Claude Céleste, journaliste guadeloupéenne, est diplômée de l’Institut d’études politiques de Paris. Elle est également titulaire d’une licence d’anglais, débute sa carrière de journaliste au service français de la BBC à Londres. Puis à Paris, elle travaille à RFI au service anglais et au service économie comme spécialiste des pays en développement. Marie Claude Céleste collabore également au mensuel Le Monde diplomatique et le quotidien La Croix. En 1990, elle s’installe en Martinique et intègre la chaîne de télévision RFO et dirige le magazine d’information Caraïbes. Marie Claude Céleste est l’auteur du documentaire « Défilée la folle » sur les femmes de la révolution haïtienne (2004).
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