31 mars 2016
Et le gagnant de la course républicaine est... Barack Obama Journal de Montreal.com | Publié le 30 mars 2016 | 6:15 Par Pierre Martin Il est de plus en plus clair que Donald Trump domine la course à l’investiture républicaine. Mais le politicien qui fait des progrès dans l’opinion pendant ce temps est Barack Obama. C’est important pour novembre. Il faut l’admettre, les deux dernières semaines ont été tout simplement surréelles pour le candidat à l’investiture républicaine Donald Trump. Pour n’importe quel autre politicien dans sa position, les rebuffades qu’il a essuyées de la part de son parti, l’enchaînement de gaffes que son entourage et lui ont commises, les confrontations puériles qu’il a provoquées avec ses adversaires et la suite quasi ininterrompue de mensonges qu’il a proférés au vu et au su de tous auraient suffi à faire fuir les électeurs et enterrer ses chances de remporter les primaires. Mais les règles normales de la politique semblent être suspendues en ce qui concerne la course à l’investiture républicaine de Donald Trump. Quelques tendances dans la course à la présidence En fait, loin de reculer, ses appuis au sein de l’électorat républicain ont augmenté, comme en font foi les trois plus récents sondages menés dans la dernière semaine, qui lui donnent une avance moyenne de 16 points de pourcentage sur Ted Cruz dans les intentions de vote des primaires. Il reste donc assez certain que Trump récoltera le plus grand nombre de votes, même s’il subsiste des doutes sur sa capacité de s’assurer que ses succès aux urnes se traduisent par la nomination d’un nombre suffisant de délégués pour gagner la convention républicaine au premier tour. Ce qui est par ailleurs clair, c’est que Donald Trump ne fait pas de progrès notables dans l’ensemble de l’électorat et même s’il insiste régulièrement qu’il mène dans les intentions de vote contre Hillary Clinton ou Bernie Sanders, le fait est que la vaste majorité des sondages qui posent ce genre de questions indique que dans l’état actuel des choses, les deux candidats démocrates lui infligeraient une cuisante défaite. Pendant ce temps, la mesure d’approbation générale de Donald Trump dans la population, qui s’était un peu améliorée suite à son entrée en politique, est maintenant nettement en baisse. Selon les derniers sondages, une moyenne de 63 % des Américains ont une opinion négative du milliardaire new-yorkais, alors que seuls 32 % ont une opinion positive. Il faut dire que la cote d’Hillary Clinton est aussi en baisse, mais pas autant que celle de Trump. Au-delà du brouhaha des primaires La plupart des prévisionnistes qui se sont penchés sur les élections présidentielles américaines s’entendent pour dire que les perceptions des candidats présumés et les intentions de vote sur des confrontations hypothétiques ne sont pas des prédicteurs très fiables des résultats observés. Il est encore tôt pour faire des prévisions pour novembre, mais deux indicateurs qui sont couramment retenus dans les modèles de prévision commencent à prendre forme et ils sont assez favorables au Parti démocrate. Il s’agit du taux réel de croissance de l’économie américaine et du taux d’approbation du président sortant. Dans le cas du taux de croissance, il existe des signes encourageants mais les chiffres du premier trimestre ne sont pas encore connus. Si on veut anticiper ce qui a de bonnes chances de se produire en novembre, au-delà du brouhaha de la campagne et des échanges plus ou moins édifiants auxquels elle donne lieu, le taux d’approbation du président sortant est un indicateur extrêmement important. En effet, l’approbation du président influence fortement les perspectives de succès de son parti en novembre. Un président impopulaire est une cible facile pour l’opposition qui cherche à déloger son parti du pouvoir. Sur ce plan, la tendance est très favorable au président Obama (et donc à celui ou celle qui portera la bannière de son parti en novembre). En effet, à 53 % d’opinions favorables contre 44 % d’opinions défavorables, la moyenne hebdomadaire du sondage Gallup sur l’approbation du travail d’Obama est à son plus haut niveau depuis janvier 2013, au lendemain de sa réélection. À la fin de mars 2012, sa cote était aussi à 46 % d’opinions favorables et celle-ci n’a jamais atteint son niveau actuel avant le vote de novembre 2012. La cote de George W. Bush à pareille date en 2008 était à 28 % (on pouvait donc prédire avec une certaine confiance la défaite républicaine en novembre). Taux d'approbation du président Obama, 2009-2016 (Gallup) Il y a un an, avant que le cirque de la campagne républicaine commence, la cote Gallup d’Obama était à 46 %. Le gain de sept points peut sembler mineur, mais dans le climat d’extrême polarisation qui prévaut en politique américaine, il est très signifiant (notez l’étroitesse de la bande à l’intérieur de laquelle évolue cet indicateur depuis 2009). Qu’est-ce qui explique ce progrès? Il n’y a pas de façon claire de déterminer une cause principale. Il est probable que l’amélioration de l’économie joue un rôle et il n’est pas impossible que les initiatives majeures du président en politique étrangère y soient aussi pour quelque chose. Il est même possible que les effets positifs de la réforme de la santé, malgré tout le mal qu’en dit l’opposition républicaine, commencent à mettre le président dans les bonnes grâces de certains sceptiques. Pour ma part, je crois qu’il est impossible d’exclure tout à fait l’hypothèse que la comparaison entre le président actuel et l’ensemble de ceux qui cherchent à lui succéder ne peut être qu’avantageuse pour Obama, surtout si on considère que tous les candidats passent le plus clair de leur temps à attaquer le bilan du président. Il y a encore de la place pour du mouvement dans les mesures d’approbation du président Obama jusqu’à l’été, quand les électeurs passeront à une évaluation plus attentive des candidats en place, mais la situation actuelle est très favorable aux démocrates, peu importe qui sont les candidats.
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