Enquête russe : Donald Trump, un peu plus fragilisé27 janvier 2019
Enquête russe : Donald Trump, un peu plus fragilisé Le Point.fr | Publié le 26 janvier 2019 | 11:32 Ce n'est pas vraiment une surprise. Depuis des mois, on s'attendait à une inculpation de Roger Stone par Robert Mueller, le procureur spécial qui enquête sur une éventuelle collaboration entre les Russes et l'équipe de Donald Trump pendant la campagne présidentielle de 2016. Ce personnage controversé, qui connaît le président depuis les années 70, avait lui-même prédit son arrestation. Il a été inculpé de sept chefs d'accusation, dont ceux de fausse déclaration, de subornation de témoin et d'obstruction à une procédure officielle. Roger Stone, qui ne faisait pas partie de l'équipe officielle de campagne et se contentait de jouer les conseillers occultes, a menti notamment au Congrès sur la série d'échanges qu'il a eus entre juillet et octobre 2016 avec WikiLeaks. Au même moment, le site de Julian Assange a commencé à diffuser pendant la campagne des milliers d'e-mails piratés du serveur du Parti démocrate, puis de la messagerie de John Podesta, le directeur de campagne d'Hillary Clinton. Selon les services de renseignements américains, les cyberattaques ont été perpétrées par les Russes dans le but de faire élire Donald Trump. Roger Stone est le sixième individu de l'entourage du président à être inculpé par Robert Mueller. Une fois de plus, cette inculpation suscite plus de questions que de réponses, et comme d'habitude Robert Mueller reste muet. « J'espère que c'est du lourd » Pourtant, rien dans l'inculpation n'accuse Stone de collusion avec Moscou ou ne met en évidence la culpabilité de Donald Trump. En revanche, il est clair que les conseillers du candidat républicain s'intéressaient de très près à ces e-mails piratés et espéraient des révélations fracassantes contre Hillary Clinton. Roger Stone, qui leur avait annoncé la date de la publication de ces messages, a été contacté par plusieurs responsables de l'équipe de Trump, dont l'identité n'a pas été révélée. Selon la justice, le 3 octobre 2016, Stone a reçu un e-mail d'un journaliste (sans doute de Breitbart News, le site de Stephen Bannon) connecté à la campagne de Trump qui demandait ce que WikiLeaks avait sous le coude. « J'espère que c'est du lourd », disait-il. Stone lui a répondu : « Ça l'est. » « Je vais le dire au [le responsable de haut rang de l'équipe de Trump], mais il ne me rappelle pas. » Le responsable dont il parle semble être le stratège en chef Stephen Bannon, selon des e-mails obtenus par le New York Times. Dans un autre échange, le 7 octobre 2016, après la publication de nouveaux e-mails, un autre membre de l'équipe envoie un texto à Stone : « Bien joué. » Le scandale des enregistrements d'Access Hollywood où l'on entend Trump se vanter de « tripoter » les femmes venait d'éclater, et la publication des e-mails était une distraction bienvenue. Si les détails de l'inculpation montrent clairement que Roger Stone était – ou tout du moins essayait d'être – un intermédiaire entre l'équipe de Trump et WikiLeaks, ils ne précisent pas qui était au courant parmi les proches du candidat. Une petite phrase a tout de même suscité de nombreuses spéculations. Le document mentionne « un haut responsable de l'équipe de Trump » qui, après la publication des e-mails du Parti démocrate le 22 juillet 2016, « a reçu comme instruction de contacter Stone » pour savoir si d'autres e-mails allaient être diffusés et s'ils contenaient des informations susceptibles d'embarrasser Clinton. Qui a donné ces instructions ? Est-ce Donald Trump lui-même ? Le mystère reste entier. Une chasse aux sorcières pour Trump L'autre question sans réponse concerne le rôle exact de Stone. A-t-il coordonné la publication des e-mails avec Wikileaks ou était-il juste au courant de leur contenu et de la date de leur diffusion ? S'est-il entretenu, par exemple, directement avec Assange ? Seule certitude, il y a décidément une foule de gens dans l'entourage du candidat républicain qui ont grenouillé de près ou de loin avec les Russes pendant la campagne. Donald Trump s'est évidemment défendu. « La plus grande chasse aux sorcières de l'histoire de notre pays ! Pas de collusion ! Les passeurs à la frontière, les trafiquants de drogue et d'hommes sont mieux traités », a tweeté le président.
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