Editorial du Miami Herald: Michel Martelly ne saurait être en charge de la transition en Haïti1/31/2016 31 janvier 2016
Editorial du Miami Herald: Michel Martelly ne saurait être en charge de la transition en Haïti The Miami Herald | Publié le 30 janvier 2016 Traduit de l'anglais par la Rédaction du Blog d'Edwidge Alors que dans exactement une semaine, un nouveau président devrait prendre fonction en Haïti , ce pays connait à l'heure actuelle une période d'immense incertitude. Le second tour de l'élection présidentielle a été reporté. La voie à suivre est incertaine. Mais une chose est claire: le président Michel Martelly doit laisser le pouvoir lorsque son mandat arrive à expiration le 7 février prochain. En dépit d'un record d'échec affligeant, M. Martelly a suggéré la semaine dernière qu'il pourrait prolonger son mandat en l'absence d'un consensus avant son départ. Vous plaisantez? Les haïtiens ont déjà trop souffert du manque de respect de M. Martelly pour l'ordre constitutionnel et de sa gestion des plus inepte. Sa suggestion des plus choquante, contribue à ajouter un autre élément d'urgence à l'impératif de trouver quelqu'un au cours de cette semaine qui puisse être à la tête d'un gouvernement provisoire chargé d'organiser de nouvelles élections. Il est évident que ce ne saurait être le despotique Martelly. Depuis un an, il gouverne par décret, n'ayant pas jugé nécessaire d'organiser des élections pendant les quatre premières années de sa présidence. Le népotisme, un problème chronique dans l'Haïti d'après Duvalier, a atteint de nouveaux sommets sous l'administration de M. Martelly. De même qu'il n'a jamais su comprendre la notion de compromis, il n'a jamais essayé non plus de forger un consensus politique national permettant de maximiser les retours de l'aide fournie par la communauté internationale pour aider Haïti à se remettre du tremblement de terre de 2010. Tout ce qui était bon pour "Sweet Micky" - son nom de scène en tant que musicien - semblait être bon pour Haïti, à son avis. La tâche se révéla trop cyclopéenne pour lui. Maintenant il est temps pour lui de partir et de laisser la place à un gouvernement intérimaire. Ce gouvernement devrait être dirigé par quelqu'un qui inspire du respect à tous les secteurs du pays et dont le seul objectif sera d'organiser des élections démocratiques, honnêtes, transparentes dans le plus bref délai. Bien évidemment, ce personage ne saurait être M. Martelly, ou aucune personne proche de lui ou de son administration. Qui sera ce personnage? Ce sera aux Haïtiens de décider. Beaucoup de tractations sont en cours pour la sélection de ce nouveau chef de gouvernement et des décisions qui doivent être prises dans l'immédiat. Nombreux sont les Haïtiens qui se sont exprimés de manière véhémente sur leur souhait que la communauté internationale cesse de se mêler aux affaires internes d'Haïti. Une grande partie de cette grogne justifiée vient de la pression exercée par les Etats-Unis, entre autres, visant à contraindre Haïti à poursuivre un processus électoral, plus tôt ce mois-ci, alors qu'il était évident que le premier tour avait été entaché de fraudes monumentesques. La sagesse a prévalu et les élections ont été reportées. Mais, Haïti a encore besoin de l'aide et de la coopération internationale pour éviter un effondrement total. Le pays ne saurait, d'une main, accepter l'aide, et, de l'autre, repousser la communauté internationale. D'autres pays sont prêts à aider Haïti à sortir de cette crise, mais le leadership collectif de la nation - les membres du Sénat et autres législateurs, les chefs d'entreprises et les institutions religieuses - doivent démontrer leur capacité à travailler ensemble pour le bien commun. Il leur faut trouver un chef de gouvernement consensuel qui serait placé à la tête d'un gouvernement de transition ne s'étalant pas dans la durée, et décider d'un calendrier électoral raisonnable - et ceci devrait être fait rapidement, avant qu'un vide prolongé ne s'installe au niveau du pouvoir et permette à des opportunistes politiques d'inciter le peuple à la violence. Il serait tout aussi essentiel de donner suite aux recommandations d'une commission de vérification électorale qui a demandé des exactitudes sur la crédibilité du premier tour du scrutin. Six des neuf membres du conseil électoral en charge des élections ont démissionné. Le reste devrait également être remplacé. Les haïtiens ne peuvent croire en la démocratie que si elle leur offre un gouvernement efficace, constructif dirigé par un président sérieux, détenteur d'un mandat populaire. La dernière chose dont Haïti a besoin est d'un autre "Sweet Micky.
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